Afin de pas être une nouvelle fois déçu par un vide grenier parisien, je choisis ce samedi matin de traverser la ville avec le métro Douze, de sortir à Convention puis d’aller à pied, avec l’aide de qui je croise, jusqu’à la partie du parc Georges Brassens où se tient chaque ouiquennede le marché du livre ancien et d’occasion. On trouve tous les types de livres sous l’ancienne halle aux chevaux des abattoirs de Vaugirard. Un marchand va jusqu’à proposer des petits soldats et deux sabres.
Les prix sont en général élevés. Cependant, la dernière fois que je suis venu, je suis reparti avec un livre à deux euros : L’Habitude d’être, la correspondance de Flannery O’Connor publiée chez Gallimard, et cette fois je ne dépense pas davantage pour Le Monde d’hier (Souvenirs d’un Européen) de Stefan Zweig dans l’édition grand format de chez Belfond, un récit que m’a donné envie de relire son adaptation partielle en feuilleton sur France Culture entendue avant mon départ.
Vingt-huit degrés sont annoncés pour cette après-midi, ce n’est pas un jour à s’épuiser. Je prends un café au Bon Coin qui jouxte le marché puis à midi déjeune au Bon Coin proche de mon logement provisoire. Je suis moins heureux dans mon choix que samedi dernier : les tranches de rôti de porc sont minces et affreusement sèches. Je me console avec la tarte à la rhubarbe, toujours excellente.
Je prends le café à la terrasse ombragée d’un Péhemmu arabo-chinois qui a dû avoir des jours meilleurs : Le Grand Café. J’y termine la lecture des Lettres d’Afrique à Madame de Sabran du Chevalier de Boufflers, puis je vais jusqu’à celle, tout aussi ombragée, de Chez Dionis où l’on ne me sert plus le diabolo menthe avec petite bouteille que l’on donne aux touristes (trois euros cinquante) mais celui confectionné avec de la limonade versée d’une grande bouteille que l’on donne aux habitués (deux euros cinquante). J’y commence la lecture de Nicolas Bouvier (L’œil qui écrit) de François Laut.
*
Dans le métro, des annonces de la conductrice pour prévenir que les stations Concorde et Assemblée Nationale ne seront pas desservies en raison des manifestations. En français seulement. Tête des touristes qui ne comprennent pas ce qui se passe.
Bientôt huit mois que les Jaunes empêchent les Parisiens et les visiteurs d’aller où ils le souhaitent le samedi.
*
Au parc Georges Brassens, un client à un bouquiniste :
-Je l’avais trouvé à Rouen à un prix ridicule. Et je l’ai revendu à un prix ridicule.
*
Dans la rue des Morillons, une femme à son compagnon :
-On fait des courses ou pas ?
-On peut, on a un sac, lui répond-il.
(On a un sac, pourquoi ne pas le remplir.)
*
Au Bon Coin : un père casquette à l’envers, une mère cheveux archi tirés en queue de cheval et Génération Cinquante.
Le marmot s’agite. Le père lui fait goûter la moutarde. Il braille.
La femme à son mari, de telle façon que tout le restaurant entend :
-De la forte en plus ! T’es complétement débile !
*
Au Bon Coin : une femme à sa mère :
-Prends la banquette.
-Ah non, j’aime pas, j’suis trop petite.
*
Face au Bon Coin, un chantier au rez-de-chaussée. Les ouvriers vont chercher une assiette au « Traiteur turc et grec » puis mangent assis par terre.
*
Au Grand Café, un quinquagénaire à propos de la chaleur et de la pollution qui va suivre :
-Je préfère qui pleut, comme ça les particules, elles vont dans le caniveau.
Les prix sont en général élevés. Cependant, la dernière fois que je suis venu, je suis reparti avec un livre à deux euros : L’Habitude d’être, la correspondance de Flannery O’Connor publiée chez Gallimard, et cette fois je ne dépense pas davantage pour Le Monde d’hier (Souvenirs d’un Européen) de Stefan Zweig dans l’édition grand format de chez Belfond, un récit que m’a donné envie de relire son adaptation partielle en feuilleton sur France Culture entendue avant mon départ.
Vingt-huit degrés sont annoncés pour cette après-midi, ce n’est pas un jour à s’épuiser. Je prends un café au Bon Coin qui jouxte le marché puis à midi déjeune au Bon Coin proche de mon logement provisoire. Je suis moins heureux dans mon choix que samedi dernier : les tranches de rôti de porc sont minces et affreusement sèches. Je me console avec la tarte à la rhubarbe, toujours excellente.
Je prends le café à la terrasse ombragée d’un Péhemmu arabo-chinois qui a dû avoir des jours meilleurs : Le Grand Café. J’y termine la lecture des Lettres d’Afrique à Madame de Sabran du Chevalier de Boufflers, puis je vais jusqu’à celle, tout aussi ombragée, de Chez Dionis où l’on ne me sert plus le diabolo menthe avec petite bouteille que l’on donne aux touristes (trois euros cinquante) mais celui confectionné avec de la limonade versée d’une grande bouteille que l’on donne aux habitués (deux euros cinquante). J’y commence la lecture de Nicolas Bouvier (L’œil qui écrit) de François Laut.
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Dans le métro, des annonces de la conductrice pour prévenir que les stations Concorde et Assemblée Nationale ne seront pas desservies en raison des manifestations. En français seulement. Tête des touristes qui ne comprennent pas ce qui se passe.
Bientôt huit mois que les Jaunes empêchent les Parisiens et les visiteurs d’aller où ils le souhaitent le samedi.
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Au parc Georges Brassens, un client à un bouquiniste :
-Je l’avais trouvé à Rouen à un prix ridicule. Et je l’ai revendu à un prix ridicule.
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Dans la rue des Morillons, une femme à son compagnon :
-On fait des courses ou pas ?
-On peut, on a un sac, lui répond-il.
(On a un sac, pourquoi ne pas le remplir.)
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Au Bon Coin : un père casquette à l’envers, une mère cheveux archi tirés en queue de cheval et Génération Cinquante.
Le marmot s’agite. Le père lui fait goûter la moutarde. Il braille.
La femme à son mari, de telle façon que tout le restaurant entend :
-De la forte en plus ! T’es complétement débile !
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Au Bon Coin : une femme à sa mère :
-Prends la banquette.
-Ah non, j’aime pas, j’suis trop petite.
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Face au Bon Coin, un chantier au rez-de-chaussée. Les ouvriers vont chercher une assiette au « Traiteur turc et grec » puis mangent assis par terre.
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Au Grand Café, un quinquagénaire à propos de la chaleur et de la pollution qui va suivre :
-Je préfère qui pleut, comme ça les particules, elles vont dans le caniveau.