Comme sa dernière réunion publique d’avant premier tour des Législatives a lieu ce vendredi à deux cents mètres de chez moi sur le parvis de la Cathédrale de Rouen, je me dis qu’il faut que j’aille le voir et l’ouïr, Raphaël Glucksmann.
C’est annoncé à dix-huit heures trente. Je n’ai pas envie d’écouter avant lui Florence Hérouin-Léautey, la future Députée de la première circonscription de Seine-Maritime, ni son suppléant Nicolas Mayer-Rossignol, Maire de Rouen. Je lis donc au jardin, entendant au loin les applaudissements, puis vers dix-neuf heures quinze, je sors en passant par le porche sous lequel un(e) voisin(e) bien inspiré(e) a laissé en évidence sur une poubelle vide, déchirée en quatre morceaux, la profession de foi (comme on dit) de Bardella.
Glucksmann a commencé à parler lorsque j’arrive sur le parvis où sont assemblées quelques centaines de personnes dont pas mal de jeunes. Il est perché sur une scène de concert dotée d’imposantes enceintes. Il développe les idées qui lui sont chères et avec lesquelles je suis souvent d’accord, ce pourquoi j’ai voté pour lui aux Européennes.
Sous un ciel tout bleu, il déplore la situation actuelle, ce qui se passera si le Rassemblement National a la majorité absolue, il fustige Macron pour sa décision insensée de provoquer cette élection anticipée, il évoque le Nouveau Front Populaire « Je ne pratique jamais la langue de bois, donc ce que je peux vous dire, ce n’est pas un mariage d’amour », il encourage chacun(e) à convaincre son entourage à ne pas voter Extrême-Droite (dans cette circonscription, ça ne peut avoir aucune incidence sur le résultat du vote car le candidat de Le Pen et Bardella n’a aucune chance), enfin il donne rendez-vous pour la suite et cite Hölderlin Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve. (ce qui est d’un optimisme qui n’est pas le mien).
Contrairement à tous les autres qui sont des politiciens, lui est un homme politique, me dis-je en applaudissant avec tout le monde. Il les aura contre lui ces politiciens, et les anti-Parisiens, et les anti-intellos, et les antisémites.
Il y a ensuite La Marseillaise et Bella Ciao que j’entends de loin rue Saint-Romain en rentrant à la maison.
*
Ce samedi matin, je prends un bus Teor blindé (car ce jour c’est gratuit) pour rejoindre le Centre Commercial des Docks où à dix heures c’est le début du deuxième jour de la vente de livres d’occasion du Secours Populaire.
Restera-t-il des livres pour moi ? me demandé-je en arrivant juste au moment où l’un des bénévoles enlève le cordon qui empêchait d’approcher avant l’heure. J’ai vite la réponse car parmi les livres d’art, je trouve à quatre euros l’énorme Correspondance de Gustave Courbet (Flammarion) puis parmi les livres à deux euros Correspondance de Marie et Irène Curie (Les Editeurs Français Réunis), Journal de Trêve de Frédéric Berthet (Gallimard), Voyages de Paul Morand (Bouquins/Laffont) et Les Rumeurs de Babel d’Yvon Le Men (Editions Dialogues), enfin dans les poches à un euro Boroboudour (Voyage à Bali, Java et autres îles) de Roger Vailland chez Kailash Editions qui publie des livres en français à Pondichéry.
Je ne m’attendais pas à une aussi bonne récolte. Je la répartis dans deux sacs en plastique qu’il me faut protéger de la masse des voyageurs du Téor au retour.
Rouen est la seule ville où je déteste prendre les transports en commun.
C’est annoncé à dix-huit heures trente. Je n’ai pas envie d’écouter avant lui Florence Hérouin-Léautey, la future Députée de la première circonscription de Seine-Maritime, ni son suppléant Nicolas Mayer-Rossignol, Maire de Rouen. Je lis donc au jardin, entendant au loin les applaudissements, puis vers dix-neuf heures quinze, je sors en passant par le porche sous lequel un(e) voisin(e) bien inspiré(e) a laissé en évidence sur une poubelle vide, déchirée en quatre morceaux, la profession de foi (comme on dit) de Bardella.
Glucksmann a commencé à parler lorsque j’arrive sur le parvis où sont assemblées quelques centaines de personnes dont pas mal de jeunes. Il est perché sur une scène de concert dotée d’imposantes enceintes. Il développe les idées qui lui sont chères et avec lesquelles je suis souvent d’accord, ce pourquoi j’ai voté pour lui aux Européennes.
Sous un ciel tout bleu, il déplore la situation actuelle, ce qui se passera si le Rassemblement National a la majorité absolue, il fustige Macron pour sa décision insensée de provoquer cette élection anticipée, il évoque le Nouveau Front Populaire « Je ne pratique jamais la langue de bois, donc ce que je peux vous dire, ce n’est pas un mariage d’amour », il encourage chacun(e) à convaincre son entourage à ne pas voter Extrême-Droite (dans cette circonscription, ça ne peut avoir aucune incidence sur le résultat du vote car le candidat de Le Pen et Bardella n’a aucune chance), enfin il donne rendez-vous pour la suite et cite Hölderlin Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve. (ce qui est d’un optimisme qui n’est pas le mien).
Contrairement à tous les autres qui sont des politiciens, lui est un homme politique, me dis-je en applaudissant avec tout le monde. Il les aura contre lui ces politiciens, et les anti-Parisiens, et les anti-intellos, et les antisémites.
Il y a ensuite La Marseillaise et Bella Ciao que j’entends de loin rue Saint-Romain en rentrant à la maison.
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Ce samedi matin, je prends un bus Teor blindé (car ce jour c’est gratuit) pour rejoindre le Centre Commercial des Docks où à dix heures c’est le début du deuxième jour de la vente de livres d’occasion du Secours Populaire.
Restera-t-il des livres pour moi ? me demandé-je en arrivant juste au moment où l’un des bénévoles enlève le cordon qui empêchait d’approcher avant l’heure. J’ai vite la réponse car parmi les livres d’art, je trouve à quatre euros l’énorme Correspondance de Gustave Courbet (Flammarion) puis parmi les livres à deux euros Correspondance de Marie et Irène Curie (Les Editeurs Français Réunis), Journal de Trêve de Frédéric Berthet (Gallimard), Voyages de Paul Morand (Bouquins/Laffont) et Les Rumeurs de Babel d’Yvon Le Men (Editions Dialogues), enfin dans les poches à un euro Boroboudour (Voyage à Bali, Java et autres îles) de Roger Vailland chez Kailash Editions qui publie des livres en français à Pondichéry.
Je ne m’attendais pas à une aussi bonne récolte. Je la répartis dans deux sacs en plastique qu’il me faut protéger de la masse des voyageurs du Téor au retour.
Rouen est la seule ville où je déteste prendre les transports en commun.