Le sept heures cinquante-neuf est inhabituellement fréquenté ce mercredi. Une jeune femme vient s’asseoir à la place que je pensais réservée à mon sac à dos et à mon sac de livres à vendre. Elle commence par se maquiller, que de crème, que de fond de teint, puis se couche sur la tablette et s’endort. Pendant ce temps, je lis Rappelle-toi Barbara de Sophie Delassein, une biographie publiée chez Dix/Dix-Huit par Jean-Claude Zylberstein à qui j’ai vendu un livre un jour.
J’apprends que celle que l’on appelait la chanteuse de minuit à ses débuts est née rue Brochant et a habité au temps de ses premiers succès rue Michel-Ange, deux rues qui me font songer à celles qui m’ont tenu la main. La première aimait beaucoup Barbara, je l’entends encore me chanter Dis quand reviendras-tu ?
Les feux piétons sont au vert entre la gare Saint-Lazare et l’Opéra. Après un café au Bistrot d’Edmond, j’entre chez Book-Off à dix heures. Malheureusement, c’est celui qui est devenu calife qui s’occupe des achats en ce début de matinée. Il me refuse certains livres que d’autres auraient accepté, inutile de discuter. Mon effort de portage est mal récompensé : quatre euros soixante. J’en dépense un dans Confessions d’un Juif de Leonid Grossman (Phébus).
Avec le métro Huit, je vais à Ledru-Rollin d’où je rejoins le marché d’Aligre pour y constater que les livres ne sont pas de sortie. C’est pourtant un jour de soleil, dont je profite en marchant jusqu’à chez Emmaüs où je ne trouve pas merveille.
Pour une raison inconnue, les employé(e)s de l’atelier de couture sont absent(e)s au Péhemmu chinois où la gentille serveuse explique à un branlotin qu’un stèque à cheval, ce n’est pas un stèque de cheval. J’ai près de moi un vieux couple qui joue.
-T’as gagné ?
-Penses-tu !
-Bon bah t’as joué.
-Je vais en reprendre un autre.
Ici, proclame l’affichage, on a gagné cinq cents euros en deux mille treize et mille euros en deux mille dix.
Mon confit de canard terminé et le café bu, j’entre au second Book-Off et y mets dans mon panier quelques livres de poche à un euro, puis je rejoins la Bastille sous le ciel bleu. J’y attends le bus Vingt-Neuf en considérant les travaux à moitié terminés.
Tandis que nous cheminons à travers le Marais, l’une des deux septuagénaires assises devant moi remarque qu’à bord il n’y a que des retraité(e)s.
-Si t’as pas le moral, lui dit son amie qui s’étonne de tout ce qu’elle voit par la vitre (« Encore un barbier ! »), tu prends le Vingt-Neuf jusqu’au bout et puis tu reviens et ça va mieux.
Le bout, c’est la gare Saint-Lazare.
Au lieu du Corail prévu, c’est un train à sièges colorés qui me ramène à Rouen. Il y fait froid, l’odeur des toilettes se répand dans la voiture qui est parfois tellement secouée que je crains le déraillement. J’y poursuis stoïquement la lecture de la bio de Barbara.
*
Parmi les clients du Péhemmu chinois : un bicycliste aux bas de pantalon scotchés autour des chevilles. A défaut d’être esthétique, c’est pratique.
*
Une jeune femme près du square Trousseau : « De toute façon, c’est toujours la merde, les soirées de Nouvel An. »
*
Téléphonage de train de retour (charge mentale) : « Y a du linge sale ? »
*
Les deux Book-Off recrutent pour le premier décembre, en Cédédé et en Cédéhi. Je conseille la boutique de la rue du Faubourg Saint-Antoine.
J’apprends que celle que l’on appelait la chanteuse de minuit à ses débuts est née rue Brochant et a habité au temps de ses premiers succès rue Michel-Ange, deux rues qui me font songer à celles qui m’ont tenu la main. La première aimait beaucoup Barbara, je l’entends encore me chanter Dis quand reviendras-tu ?
Les feux piétons sont au vert entre la gare Saint-Lazare et l’Opéra. Après un café au Bistrot d’Edmond, j’entre chez Book-Off à dix heures. Malheureusement, c’est celui qui est devenu calife qui s’occupe des achats en ce début de matinée. Il me refuse certains livres que d’autres auraient accepté, inutile de discuter. Mon effort de portage est mal récompensé : quatre euros soixante. J’en dépense un dans Confessions d’un Juif de Leonid Grossman (Phébus).
Avec le métro Huit, je vais à Ledru-Rollin d’où je rejoins le marché d’Aligre pour y constater que les livres ne sont pas de sortie. C’est pourtant un jour de soleil, dont je profite en marchant jusqu’à chez Emmaüs où je ne trouve pas merveille.
Pour une raison inconnue, les employé(e)s de l’atelier de couture sont absent(e)s au Péhemmu chinois où la gentille serveuse explique à un branlotin qu’un stèque à cheval, ce n’est pas un stèque de cheval. J’ai près de moi un vieux couple qui joue.
-T’as gagné ?
-Penses-tu !
-Bon bah t’as joué.
-Je vais en reprendre un autre.
Ici, proclame l’affichage, on a gagné cinq cents euros en deux mille treize et mille euros en deux mille dix.
Mon confit de canard terminé et le café bu, j’entre au second Book-Off et y mets dans mon panier quelques livres de poche à un euro, puis je rejoins la Bastille sous le ciel bleu. J’y attends le bus Vingt-Neuf en considérant les travaux à moitié terminés.
Tandis que nous cheminons à travers le Marais, l’une des deux septuagénaires assises devant moi remarque qu’à bord il n’y a que des retraité(e)s.
-Si t’as pas le moral, lui dit son amie qui s’étonne de tout ce qu’elle voit par la vitre (« Encore un barbier ! »), tu prends le Vingt-Neuf jusqu’au bout et puis tu reviens et ça va mieux.
Le bout, c’est la gare Saint-Lazare.
Au lieu du Corail prévu, c’est un train à sièges colorés qui me ramène à Rouen. Il y fait froid, l’odeur des toilettes se répand dans la voiture qui est parfois tellement secouée que je crains le déraillement. J’y poursuis stoïquement la lecture de la bio de Barbara.
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Parmi les clients du Péhemmu chinois : un bicycliste aux bas de pantalon scotchés autour des chevilles. A défaut d’être esthétique, c’est pratique.
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Une jeune femme près du square Trousseau : « De toute façon, c’est toujours la merde, les soirées de Nouvel An. »
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Téléphonage de train de retour (charge mentale) : « Y a du linge sale ? »
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Les deux Book-Off recrutent pour le premier décembre, en Cédédé et en Cédéhi. Je conseille la boutique de la rue du Faubourg Saint-Antoine.