Après l’animation de la nuit (vent et pluie), j’ai droit à l’animation du samedi matin (les commerçants du marché au bistrot). Je reste quand même au Derby jusqu’à ce que l’averse passe.
Elle finie, un peu de ciel bleu m’incite à faire un tour au Plat Gousset. C’est ainsi que j’assiste à la naissance d’un arc-en-ciel. D’abord se montrent les extrémités puis le demi-cercle complet se forme peu à peu au dessus de la mer. Enfin, un second arc, incomplet et peu visible, apparaît. Je fais quelques photos mais je n’ai pas assez de recul pour mettre les deux en entier dans l’une.
Un que je ne connais pas, mais nous sommes amis du réseau social Effe Bé, lors de mon arrivée à Granville, m’a écrit qu’il faudrait que je passe à la Bouquinerie Anatole. Je n’ai pas eu à chercher où car elle est en bas de mon logis provisoire, face au salon de thé sous l’auvent duquel je me suis abrité en attendant ma logeuse le jour de mon arrivée. De nombreuses fois, je suis passé devant la longue vitrine sans entrer. C’est le jour.
Le samedi, ça ouvre à dix heures trente. Je suis d’abord seul puis avec d’autres dans la boutique mi-ordonnée mi-désordonnée qui présente sur deux niveaux des livres de toutes les époques et de tous les genres. Beaucoup cherchent un acheteur depuis longtemps, semble-t-il, ainsi les œuvres d’Adolphe Thiers. Le bouquiniste qui ne s’appelle pas Anatole est on ne sait où. « Il est pas là Frédéric ? » me demande un nouvel arrivant. « Il est dans le coin mais plutôt dehors », lui réponds-je. L’homme aux cheveux blancs finit par revenir. Il est assailli par une femme qui veut un rendez-vous pour vendre les livres de son défunt père. « Papa était un gros lecteur. » Une autre arrive avec des livres de la Bibliothèque Rose. « Ça ne va pas m’intéresser, j’ai trop de livres en ce moment. » Elle lui demande ce qui l’intéresse. « Les livres que je n’ai pas et les livres qui se vendent, par exemple les vieux albums du Père Castor ». Il y a aussi ceux qui viennent pour bavarder et ceux qui entrent pour s’abriter. Ce bouquiniste semble ailleurs même quand il est là et avec les deux niveaux on pourrait aisément mettre un livre dans sa poche ou son sac. Peut-être qu’à Granville, on est plus honnête qu’à Rouen, où les bouquinistes de Rollon ont dû installer une caméra dans leur sous-sol après des disparitions. Je ressors sans rien, un seul livre aurait pu être pour moi, la Correspondance d’André Masson, publiée par La Manufacture, mais à quarante euros non, et je ne suis plus un voleur.
C’est sous une pluie copieuse que je rejoins Au Tout Va Bien. Il est temps pour moi de goûter aux huîtres de Chausey (direct producteur), les six en numéro trois pour dix euros. Je les fais suivre d’un fish and chips à quatorze euros, fort médiocre.
Médiocre, le temps ne l’est plus l’après-midi. Il fait soleil et doux sur la Promenade du Plat Gousset. Parfait pour le glacier Yver qui, les travaux finis, rouvre ce jour.
*
Autre bouquinerie de Granville : Des Mots dans la Poche, rue Couraye. Si j’en parle, c’est en raison de la plaque sur le mur au-dessus de la vitrine. Elle indique que dans cette maison est né Maurice Denis peintre français. Un tableau de lui est exposé au MamRA. La peinture de Maurice Denis est de celles qui ne m’intéressent pas.
Elle finie, un peu de ciel bleu m’incite à faire un tour au Plat Gousset. C’est ainsi que j’assiste à la naissance d’un arc-en-ciel. D’abord se montrent les extrémités puis le demi-cercle complet se forme peu à peu au dessus de la mer. Enfin, un second arc, incomplet et peu visible, apparaît. Je fais quelques photos mais je n’ai pas assez de recul pour mettre les deux en entier dans l’une.
Un que je ne connais pas, mais nous sommes amis du réseau social Effe Bé, lors de mon arrivée à Granville, m’a écrit qu’il faudrait que je passe à la Bouquinerie Anatole. Je n’ai pas eu à chercher où car elle est en bas de mon logis provisoire, face au salon de thé sous l’auvent duquel je me suis abrité en attendant ma logeuse le jour de mon arrivée. De nombreuses fois, je suis passé devant la longue vitrine sans entrer. C’est le jour.
Le samedi, ça ouvre à dix heures trente. Je suis d’abord seul puis avec d’autres dans la boutique mi-ordonnée mi-désordonnée qui présente sur deux niveaux des livres de toutes les époques et de tous les genres. Beaucoup cherchent un acheteur depuis longtemps, semble-t-il, ainsi les œuvres d’Adolphe Thiers. Le bouquiniste qui ne s’appelle pas Anatole est on ne sait où. « Il est pas là Frédéric ? » me demande un nouvel arrivant. « Il est dans le coin mais plutôt dehors », lui réponds-je. L’homme aux cheveux blancs finit par revenir. Il est assailli par une femme qui veut un rendez-vous pour vendre les livres de son défunt père. « Papa était un gros lecteur. » Une autre arrive avec des livres de la Bibliothèque Rose. « Ça ne va pas m’intéresser, j’ai trop de livres en ce moment. » Elle lui demande ce qui l’intéresse. « Les livres que je n’ai pas et les livres qui se vendent, par exemple les vieux albums du Père Castor ». Il y a aussi ceux qui viennent pour bavarder et ceux qui entrent pour s’abriter. Ce bouquiniste semble ailleurs même quand il est là et avec les deux niveaux on pourrait aisément mettre un livre dans sa poche ou son sac. Peut-être qu’à Granville, on est plus honnête qu’à Rouen, où les bouquinistes de Rollon ont dû installer une caméra dans leur sous-sol après des disparitions. Je ressors sans rien, un seul livre aurait pu être pour moi, la Correspondance d’André Masson, publiée par La Manufacture, mais à quarante euros non, et je ne suis plus un voleur.
C’est sous une pluie copieuse que je rejoins Au Tout Va Bien. Il est temps pour moi de goûter aux huîtres de Chausey (direct producteur), les six en numéro trois pour dix euros. Je les fais suivre d’un fish and chips à quatorze euros, fort médiocre.
Médiocre, le temps ne l’est plus l’après-midi. Il fait soleil et doux sur la Promenade du Plat Gousset. Parfait pour le glacier Yver qui, les travaux finis, rouvre ce jour.
*
Autre bouquinerie de Granville : Des Mots dans la Poche, rue Couraye. Si j’en parle, c’est en raison de la plaque sur le mur au-dessus de la vitrine. Elle indique que dans cette maison est né Maurice Denis peintre français. Un tableau de lui est exposé au MamRA. La peinture de Maurice Denis est de celles qui ne m’intéressent pas.