Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Entre le fascisme de souche et le fascisme d’importation

10 janvier 2015


A entendre et à lire, vendredi matin, ce que rapportent les professeur(e)s sur les réactions de beaucoup de leurs élèves ayant refusé de participer à la minute de silence de la journée de deuil national, se déclarant solidaires des assassins des caricaturistes de Charlie Hebdo parce qu’on n’a pas le droit de caricaturer l’islam et estimant que le policier d’origine arabe achevé d’une balle dans la tête sur le trottoir l’avait mérité parce que c’était un traître, et songeant que dans d’autres classes sont rassemblés les futurs électeurs de la fille Le Pen, je me dis que coincés entre le fascisme de souche et le fascisme d’importation, on ne pourra bientôt plus respirer.
A la mi-journée, c’est l’information que les deux salopards responsables des assassinats de mercredi sont cernés dans une imprimerie et qu’un troisième, responsable de l’assassinat d’une policière jeudi vient de prendre en otage les clients juifs d’un supermarché casher. Le soir venu les trois salopards sont morts, le troisième ayant fait quatre victimes dans le magasin.
Pendant ce temps, la fille Le Pen pousse des cris au prétexte qu’elle serait interdite de manifestation, elle que Charlie Hebdo a représenté sous la forme d’un étron fumant sur fond de drapeau tricolore avec pour légende : « Le Pen, la candidate qui vous ressemble », elle qui a fait l’objet d’un numéro spécial, signé par plusieurs des dessinateurs morts ou blessés, intitulé Dégage Marine.
                                                              *
Jeannette Bougrab, femme de Droite, compagne de Charb, évoquée dans Le Point :
« Jeannette Bougrab pointe par ailleurs du doigt ceux qui ont accusé plusieurs fois Charlie Hebdo d'islamophobie. "Je pense qu'il y a une responsabilité." Elle évoque notamment "certains mouvements de gauche", "les indigènes de la République sont coupables". "Quand, sans arrêt, on vous dit : Vous stigmatisez l'islam... Mais, aujourd'hui, qui est mort ? Il n'y a pas d'imam qui est mort. Ce sont eux, des combattants pour la liberté." »
                                                             *
Alain Destexhe, Sénateur de Droite belge, dans Le Figaro, sous le titre « Nous sommes tous Charlie », vraiment ?
 « Ce n'est pas à «la liberté d'expression», que se sont attaqués les assassins mais à la liberté de blasphémer l'islam et de critiquer et caricaturer le prophète. »
 « Si «nous sommes Charlie», tous les journaux de France et d'Europe devraient s'empresser de reproduire les dessins qui ont condamné à mort les journalistes de Charlie Hebdo. Le feront-ils? Probablement pas. »
« Les ennuis de Charlie Hebdo avec les islamistes radicaux remontent à la reproduction dans l'hebdomadaire des caricatures du journal danois. A l'époque certains qui «sont Charlie» ont jugé cette attitude «provocante» et «inutile». »
Parfois, cela fait du bien de lire Le Figaro.
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Et toujours des dessins gnan gnan cul cul montrant les caricaturistes assassinés dessinant des bites sur les nuages chez dieu ou des crayons détruisant des kalachnikovs. Ces morts étaient athées. Quant au rapport de force entre les armes et les dessins, on l’a vu mercredi midi.