Foutue idée que j’ai eue de prendre un billet de train pour Carhaix (Finistère) un lundi matin. C’est une mini-rame et elle se remplit de branlotin(e)s à grosses valises, des internes dans le technique et l’agricole, pas bien malins comme il se doit. Ne pouvait-on pas mettre ça dans un car scolaire ? Leurs conversations sont ponctuées de « Ta gueule ! ». Aucun contrôleur n’est là pour calmer les esprits quand ils s’échauffent, ni pour leur dire de remettre leurs masques correctement, et le trajet dure plus d’une heure. Heureusement, j’ai réussi à me caser seul dans un coin. J’espère que l’air ambiant n’est pas trop coronavicié.
A l’arrivée ces déplaisants tournent à gauche vers leurs lieux d’études (je plains les professeurs) et je tourne à droite vers le centre-ville. J’y suis vite, une longue rue commerçante où tout est fermé car il est tôt et ça n’ouvrira pas car c’est lundi. Je vois la seule demeure remarquable du bourg, la Maison du Sénéchal, où est logé l’Office de Tourisme, et l’une des deux églises, Saint-Pierre, je ne sais où est l’autre, Saint-Tremeur.
Ce qui me plaît, ce sont les sculptures réalistes d’Hinault, Bobet, Robic et Petit Breton en plein effort dans une montée et sur la place voisine celles des Sœurs Goadec que j’ai eu la chance de voir et entendre plusieurs fois au Festival Interceltique de Lorient quand il avait lieu au printemps au début des années soixante-dix. Je prends un café près d’elles à l’une des trois tables d’extérieur d’un petit Péhemmu. A chaque heure pile commence un récital de quinze minutes de Maryvonne, Eugénie et Anastasie et il est neuf heures. C’est un bon enregistrement qui diffuse bien.
Il fait frais à Carhaix. On y aime les jeux de mots laids : une boutique de vêtements masculins s’appelle Carhaiment Hom, une de gourmandises Le Carhaix de Chocolat, un café fermé Le Georges Zinc, et c’est un endroit où on peut encore entendre « C’est clair ».
Cette fois encore où déjeuner est un problème. Il n’y a pour m’accueillir en terrasse que la Brasserie Marocaine sur la place de la Mairie, près de laquelle une équipe d’urbanistes masqués se penchent sur deux maisons à demi ruinées que je leur conseillerais bien de laisser en l’état.
Le patron de la Brasserie Marocaine se montre d’une cordialité un peu trop commerciale. Je lui commande un tagine d’agneau et en supplément un pain marocain (c’est ça ou pas de pain) que j’accompagne d’une carafe d’eau. Les autres tables sont bientôt occupées par des employés locaux. C’est bon. Le soleil qui finit par poindre n’est malheureusement pas de ce côté.
Mes presque vingt euros payés, je vais le chercher au Péhemmu des Sœurs Goadec, ce qui me permet, à treize heures, de les entendre une seconde fois.
Nous sommes deux dans le train de retour, une paix royale, pas troublée par les deux qui montent en chemin. Ce petit train diesel sur voie unique estampillé Pays de la Loire qui traverse bois et prés, parfois fouetté par les branches, me rappelle ceux du Cantal. Il faut faire signe au conducteur pour qu’il s’arrête si l’on veut monter et le prévenir si l’on veut descendre en chemin car les arrêts sont facultatifs. Nous sommes dans les monts d’Arrée ou presque.
*
Sur cette ligne Guingamp Carhaix, un arrêt facultatif nommé Les Maïs, vraiment dans les maïs.
*
A Carhaix, « Hep le Bus » vous transporte gratuitement, personne à l’intérieur.
A l’arrivée ces déplaisants tournent à gauche vers leurs lieux d’études (je plains les professeurs) et je tourne à droite vers le centre-ville. J’y suis vite, une longue rue commerçante où tout est fermé car il est tôt et ça n’ouvrira pas car c’est lundi. Je vois la seule demeure remarquable du bourg, la Maison du Sénéchal, où est logé l’Office de Tourisme, et l’une des deux églises, Saint-Pierre, je ne sais où est l’autre, Saint-Tremeur.
Ce qui me plaît, ce sont les sculptures réalistes d’Hinault, Bobet, Robic et Petit Breton en plein effort dans une montée et sur la place voisine celles des Sœurs Goadec que j’ai eu la chance de voir et entendre plusieurs fois au Festival Interceltique de Lorient quand il avait lieu au printemps au début des années soixante-dix. Je prends un café près d’elles à l’une des trois tables d’extérieur d’un petit Péhemmu. A chaque heure pile commence un récital de quinze minutes de Maryvonne, Eugénie et Anastasie et il est neuf heures. C’est un bon enregistrement qui diffuse bien.
Il fait frais à Carhaix. On y aime les jeux de mots laids : une boutique de vêtements masculins s’appelle Carhaiment Hom, une de gourmandises Le Carhaix de Chocolat, un café fermé Le Georges Zinc, et c’est un endroit où on peut encore entendre « C’est clair ».
Cette fois encore où déjeuner est un problème. Il n’y a pour m’accueillir en terrasse que la Brasserie Marocaine sur la place de la Mairie, près de laquelle une équipe d’urbanistes masqués se penchent sur deux maisons à demi ruinées que je leur conseillerais bien de laisser en l’état.
Le patron de la Brasserie Marocaine se montre d’une cordialité un peu trop commerciale. Je lui commande un tagine d’agneau et en supplément un pain marocain (c’est ça ou pas de pain) que j’accompagne d’une carafe d’eau. Les autres tables sont bientôt occupées par des employés locaux. C’est bon. Le soleil qui finit par poindre n’est malheureusement pas de ce côté.
Mes presque vingt euros payés, je vais le chercher au Péhemmu des Sœurs Goadec, ce qui me permet, à treize heures, de les entendre une seconde fois.
Nous sommes deux dans le train de retour, une paix royale, pas troublée par les deux qui montent en chemin. Ce petit train diesel sur voie unique estampillé Pays de la Loire qui traverse bois et prés, parfois fouetté par les branches, me rappelle ceux du Cantal. Il faut faire signe au conducteur pour qu’il s’arrête si l’on veut monter et le prévenir si l’on veut descendre en chemin car les arrêts sont facultatifs. Nous sommes dans les monts d’Arrée ou presque.
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Sur cette ligne Guingamp Carhaix, un arrêt facultatif nommé Les Maïs, vraiment dans les maïs.
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A Carhaix, « Hep le Bus » vous transporte gratuitement, personne à l’intérieur.