Ce lundi, après un café croissants (achetés à La Fournée, moins bons, plus chers) pris en terrasse à L’Epoque, je rejoins la Gare de Paimpol afin de prendre le car de la ligne Vingt-Quatre qui dessert la pointe de l’Arcouest et son embarcadère pour l’ile de Bréhat. J’ai en ma possession un billet aller et retour pour celle-ci, acheté dix euros trente samedi dernier à la boutique de vêtements qui les vend où une dame charmante m’a donné toutes les explications nécessaires, notamment qu’il n’y a pas sur l’île de distributeur de billets.
Le premier Vingt-Quatre part à neuf heures zéro huit. Le voyage de douze minutes coûte un euro mais ce matin, nous dit le chauffeur, c’est gratuit, l’appareil est en panne. Nous sommes moins de dix, masqués et éloignés.
A l’arrivée, je suis effaré du nombre de personnes attendant le bateau, au moins une centaine, à quoi s’ajoute la centaine qui est là pour celui qui fait le tour de l’île. Un premier bateau part sans moi. Arrive le Cupidon et c’est bon. Je prends place à la proue, au grand air avec quelques autres téméraires. La traversée dure dix minutes. Le débarquement se fait à la cale de marée basse, ce qui implique une longue marche en troupeau sur la digue jusqu’à la cale de marée haute. La foule se dirige alors droit sur le bourg. Je prends à gauche pour être enfin seul et vais voir la citadelle. Elle abrite une verrerie pour touristes et est jouxtée d’un campigne municipal pour porteurs de tente. Ils sont peu d’installés.
Impossible de longer la côte, des propriétés privées l’empêchent, dont Ker Guevara. Le chemin est en fait une petite route goudronnée où surgissent les bruyants tracteurs des îliens et quelques bicyclettes louées (cette plaie des îles). J’arrive au moulin à mer qu’il me souvient avoir vu de près bien accompagné. Cette fois je le regarde de loin, tout comme, un peu plus loin, la chapelle Saint-Michel sur sa butte. Evitant la déchetterie, je mets le cap sur le bourg dans l’espoir d’y déjeuner.
Malédiction, ils sont tous là avec leurs masques, occupant déjà les terrasses du peu de restaurants ouverts. Beaucoup de ceux-ci sont fermés le lundi. Ce constat me consterne. Je décide de quitter les lieux, retourne à l’embarcadère de marée basse où des bateaux continuent de déverser des centaines d’arrivants. Là, je discute avec un employé venu faire un contrôle je ne sais où, prêt à repartir. Il me dit qu’une fois, un lundi, il a dû aller manger à la maison de retraite, faute de place dans les restaurants. Ce n’est pas mieux à la pointe de l’Arcouest, ajoute-t-il, on a le choix entre un restaurant d’hôtel quatre étoiles et un snack minable.
Le bateau de douze heures quinze, la Bréhatine, me ramène sur le continent. Plus qu’à attendre le car de quatorze heures vingt. Heureusement que Léautaud est là. Je le lis devant un splendide paysage de roches brunes et de mer azurée.
A Paimpol, les restaurants du port ouverts le lundi ne servent plus après quatorze heures trente (il est encore écrit sur les murs du Terre-Neuvas qu’on y sert à manger de onze heures à vingt-trois heures, mais, me dit le patron, depuis le confinement, c’est fini, on a dû réduire le personnel), sauf L’Islandais, à la carte, et à des prix exagérés. Je me contente d’un pichet d’eau, d’une galette saucisse de pays et d’une crêpe beurre sucre, que m’apporte la patronne, blonde et mielleuse. J’en ai pour dix euros.
Le café, je le bois à L’Epoque, en terrasse, au soleil, près de deux jeunes filles à robes roses et jolies jambes. Je les crois lycéennes, elles sont élèves infirmières, boivent de la bière, parlent de pansements et de peaux mortes macérées.
*
Bréhat n’a jamais été de mes îles préférées, trop grande, on y marche longtemps sans voir la mer, comme si on était à la campagne. J’aime les petites, Batz, Arz, Sein, etc.
*
Qui voit Bréhat est dans l’embarras. (nouveau proverbe breton)
Le premier Vingt-Quatre part à neuf heures zéro huit. Le voyage de douze minutes coûte un euro mais ce matin, nous dit le chauffeur, c’est gratuit, l’appareil est en panne. Nous sommes moins de dix, masqués et éloignés.
A l’arrivée, je suis effaré du nombre de personnes attendant le bateau, au moins une centaine, à quoi s’ajoute la centaine qui est là pour celui qui fait le tour de l’île. Un premier bateau part sans moi. Arrive le Cupidon et c’est bon. Je prends place à la proue, au grand air avec quelques autres téméraires. La traversée dure dix minutes. Le débarquement se fait à la cale de marée basse, ce qui implique une longue marche en troupeau sur la digue jusqu’à la cale de marée haute. La foule se dirige alors droit sur le bourg. Je prends à gauche pour être enfin seul et vais voir la citadelle. Elle abrite une verrerie pour touristes et est jouxtée d’un campigne municipal pour porteurs de tente. Ils sont peu d’installés.
Impossible de longer la côte, des propriétés privées l’empêchent, dont Ker Guevara. Le chemin est en fait une petite route goudronnée où surgissent les bruyants tracteurs des îliens et quelques bicyclettes louées (cette plaie des îles). J’arrive au moulin à mer qu’il me souvient avoir vu de près bien accompagné. Cette fois je le regarde de loin, tout comme, un peu plus loin, la chapelle Saint-Michel sur sa butte. Evitant la déchetterie, je mets le cap sur le bourg dans l’espoir d’y déjeuner.
Malédiction, ils sont tous là avec leurs masques, occupant déjà les terrasses du peu de restaurants ouverts. Beaucoup de ceux-ci sont fermés le lundi. Ce constat me consterne. Je décide de quitter les lieux, retourne à l’embarcadère de marée basse où des bateaux continuent de déverser des centaines d’arrivants. Là, je discute avec un employé venu faire un contrôle je ne sais où, prêt à repartir. Il me dit qu’une fois, un lundi, il a dû aller manger à la maison de retraite, faute de place dans les restaurants. Ce n’est pas mieux à la pointe de l’Arcouest, ajoute-t-il, on a le choix entre un restaurant d’hôtel quatre étoiles et un snack minable.
Le bateau de douze heures quinze, la Bréhatine, me ramène sur le continent. Plus qu’à attendre le car de quatorze heures vingt. Heureusement que Léautaud est là. Je le lis devant un splendide paysage de roches brunes et de mer azurée.
A Paimpol, les restaurants du port ouverts le lundi ne servent plus après quatorze heures trente (il est encore écrit sur les murs du Terre-Neuvas qu’on y sert à manger de onze heures à vingt-trois heures, mais, me dit le patron, depuis le confinement, c’est fini, on a dû réduire le personnel), sauf L’Islandais, à la carte, et à des prix exagérés. Je me contente d’un pichet d’eau, d’une galette saucisse de pays et d’une crêpe beurre sucre, que m’apporte la patronne, blonde et mielleuse. J’en ai pour dix euros.
Le café, je le bois à L’Epoque, en terrasse, au soleil, près de deux jeunes filles à robes roses et jolies jambes. Je les crois lycéennes, elles sont élèves infirmières, boivent de la bière, parlent de pansements et de peaux mortes macérées.
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Bréhat n’a jamais été de mes îles préférées, trop grande, on y marche longtemps sans voir la mer, comme si on était à la campagne. J’aime les petites, Batz, Arz, Sein, etc.
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Qui voit Bréhat est dans l’embarras. (nouveau proverbe breton)