Plus qu’un samedi pour en avoir fini avec novembre, ce mois qui de tous m’est le plus pénible ; aucune pluie n’étant annoncée, je décide d’aller le passer à Dieppe.
Le neuf heures douze m’y emmène, feuilles rousses, gelée blanche, il patine un peu dans la semoule. A l’arrivée le temps en bon, le ciel est bleu, comme le chantait Isabelle Pierre en mil neuf cent soixante et onze, une chansonnette qui dans sa version modernisée fait partie de la plaie liste de grève contre la réduction du personnel de France Culture. Je commence à la savoir par cœur. Quant à avoir deux amies qui seraient aussi mes amoureuses…
Je me chauffe au soleil à travers les vitres dans un fauteuil profond du Tout Va Bien. J'y commence la lecture de Shakespeare n’a jamais fait ça de Charles Bukoswki, ouvrage agrémenté de quatre-vingts photos de Michael Montfort. L’écrivain y narre son voyage de mil neuf cent soixante-dix-huit en France et en Allemagne.
Mon voisinage est local et typique des jours de marché. Des dames se parlent de table à table pendant que leurs maris sont captivés par Les Informations Dieppoises : « Mon bichon frisé, je l’ai payé cinq cents euros » « Ça doit mieux se vendre en ce moment, les gens pour Noël, y prennent un chien. ». Elles se quittent sur un : « C’est du beau soleil, on est mieux qu’avec la pluie ».
Celui-ci ne dure pas. Le ciel est gris quand j’entre à midi au restaurant L’Espérance rendu triste par sa plus qu’usée décoration de Noël. Je commets l’erreur de choisir la galette au bœuf qui n’est autre qu’une crêpe aux fines lamelles de viande desséchée. La clientèle est habituelle. « Bonjour monsieur », me dit la moitié mâle du couple qui s’installe à ma gauche. Je fais semblant de ne pas entendre.
Je ressors déçu, fais le tour du port, longe la plage où quelques stoïques sont assis puis vais me réfugier au Brazza, passant la première moitié de l’après-midi en bonne compagnie, celle d’un alcoolique qui a hâte de retourner chez lui, à Los Angeles. Quand l’ayant terminé, je referme mon livre, il est temps de retourner à la gare.
Une évidence en arrivant à Rouen : plus personne n’a peur de Lubrizol, même pas les Cauchois et les Eurois. Ils sont là par dizaines de milliers, errant dans le plus grand centre commerçant de Normandie, une lueur d’avidité dans le regard. Il en est même pour faire la queue (comme disent certains) dans la rue devant l’entrée de Paul Marius.
*
Dieppe n’investit guère dans Noël, un peu de décorations dans les rues, un sapin métallique en forme de cône au milieu d’un rond-point, dans lequel il y a quelques jours une voiture s’est encastrée, le conducteur alcoolisé prenant la fuite.
*
Une Dieppoise à sa voisine de café : « Vous avez un accent, vous êtes d’où ? » « Du Loiret ». L’accent local de la curieuse n’est pas moins remarquable.
*
Hache et Aime s’est alarmé pour rien, la manifestation rouennaise pour le climat n’a attiré qu’une soixantaine de participant(e)s, bien trop peu pour que s’y nichent les membres locaux de l’Armée Noire.
Le neuf heures douze m’y emmène, feuilles rousses, gelée blanche, il patine un peu dans la semoule. A l’arrivée le temps en bon, le ciel est bleu, comme le chantait Isabelle Pierre en mil neuf cent soixante et onze, une chansonnette qui dans sa version modernisée fait partie de la plaie liste de grève contre la réduction du personnel de France Culture. Je commence à la savoir par cœur. Quant à avoir deux amies qui seraient aussi mes amoureuses…
Je me chauffe au soleil à travers les vitres dans un fauteuil profond du Tout Va Bien. J'y commence la lecture de Shakespeare n’a jamais fait ça de Charles Bukoswki, ouvrage agrémenté de quatre-vingts photos de Michael Montfort. L’écrivain y narre son voyage de mil neuf cent soixante-dix-huit en France et en Allemagne.
Mon voisinage est local et typique des jours de marché. Des dames se parlent de table à table pendant que leurs maris sont captivés par Les Informations Dieppoises : « Mon bichon frisé, je l’ai payé cinq cents euros » « Ça doit mieux se vendre en ce moment, les gens pour Noël, y prennent un chien. ». Elles se quittent sur un : « C’est du beau soleil, on est mieux qu’avec la pluie ».
Celui-ci ne dure pas. Le ciel est gris quand j’entre à midi au restaurant L’Espérance rendu triste par sa plus qu’usée décoration de Noël. Je commets l’erreur de choisir la galette au bœuf qui n’est autre qu’une crêpe aux fines lamelles de viande desséchée. La clientèle est habituelle. « Bonjour monsieur », me dit la moitié mâle du couple qui s’installe à ma gauche. Je fais semblant de ne pas entendre.
Je ressors déçu, fais le tour du port, longe la plage où quelques stoïques sont assis puis vais me réfugier au Brazza, passant la première moitié de l’après-midi en bonne compagnie, celle d’un alcoolique qui a hâte de retourner chez lui, à Los Angeles. Quand l’ayant terminé, je referme mon livre, il est temps de retourner à la gare.
Une évidence en arrivant à Rouen : plus personne n’a peur de Lubrizol, même pas les Cauchois et les Eurois. Ils sont là par dizaines de milliers, errant dans le plus grand centre commerçant de Normandie, une lueur d’avidité dans le regard. Il en est même pour faire la queue (comme disent certains) dans la rue devant l’entrée de Paul Marius.
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Dieppe n’investit guère dans Noël, un peu de décorations dans les rues, un sapin métallique en forme de cône au milieu d’un rond-point, dans lequel il y a quelques jours une voiture s’est encastrée, le conducteur alcoolisé prenant la fuite.
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Une Dieppoise à sa voisine de café : « Vous avez un accent, vous êtes d’où ? » « Du Loiret ». L’accent local de la curieuse n’est pas moins remarquable.
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Hache et Aime s’est alarmé pour rien, la manifestation rouennaise pour le climat n’a attiré qu’une soixantaine de participant(e)s, bien trop peu pour que s’y nichent les membres locaux de l’Armée Noire.