Frustrant ce chemin bloqué qui empêche d’aller sur l’île de la Comtesse. Je ne m’y résous pas et remarque qu’à marée basse, en passant entre les rochers au bout de la plage, on doit pouvoir y accéder en loucedé. Ce lundi, vers huit heures et quart, quand je passe par là, la mer est retirée. Je mets mon idée à exécution. Je marche sur le sable mouillé, grimpe un sévère plan incliné pavé et me voici à l’entrée où un écriteau met en garde : « Ile de la Comtesse (ne vous laissez pas surprendre par la marée) ». Le chemin de ronde est toujours praticable, ainsi que celui qui permet d’entrer au cœur des ruines. Il n’y a là rien d’exceptionnel mais je m’y sens bien (comme lorsque j’erre dans un cimetière). D’un côté, on a belle vue sur la turquerie. De l’autre, sur l’ile Harbour au large, dont la maison-phare est automatisée.
Mon tour de Comtesse terminé, je redescends prudemment le plan incliné et rejoins le sentier de randonnée. Il est neuf heures quand j’arrive au Poisson Rouge. Le ciel est gris et le vent frais. Cependant je peux lire assez longtemps en terrasse. Quand j’en pars, c’est à cause de voisins bruyants retour du marché.
Ce marché est au bout du port du Pontrieux. Il est assez joli et cher (un kilo de bananes, deux euros quatre-vingts). A son entrée, quatre jeunes hommes qui pourraient être d’anciens élèves de Notre-Dame-de-la-Ronce distribuent des tracts.
-C’est pour qui ? demandé-je à l’un.
-Renaissance, le bilan des six ans d’Emmanuel Macron.
-Ah ah ah !
Il rit avec moi. Personne ne veut de leur tract. Certains sont même agressifs envers eux. « Allez viens, dit une femme en tirant son mari vindicatif par la manche, parle pas de politique, c’est pas bon. »
Le restaurant Les Plaisanciers étant fermé, je retiens une table au Victoria. A l’intérieur, car il fait de plus en plus froid. Pour attendre midi, je n’ai d’autre choix que d’aller boire un autre café. A L’Ecume cette fois, et dedans.
J’ai une petite table avec vue sur les bateaux de pêche au Victoria et le personnel est fort aimable. Mon choix se porte sur une pizza Napoli (câpres et anchois) que je fais suivre d’une crêpe caramel beurre salé. C’est bien bon. Avec le verre de merlot, j’en ai pour vingt euros trente. Je quitte ce restaurant au moment où d’autres ne peuvent y entrer, c’est complet.
Revenu côté Kasino, je constate que même au-dessus de la Grève Noire, il souffle un vent froid. Les vieilles et les vieux du muret n’y sont pas.
Il n’y a que derrière Le Mustang que je trouve un endroit sans vent. Une table en terrasse me permet de boire un café et de lire Lettres d’Afrique de Karen Blixen. J’avais oublié quelle chasseuse elle fut. Stupéfiant, le nombre d’animaux sauvages qui ont perdu la vie à cause d’elle. Carnivores et herbivores, elle tue tout, du lion à l’antilope. Et même des pigeons, tirés depuis sa maison.
*
Passe devant Le Poisson Rouge un homme qui traîne son moutard derrière lui assis sur le chariot du marché encore vide.
*
Plus tôt, un habitué au patron du Mustang : « T’es bien Normand toi, pour être aussi con ! ». Il l’est en effet, Normand.
Mon tour de Comtesse terminé, je redescends prudemment le plan incliné et rejoins le sentier de randonnée. Il est neuf heures quand j’arrive au Poisson Rouge. Le ciel est gris et le vent frais. Cependant je peux lire assez longtemps en terrasse. Quand j’en pars, c’est à cause de voisins bruyants retour du marché.
Ce marché est au bout du port du Pontrieux. Il est assez joli et cher (un kilo de bananes, deux euros quatre-vingts). A son entrée, quatre jeunes hommes qui pourraient être d’anciens élèves de Notre-Dame-de-la-Ronce distribuent des tracts.
-C’est pour qui ? demandé-je à l’un.
-Renaissance, le bilan des six ans d’Emmanuel Macron.
-Ah ah ah !
Il rit avec moi. Personne ne veut de leur tract. Certains sont même agressifs envers eux. « Allez viens, dit une femme en tirant son mari vindicatif par la manche, parle pas de politique, c’est pas bon. »
Le restaurant Les Plaisanciers étant fermé, je retiens une table au Victoria. A l’intérieur, car il fait de plus en plus froid. Pour attendre midi, je n’ai d’autre choix que d’aller boire un autre café. A L’Ecume cette fois, et dedans.
J’ai une petite table avec vue sur les bateaux de pêche au Victoria et le personnel est fort aimable. Mon choix se porte sur une pizza Napoli (câpres et anchois) que je fais suivre d’une crêpe caramel beurre salé. C’est bien bon. Avec le verre de merlot, j’en ai pour vingt euros trente. Je quitte ce restaurant au moment où d’autres ne peuvent y entrer, c’est complet.
Revenu côté Kasino, je constate que même au-dessus de la Grève Noire, il souffle un vent froid. Les vieilles et les vieux du muret n’y sont pas.
Il n’y a que derrière Le Mustang que je trouve un endroit sans vent. Une table en terrasse me permet de boire un café et de lire Lettres d’Afrique de Karen Blixen. J’avais oublié quelle chasseuse elle fut. Stupéfiant, le nombre d’animaux sauvages qui ont perdu la vie à cause d’elle. Carnivores et herbivores, elle tue tout, du lion à l’antilope. Et même des pigeons, tirés depuis sa maison.
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Passe devant Le Poisson Rouge un homme qui traîne son moutard derrière lui assis sur le chariot du marché encore vide.
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Plus tôt, un habitué au patron du Mustang : « T’es bien Normand toi, pour être aussi con ! ». Il l’est en effet, Normand.