Elle venant de la rive gauche, moi de la rive droite, c’est logiquement sur le pont de l’île Lacroix, qu’au prétexte d’une sortie liée à l’activité physique individuelle, nous nous rencontrons, avant que drache ne tombe, pour une transaction à but non lucratif, mais néanmoins non autorisée pas l’état d’urgence sanitaire.
En échange du masque qui me sera nécessaire lundi prochain pour mon examen médical, je lui remets deux livres qui j’espère lui plairont. Puis, avec l’air dégagé de qui n’a rien fait de mal, nous repartons chacun de notre côté.
Le mauvais temps ne m’incite pas à prolonger la promenade. Rentré, au fil de la journée, tout en lisant Pepys puis tapotant mes notes de lecture du même, je poursuis ma réécoute alphabétique du domaine francophone de ma cédéthèque, lettre Cé suite et fin.
Se succèdent donc dans ma platine d’une façon fort hétéroclite Chansons pour de rire de Coluche, Retrouvailles de Nicolas Comment (à qui j’ai vendu un livre avant guerre) et Xavier Waechter (sur des textes de Bernard Lamarche-Vadel), Mes plus grands succès d’Eddy Constantine, Cornu et à 3 de Cornu (il n’y eut pas de troisième disque) et Live de Patrick Coutin (enregistré à Lille, avec pour couverture une paire de fesses assez moyenne).
Cornu, ça me plaît beaucoup, les textes et la voix de Julie Bonnie, son violon poussé jusqu’à saturation. Celle qui me l’a fait découvrir, depuis longtemps me tient pour mort.
*
Cornu, Je suis fière (mes fesses) : J'aime mes fesses et je t'aime, ma sœur / J'aime mes seins et j'aime aussi, les tiens / Sincèrement je vous mélange, mes frères / Dans la glace je perçois bien, vos lèvres.
*
Vingt-trois avril mil six cent soixante et un, couronnement de Charles II, de notre envoyé spécial Samuel Pepys :
Mais j’avais une telle envie de pisser que je sortis un peu avant que le roi n’eût achevé toute ses cérémonies et remontai le long de l’abbaye jusqu’à la Grand-Salle de Westminster, en faisant tout le trajet derrière des barrières, au milieu de 10 000 personnes, sur un sol recouvert de drap bleu – avec des tribunes tout le long. (…)
Si jamais je fus saoul, c’est bien cette fois-là – je ne m’en rendis pas compte sur le moment, car je plongeai dans le sommeil jusqu’au matin. Lorsque je me réveillai, je me sentis humide de ma propre vomissure. C’est ainsi que se termina cette journée dans l’allégresse universelle…
En échange du masque qui me sera nécessaire lundi prochain pour mon examen médical, je lui remets deux livres qui j’espère lui plairont. Puis, avec l’air dégagé de qui n’a rien fait de mal, nous repartons chacun de notre côté.
Le mauvais temps ne m’incite pas à prolonger la promenade. Rentré, au fil de la journée, tout en lisant Pepys puis tapotant mes notes de lecture du même, je poursuis ma réécoute alphabétique du domaine francophone de ma cédéthèque, lettre Cé suite et fin.
Se succèdent donc dans ma platine d’une façon fort hétéroclite Chansons pour de rire de Coluche, Retrouvailles de Nicolas Comment (à qui j’ai vendu un livre avant guerre) et Xavier Waechter (sur des textes de Bernard Lamarche-Vadel), Mes plus grands succès d’Eddy Constantine, Cornu et à 3 de Cornu (il n’y eut pas de troisième disque) et Live de Patrick Coutin (enregistré à Lille, avec pour couverture une paire de fesses assez moyenne).
Cornu, ça me plaît beaucoup, les textes et la voix de Julie Bonnie, son violon poussé jusqu’à saturation. Celle qui me l’a fait découvrir, depuis longtemps me tient pour mort.
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Cornu, Je suis fière (mes fesses) : J'aime mes fesses et je t'aime, ma sœur / J'aime mes seins et j'aime aussi, les tiens / Sincèrement je vous mélange, mes frères / Dans la glace je perçois bien, vos lèvres.
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Vingt-trois avril mil six cent soixante et un, couronnement de Charles II, de notre envoyé spécial Samuel Pepys :
Mais j’avais une telle envie de pisser que je sortis un peu avant que le roi n’eût achevé toute ses cérémonies et remontai le long de l’abbaye jusqu’à la Grand-Salle de Westminster, en faisant tout le trajet derrière des barrières, au milieu de 10 000 personnes, sur un sol recouvert de drap bleu – avec des tribunes tout le long. (…)
Si jamais je fus saoul, c’est bien cette fois-là – je ne m’en rendis pas compte sur le moment, car je plongeai dans le sommeil jusqu’au matin. Lorsque je me réveillai, je me sentis humide de ma propre vomissure. C’est ainsi que se termina cette journée dans l’allégresse universelle…