C’est la bétaillère de sept heures vingt-trois qui m’emmène à Paris ce mercredi lendemain de Noël. Peu de coutumiers s’y trouvent ; ils sont en congé pour les fêtes. Des isolés, venus à Rouen pour retrouver la famille, rentrent à Paris ou plus loin. Certains sont tellement chargés de cadeaux que la hotte du vieux barbu a dû se déverser sur eux. Je lis Poésies de Michel Houellebecq, un J’ai Lu groupant trois recueils dudit. Face à moi, une fille se maquille. J’ai l’impression d’être le miroir de sa salle de bains.
Il fait de plus en plus froid dans la voiture dont les vitres se couvrent de buée. Peut-être est-ce mieux dans une autre, mais je n’ai pas l’énergie d’aller voir. Je crains que ce soit l’influence de la littérature dépressive de Houellebecq.
Il n’y a guère de monde dans le bus Vingt dont je descends à Bastille. Pas beaucoup non plus au Café du Faubourg, où la serveuse regrette de ne pas avoir mis sa polaire.
-J’aimerais bien connaître la date des soldes, annonce-t-elle, faut que j’achète mes cadeaux de Noël.
Cette année, mon Noël présente un bilan particulièrement équilibré, cadeaux offerts : zéro, cadeaux reçus : zéro.
Chez Book-Off, Œuvres de Nicolas Bouvier publié par Gallimard dans sa collection Quarto (mille quatre cent quarante pages et deux cent cinquante-deux documents) me coûte dix euros et Les exploits d’un jeune Don Juan de Guillaume Apollinaire, dans l’édition qu’en fit Jean-Jacques Pauvert en mil neuf cent quatre-vingt-cinq, un seul.
Chez Emmaüs, on solde avant l’heure. Tous les livres sont à un euro. Hélas, il n’y a que des rossignols (si l’on peut dire).
Beaucoup de restaurants sont fermés, dont le Péhemmu chinois. J’atterris aux Mousquetaires, rue Saint-Antoine, qui a le mérite de proposer un menu à treize euros cinquante. Je commande un quart de vin italien à six euros puis choisis le filet de harengs suivi de l’épaule d’agneau purée de pommes terre. Cette viande est fort rustique. Je la mâchonne assis à une table surélevée qui me permet de voir qui passe sur le trottoir. Une famille italienne me tient compagnie dont je ne comprends pas le langage. Comme dessert, c'est une crème brûlée au café.
Je prends le bus Vingt dans l’autre sens et en descends à Opéra. Où prendre un café ? Les Ducs fermé, le Royal Bourse Opéra fermé, j’opte pour La Bombe, face à la sortie du métro Quatre-Septembre près de laquelle j’ai donné rendez-vous à quinze heures à une certaine Cécile dont je ne sais rien sinon qu’elle s’intéresse au féminisme à en juger par les deux livres qu’elle m’a achetés.
A l’heure dite, je me poste entre les bancs de la placette dans le froid soleil. Elle arrive aussitôt, sans doute étudiante. Notre échange est purement commercial.
Il y a foule dans le deuxième Book-Off, conséquence des vacances qui l’encombre de néophytes. J’y trouve peu.
Pour avoir un billet de train à neuf euros, j’ai avancé mon retour en réservant une place dans le seize heures quarante-huit. Las, la voix masculine de Saint-Lazare annonce puis répète qu’elle doit « retenir son affichage ». La raison, finit-on par savoir, est qu’il « sera mis à quai tardivement ».
Parti avec trente minutes de retard, ce Corail heureusement chauffé me fait arriver à Rouen pas plus tôt que les mercredis précédents.
Il fait de plus en plus froid dans la voiture dont les vitres se couvrent de buée. Peut-être est-ce mieux dans une autre, mais je n’ai pas l’énergie d’aller voir. Je crains que ce soit l’influence de la littérature dépressive de Houellebecq.
Il n’y a guère de monde dans le bus Vingt dont je descends à Bastille. Pas beaucoup non plus au Café du Faubourg, où la serveuse regrette de ne pas avoir mis sa polaire.
-J’aimerais bien connaître la date des soldes, annonce-t-elle, faut que j’achète mes cadeaux de Noël.
Cette année, mon Noël présente un bilan particulièrement équilibré, cadeaux offerts : zéro, cadeaux reçus : zéro.
Chez Book-Off, Œuvres de Nicolas Bouvier publié par Gallimard dans sa collection Quarto (mille quatre cent quarante pages et deux cent cinquante-deux documents) me coûte dix euros et Les exploits d’un jeune Don Juan de Guillaume Apollinaire, dans l’édition qu’en fit Jean-Jacques Pauvert en mil neuf cent quatre-vingt-cinq, un seul.
Chez Emmaüs, on solde avant l’heure. Tous les livres sont à un euro. Hélas, il n’y a que des rossignols (si l’on peut dire).
Beaucoup de restaurants sont fermés, dont le Péhemmu chinois. J’atterris aux Mousquetaires, rue Saint-Antoine, qui a le mérite de proposer un menu à treize euros cinquante. Je commande un quart de vin italien à six euros puis choisis le filet de harengs suivi de l’épaule d’agneau purée de pommes terre. Cette viande est fort rustique. Je la mâchonne assis à une table surélevée qui me permet de voir qui passe sur le trottoir. Une famille italienne me tient compagnie dont je ne comprends pas le langage. Comme dessert, c'est une crème brûlée au café.
Je prends le bus Vingt dans l’autre sens et en descends à Opéra. Où prendre un café ? Les Ducs fermé, le Royal Bourse Opéra fermé, j’opte pour La Bombe, face à la sortie du métro Quatre-Septembre près de laquelle j’ai donné rendez-vous à quinze heures à une certaine Cécile dont je ne sais rien sinon qu’elle s’intéresse au féminisme à en juger par les deux livres qu’elle m’a achetés.
A l’heure dite, je me poste entre les bancs de la placette dans le froid soleil. Elle arrive aussitôt, sans doute étudiante. Notre échange est purement commercial.
Il y a foule dans le deuxième Book-Off, conséquence des vacances qui l’encombre de néophytes. J’y trouve peu.
Pour avoir un billet de train à neuf euros, j’ai avancé mon retour en réservant une place dans le seize heures quarante-huit. Las, la voix masculine de Saint-Lazare annonce puis répète qu’elle doit « retenir son affichage ». La raison, finit-on par savoir, est qu’il « sera mis à quai tardivement ».
Parti avec trente minutes de retard, ce Corail heureusement chauffé me fait arriver à Rouen pas plus tôt que les mercredis précédents.