Ce pain géant qui trône chaque matin près de la caisse du Fournil du Martray, je demande enfin à la boulangère, en achetant croissant et pain au chocolat, comment il s’appelle : un pain d’épeautre. « Il est vendu à la coupe », me dit-elle.
A L’Epoque, après avoir pris mon petit-déjeuner, je lis la Correspondance de Léautaud près de deux photographes. L’un d’eux est celui qui opérait sous les deux arbres magnifiques lors de mon premier passage à la pointe de Guilden et dont le sujet était une famille qui s’efforçait de donner la meilleure image d’elle-même.
Je ne pense pas qu’il m’ait reconnu. Il discute avec son semblable et concurrent de choses du métier. L’autre vante un spot près de chez lui où il fait chaque jour une photographie du même paysage. Il espère la neige pour cet hiver afin de conclure et d’en faire un livre. Ce sont gens à prétentions artistiques qui pour vivre ont chaque samedi les mariages.
Soudain, ce qui devait arriver arrive : une drache s’abat sur le port. J’ai une pensée pour celle dont j’ai fait la connaissance sous les deux arbres magnifiques lors de mon second passage à la pointe de Guilden et qui marche le long de la mer avec son lourd sac à dos et son gros bâton, espérant qu’elle trouve un abri. Cette pluie finit par cesser mais désormais il fait frais.
A midi je renonce à déjeuner sur le port, préférant être en retrait sur la place du Martray où je prends place à la terrasse un peu abritée du vent de la crêperie Morel. Je délaisse sa spécialité pour son plat du jour : un filet mignon sauce au cidre avec des frites. Je l’accompagne de cidre et le fais suivre d’un gâteau au chocolat.
Le café, comme à l’accoutumée, je le prends à L’Epoque où je poursuis la lecture de Léautaud. Vers quatorze heures trente, c’est le retour de l’averse. Paimpol sous la pluie est presque désert. Le masque n’en demeure pas moins obligatoire.
*
Le seul endroit où j’entends parler breton, c’est à la télévision régionale, aux informations du soir. L’un des sujets est en cette langue, sous-titré en français. Le reste est en français. L’autre soir, j’y ai revu (pas vu depuis longtemps) Gilles Servat, soixante-quinze ans, terriblement vieilli, le visage amaigri, interprétant une nouvelle chanson assez insignifiante.
*
Et pendant ce temps, là d’où je viens, une conférence municipale à l’intitulé bouffon : « Faire de Rouen une Capitale Européenne de la culture résiliente », Rouen en zone « alerte renforcée » annonce le Ministre de la Santé, en attendant l’« alerte maximale », en attendant un nouvel emprisonnement de ses habitant(e)s.
A L’Epoque, après avoir pris mon petit-déjeuner, je lis la Correspondance de Léautaud près de deux photographes. L’un d’eux est celui qui opérait sous les deux arbres magnifiques lors de mon premier passage à la pointe de Guilden et dont le sujet était une famille qui s’efforçait de donner la meilleure image d’elle-même.
Je ne pense pas qu’il m’ait reconnu. Il discute avec son semblable et concurrent de choses du métier. L’autre vante un spot près de chez lui où il fait chaque jour une photographie du même paysage. Il espère la neige pour cet hiver afin de conclure et d’en faire un livre. Ce sont gens à prétentions artistiques qui pour vivre ont chaque samedi les mariages.
Soudain, ce qui devait arriver arrive : une drache s’abat sur le port. J’ai une pensée pour celle dont j’ai fait la connaissance sous les deux arbres magnifiques lors de mon second passage à la pointe de Guilden et qui marche le long de la mer avec son lourd sac à dos et son gros bâton, espérant qu’elle trouve un abri. Cette pluie finit par cesser mais désormais il fait frais.
A midi je renonce à déjeuner sur le port, préférant être en retrait sur la place du Martray où je prends place à la terrasse un peu abritée du vent de la crêperie Morel. Je délaisse sa spécialité pour son plat du jour : un filet mignon sauce au cidre avec des frites. Je l’accompagne de cidre et le fais suivre d’un gâteau au chocolat.
Le café, comme à l’accoutumée, je le prends à L’Epoque où je poursuis la lecture de Léautaud. Vers quatorze heures trente, c’est le retour de l’averse. Paimpol sous la pluie est presque désert. Le masque n’en demeure pas moins obligatoire.
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Le seul endroit où j’entends parler breton, c’est à la télévision régionale, aux informations du soir. L’un des sujets est en cette langue, sous-titré en français. Le reste est en français. L’autre soir, j’y ai revu (pas vu depuis longtemps) Gilles Servat, soixante-quinze ans, terriblement vieilli, le visage amaigri, interprétant une nouvelle chanson assez insignifiante.
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Et pendant ce temps, là d’où je viens, une conférence municipale à l’intitulé bouffon : « Faire de Rouen une Capitale Européenne de la culture résiliente », Rouen en zone « alerte renforcée » annonce le Ministre de la Santé, en attendant l’« alerte maximale », en attendant un nouvel emprisonnement de ses habitant(e)s.