Un ciel complètement gris et un vent froid contre lequel je n’ai pour me protéger qu’un pull, une écharpe et ma veste d’été, c’est ce que je découvre en quittant ce dimanche vers huit heures et quart le grand appartement de fille où je loge provisoirement à Saint-Quay.
Sitôt mon croissant et mon pain au chocolat achetés, je les mange en marchant sur le chemin côtier (direction le port comme hier) où je suis vite repéré par un goéland que j’envoie bouler.
A l’arrivée, je choisis L’Ecume pour mon premier café du matin, un bar tabac où je reste le moins longtemps possible car les gars du pays y bougent sans masque. Quand même on n’y sert pas au comptoir, ce qui n’est pas le cas partout.
Mon envie ce jour est de faire le tour des deux ports contigus de Saint-Quay : l’ancien, d’échouage, Le Portrieux, et le nouveau, en eau profonde, Port d’Armor, qui a forme d’énorme pince et n’a aucun charme. Le premier ne reçoit que des petits voiliers et est envahi par les algues vertes. Le second reçoit les gros voiliers d’un côté et les bateaux de pêche de l’autre.
De ce dernier, je n’explore que le quai de la Pierre Alien dans le prolongement des gros restaurants, là où sont amarrés les bateaux de pêche. L’entrée est interdite au public mais comme une barrière est entrouverte et que c’est dimanche donc personne je m’y glisse pour photographier les bateaux qui semblent abandonnés là par les pêcheurs.
Le temps est toujours désagréable quand je retourne du côté du Portrieux. L’épicerie Votre Marché est ouverte, ce qui me permet d’acheter dentifrice et thé vert puis je vais boire un deuxième café à la terrasse du Poisson Rouge, laquelle est suffisamment abritée pour que j’y reste à lire la Correspondance de Léautaud. J’approche de la millième page. C’est un bon compagnon de voyage. Entre sociopathes, on se comprend.
C’est à ce même endroit que je déjeune, commandant dès midi moins le quart six huitres et un verre de muscadet puis à midi, heure officielle d’ouverture de la crêperie, une petite bouteille de cidre, une complète puis une caramel beurre salée (toutes deux fort bonnes). J’apprécie le calme du patron de cette maison. J’aime sa neutralité, il se contente d’enregistrer les demandes, ne fait aucune proposition, aucun commentaire. Sa femme l’aide au service et, invisible à l’intérieur, un crêpier ou une crêpière opère avec rapidité.
Le temps s’améliorant je vais sur un banc jaune lire Léautaud tout en regardant l’eau monter dans le port d’échouage. Elle masque peu à peu les algues vertes sauf à la frontière avec la plage. Personne n’aurait idée de se baigner ici.
En revanche, en rentrant par le Géherre, j’aperçois deux jeunes nageuses qui affrontent les vagues, plage de la Comtesse, douze ans quinze ans, autant que je puisse en juger de la hauteur où je suis. La plus audacieuse est la plus jeune. La mer monte encore mais pas assez pour entourer l’île. Plus question d’être seul sur le sentier, des familles sont de sortie mais point trop. Je n’ose imaginer l’été ici.
*
Un dix onze ans sur le port : « Hey Grand-Pa, bien vrai, dès qu’on connaît la voile, on peut aller naviguer, y a pas besoin de permis. » J’aime beaucoup ce « bien vrai ».
*
Dans le quartier du Portrieux : un troquet nommé Le Bon Dieu Sans Confession. Il n’ouvre qu’à dix heures, clientèle locale peu soucieuse du Covid.
*
Sur le sentier côtier : une maison nommée Belle Harbour (humour quinocéen).
*
Saint-Quay s’est toujours appelé Saint-Quay, ne devenant officiellement Saint-Quay-Portrieux qu’en mil neuf cent vingt et un (pour ne plus être confondu avec Saint-Quay-Perros).
Sitôt mon croissant et mon pain au chocolat achetés, je les mange en marchant sur le chemin côtier (direction le port comme hier) où je suis vite repéré par un goéland que j’envoie bouler.
A l’arrivée, je choisis L’Ecume pour mon premier café du matin, un bar tabac où je reste le moins longtemps possible car les gars du pays y bougent sans masque. Quand même on n’y sert pas au comptoir, ce qui n’est pas le cas partout.
Mon envie ce jour est de faire le tour des deux ports contigus de Saint-Quay : l’ancien, d’échouage, Le Portrieux, et le nouveau, en eau profonde, Port d’Armor, qui a forme d’énorme pince et n’a aucun charme. Le premier ne reçoit que des petits voiliers et est envahi par les algues vertes. Le second reçoit les gros voiliers d’un côté et les bateaux de pêche de l’autre.
De ce dernier, je n’explore que le quai de la Pierre Alien dans le prolongement des gros restaurants, là où sont amarrés les bateaux de pêche. L’entrée est interdite au public mais comme une barrière est entrouverte et que c’est dimanche donc personne je m’y glisse pour photographier les bateaux qui semblent abandonnés là par les pêcheurs.
Le temps est toujours désagréable quand je retourne du côté du Portrieux. L’épicerie Votre Marché est ouverte, ce qui me permet d’acheter dentifrice et thé vert puis je vais boire un deuxième café à la terrasse du Poisson Rouge, laquelle est suffisamment abritée pour que j’y reste à lire la Correspondance de Léautaud. J’approche de la millième page. C’est un bon compagnon de voyage. Entre sociopathes, on se comprend.
C’est à ce même endroit que je déjeune, commandant dès midi moins le quart six huitres et un verre de muscadet puis à midi, heure officielle d’ouverture de la crêperie, une petite bouteille de cidre, une complète puis une caramel beurre salée (toutes deux fort bonnes). J’apprécie le calme du patron de cette maison. J’aime sa neutralité, il se contente d’enregistrer les demandes, ne fait aucune proposition, aucun commentaire. Sa femme l’aide au service et, invisible à l’intérieur, un crêpier ou une crêpière opère avec rapidité.
Le temps s’améliorant je vais sur un banc jaune lire Léautaud tout en regardant l’eau monter dans le port d’échouage. Elle masque peu à peu les algues vertes sauf à la frontière avec la plage. Personne n’aurait idée de se baigner ici.
En revanche, en rentrant par le Géherre, j’aperçois deux jeunes nageuses qui affrontent les vagues, plage de la Comtesse, douze ans quinze ans, autant que je puisse en juger de la hauteur où je suis. La plus audacieuse est la plus jeune. La mer monte encore mais pas assez pour entourer l’île. Plus question d’être seul sur le sentier, des familles sont de sortie mais point trop. Je n’ose imaginer l’été ici.
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Un dix onze ans sur le port : « Hey Grand-Pa, bien vrai, dès qu’on connaît la voile, on peut aller naviguer, y a pas besoin de permis. » J’aime beaucoup ce « bien vrai ».
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Dans le quartier du Portrieux : un troquet nommé Le Bon Dieu Sans Confession. Il n’ouvre qu’à dix heures, clientèle locale peu soucieuse du Covid.
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Sur le sentier côtier : une maison nommée Belle Harbour (humour quinocéen).
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Saint-Quay s’est toujours appelé Saint-Quay, ne devenant officiellement Saint-Quay-Portrieux qu’en mil neuf cent vingt et un (pour ne plus être confondu avec Saint-Quay-Perros).