Ce mardi est le jour de ma visite annuelle à la podologue. J’ai le premier rendez-vous de la journée, neuf heures. C’est avec un bus Teor et le métro que je rejoins le Boulingrin.
Rien de nouveau dans l’état de mes pieds, constate-t-elle après les examens habituels mais dans la fabrication de mes semelles orthopédiques, il lui faudra tenir compte du fait que désormais mes Docs sont pointure quarante-sept. C’est l’ultime.
Autre constat, que je fais seul, j’ai de plus en plus de mal à remettre mes chaussettes. A la maison, je les enfile assis sur mon lit ; comme un vieux quoi. Le rendez-vous pour la remise (comme elle dit) est déjà pris. Ce sera début février.
Je paie à la secrétaire une somme rondelette et peu remboursée par la Sécu et ma mutuelle puis redescends pédestrement jusqu’à chez moi.
*
Pratique quand on trouve exprimé par un autre, Nicolas Mathieu en l’occurrence, ce que l’on pense de cette pétition visant à empêcher Sylvain Tesson d’être le parrain du Printemps des Poètes, je n’ai qu’à le citer :
« On ne parlera pas de cette sombre affaire Tesson en particulier. Ni des mobiles qui poussent des auteurs et des autrices à faire front commun non plus contre des idées mais contre un homme. Le SAV des prises de position est devenu un job à temps plein et ce temps qu'on y consacre semble de plus en plus vide. Un peu la flemme. Juste deux trois remarques. J'ai durant toute ma vie admiré le travail d'auteurs de droite, de réacs, voire même de salauds, et n'ai jamais pensé qu'il fallait aligner ni la littérature ni mes goûts sur mon appétit de progrès. Je nourrirai sans doute jusqu'au bout les mêmes passions embarrassantes parce que compliquées : l'amour, les livres, la politique. Jamais la politique ne l'a emporté. Jamais mes idées n'ont été les maîtresses de mes autres pentes. Jamais je n'ai pensé que l'éventualité d'un monde meilleur valait qu'on sacrifie un bon bouquin. Le monde est assez détestable et le serait d'autant plus qu'on n’y admettrait pas d'autres horizons que le sien. Je me suis parfois entendu à merveille avec des gens dont je réprouvais les idées, et des gens de mon camp peuvent tout à fait m'exaspérer. Pour finir, je crois qu'il faut craindre autant que le mal certains moyens que l'on met à favoriser l'avènement du bien. »
Rien de nouveau dans l’état de mes pieds, constate-t-elle après les examens habituels mais dans la fabrication de mes semelles orthopédiques, il lui faudra tenir compte du fait que désormais mes Docs sont pointure quarante-sept. C’est l’ultime.
Autre constat, que je fais seul, j’ai de plus en plus de mal à remettre mes chaussettes. A la maison, je les enfile assis sur mon lit ; comme un vieux quoi. Le rendez-vous pour la remise (comme elle dit) est déjà pris. Ce sera début février.
Je paie à la secrétaire une somme rondelette et peu remboursée par la Sécu et ma mutuelle puis redescends pédestrement jusqu’à chez moi.
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Pratique quand on trouve exprimé par un autre, Nicolas Mathieu en l’occurrence, ce que l’on pense de cette pétition visant à empêcher Sylvain Tesson d’être le parrain du Printemps des Poètes, je n’ai qu’à le citer :
« On ne parlera pas de cette sombre affaire Tesson en particulier. Ni des mobiles qui poussent des auteurs et des autrices à faire front commun non plus contre des idées mais contre un homme. Le SAV des prises de position est devenu un job à temps plein et ce temps qu'on y consacre semble de plus en plus vide. Un peu la flemme. Juste deux trois remarques. J'ai durant toute ma vie admiré le travail d'auteurs de droite, de réacs, voire même de salauds, et n'ai jamais pensé qu'il fallait aligner ni la littérature ni mes goûts sur mon appétit de progrès. Je nourrirai sans doute jusqu'au bout les mêmes passions embarrassantes parce que compliquées : l'amour, les livres, la politique. Jamais la politique ne l'a emporté. Jamais mes idées n'ont été les maîtresses de mes autres pentes. Jamais je n'ai pensé que l'éventualité d'un monde meilleur valait qu'on sacrifie un bon bouquin. Le monde est assez détestable et le serait d'autant plus qu'on n’y admettrait pas d'autres horizons que le sien. Je me suis parfois entendu à merveille avec des gens dont je réprouvais les idées, et des gens de mon camp peuvent tout à fait m'exaspérer. Pour finir, je crois qu'il faut craindre autant que le mal certains moyens que l'on met à favoriser l'avènement du bien. »