Mon sac est déjà lourd quand je rejoins la Gare de Rouen ce mercredi, car s’y cache un livre épais vendu à un Parisien. Ce n’est pas le genre d’ouvrage que l’on peut feuilleter dans le train. Pour lecture j’ai un petit et mince Allia, Stockholm 73 de Daniel Lang. Le journaliste américain, qui s’est rendu sur place, raconte l’attaque de banque dans laquelle les otages ont pris le parti des braqueurs contre la Police (le fameux Syndrome de Stockholm).
Le ciel est gris mais il ne pleut pas dans la capitale, aussi c’est avec le bus Vingt-Neuf que je me rapproche du Marché d’Aligre.
J’y trouve le déballage du principal vendeur de livres tenu par un autre et très entouré. Il n’y a là que des nouveautés, toutes à deux euros. Un homme que je suppose bouquiniste en a déjà fait des piles pour lui. D’autres sont, comme moi, des amateurs avertis et il règne entre nous une bonne ambiance (rien à voir avec le Marché du Clos Saint-Marc à Rouen, un repaire de rats prêts à se mordre pour le moindre livre).
Je trouve pour me plaire une série d’ouvrages de Marc Le Bot publiés chez Pol, Brandes, Fata Morgana et Collodion (certains sont en plusieurs exemplaires, comme s’ils lui avaient appartenu), l’énorme Lettres à Zina de Boris Pasternak (Stock) et l’épais Dossier de l’« affaire » j’irai cracher sur vos tombes établi par Noël Arnaud (Christian Bourgois). J’ai une pensée pour ce dernier qui aimait mes textes publiés par Sarane Alexandrian dans sa revue Supérieur Inconnu et qui jusqu’à sa mort me fit le service des numéros de sa publication Dragée Haute.
Mon dos est soumis à rude effort quand je rejoins le bar tabac Le Camélia pour y boire un café au comptoir. Cela fait, je rejoins le Book-Off de Ledru-Rollin avec un impératif : acheter très peu de livres à un euro, et des légers. Pour ce faire, j’en laisse que je ne retrouverai sans doute pas la semaine prochaine, me contentant de Toxique de Françoise Sagan illustré par Bernard Buffet (Stock), le journal de la cure de désintoxication rendue nécessaire par son intoxication médicale au palfium suite à son accident de voiture, et Les Privilèges de Stendhal, un hors-commerce d’Arléa poche.
En sortant, je fais sonner l’alarme antivol. Un livre du Marché d’Aligre doit en être la cause. « C’est bon, allez-y », me dit l’employée la plus proche qui ne doute pas de mon honnêteté.
*
Le 23 août 1973, peu après l’ouverture des bureaux, un détenu suédois fraîchement évadé pénétrait dans la principale succursale de l’une des premières banques de Suède, la Sveriges Kreditbank, avec l’intention d’y commettre le forfait le plus ambitieux d’une longue carrière criminelle. Il arrivait bien outillé. Ainsi débute Stockholm 73. Ça donne envie de lire la suite.
Le ciel est gris mais il ne pleut pas dans la capitale, aussi c’est avec le bus Vingt-Neuf que je me rapproche du Marché d’Aligre.
J’y trouve le déballage du principal vendeur de livres tenu par un autre et très entouré. Il n’y a là que des nouveautés, toutes à deux euros. Un homme que je suppose bouquiniste en a déjà fait des piles pour lui. D’autres sont, comme moi, des amateurs avertis et il règne entre nous une bonne ambiance (rien à voir avec le Marché du Clos Saint-Marc à Rouen, un repaire de rats prêts à se mordre pour le moindre livre).
Je trouve pour me plaire une série d’ouvrages de Marc Le Bot publiés chez Pol, Brandes, Fata Morgana et Collodion (certains sont en plusieurs exemplaires, comme s’ils lui avaient appartenu), l’énorme Lettres à Zina de Boris Pasternak (Stock) et l’épais Dossier de l’« affaire » j’irai cracher sur vos tombes établi par Noël Arnaud (Christian Bourgois). J’ai une pensée pour ce dernier qui aimait mes textes publiés par Sarane Alexandrian dans sa revue Supérieur Inconnu et qui jusqu’à sa mort me fit le service des numéros de sa publication Dragée Haute.
Mon dos est soumis à rude effort quand je rejoins le bar tabac Le Camélia pour y boire un café au comptoir. Cela fait, je rejoins le Book-Off de Ledru-Rollin avec un impératif : acheter très peu de livres à un euro, et des légers. Pour ce faire, j’en laisse que je ne retrouverai sans doute pas la semaine prochaine, me contentant de Toxique de Françoise Sagan illustré par Bernard Buffet (Stock), le journal de la cure de désintoxication rendue nécessaire par son intoxication médicale au palfium suite à son accident de voiture, et Les Privilèges de Stendhal, un hors-commerce d’Arléa poche.
En sortant, je fais sonner l’alarme antivol. Un livre du Marché d’Aligre doit en être la cause. « C’est bon, allez-y », me dit l’employée la plus proche qui ne doute pas de mon honnêteté.
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Le 23 août 1973, peu après l’ouverture des bureaux, un détenu suédois fraîchement évadé pénétrait dans la principale succursale de l’une des premières banques de Suède, la Sveriges Kreditbank, avec l’intention d’y commettre le forfait le plus ambitieux d’une longue carrière criminelle. Il arrivait bien outillé. Ainsi débute Stockholm 73. Ça donne envie de lire la suite.