Je crapahute et je m’épuise. Une journée de pause m’est nécessaire et elle tombe bien car, je m’en rends compte en sortant, ce mardi matin souffle un putain de mistral. « Là, ils annoncent cent », dit le serveur du Maryland qui part à la retraite vendredi prochain. « Cent dix », renchérit un client. On n’en est pas là mais le plus désagréable, c’est que ce vent est froid. « Mets ta cagoule », conseille ce même serveur à un commerçant du marché.
Mon petit-déjeuner terminé, je me rends au Grand Café de la Rade pour un autre café, accompagné cette fois de la lecture du Journal littéraire de Paul Léautaud. A l’intérieur de ce vaste établissement, je suis longtemps seul avec la serveuse énigmatique au physique un peu étrange possiblement anorexique.
Vers dix heures, j’achète des fruits peu chers sur le cours Lafayette à une marchande qui se plaint que son petit-fils ait des profs qui ne tiennent que deux jours puis je me dirige vers la place de la Liberté.
Près de celle-ci, j’ai découvert Les Kiosques par hasard samedi dernier en sortant de la Maison des Arts. D’abord, je n’en ai vu qu’un, celui ouvert à tout vent, dans lequel il n’y a personne. J’ai pris ça pour une boîte à livres géante. J’ai eu beau chercher parmi les trois mètres de hauteur de livres, avec échelle mise à disposition, je n’y ai vu que de la daube. Je suis donc ressorti sans rien à la main et c’est alors que j’ai vu en face une autre caverne pleine de livres, en forme de boutique, où était écrit Les Kiosques et dedans une jeune femme qui m’observait.
J’ai traversé la rue et lui ai demandé des explications. Ainsi ai-je appris qu’il s’agit d’une bouquinerie éclatée en plusieurs kiosques. D’autres sont plus haut dans la rue. Avec la pluie qui tombait, je ne me suis pas attardé. J’y reviens ce mardi pour faire des photos et voir ça de plus près, surtout ceux du haut où doit se trouver la bonne littérature.
Le maître des lieux, installé dans un local ouvert sur la rue, me renseigne. Pas de rayon correspondances et journaux intimes. Il faut chercher par ordre alphabétique d’auteurs dans la boutique d’en face. Je ne trouve rien que je n’aie déjà. Dans ce que je vois. Car des piles de livres en désordre cachent des pans entiers d’alphabet.
Je repars donc sans livre acheté et me mets à la recherche d’un restaurant. Tutti Frutti et Côté Cochon n’ont plus de plat du jour mais un plat qui reste plusieurs jours. Aussi, je retourne à La Feuille de Chou qui en a encore un et où les tables sont de plus un peu protégées du vent. Ce jour, c’est conchiglioni farcis sauce tomate et basilic, que je fais suivre d’un tiramisu au café.
Impossible d’aller boire le café et lire à La Gitane. Sur le quai, le mistral est insupportable. Je trouve refuge à la terrasse du bar tabac Le Brazza, près d’une fontaine, place Camille-Ledeau, un euro soixante l’expresso, mais quand même du vent.
Je ne peux rester là longtemps à lire. S’il souffle moins fort sur cette place, ce mistral est surtout froid. « C’est le tournant », disent des passants. Je me demande si je ne vais pas être obligé d’acheter un pull.
*
Pratique d’avoir une pharmacie en bas du cours Lafayette qui ouvre à sept heures et demie du matin quand on a des médicaments à renouveler. Le Grand Café de la Rade, lui, c’est sept jours sur sept, toute l’année, de six heures à minuit. Ce n’est pas à Rouen que l’on trouvera ça.
Mon petit-déjeuner terminé, je me rends au Grand Café de la Rade pour un autre café, accompagné cette fois de la lecture du Journal littéraire de Paul Léautaud. A l’intérieur de ce vaste établissement, je suis longtemps seul avec la serveuse énigmatique au physique un peu étrange possiblement anorexique.
Vers dix heures, j’achète des fruits peu chers sur le cours Lafayette à une marchande qui se plaint que son petit-fils ait des profs qui ne tiennent que deux jours puis je me dirige vers la place de la Liberté.
Près de celle-ci, j’ai découvert Les Kiosques par hasard samedi dernier en sortant de la Maison des Arts. D’abord, je n’en ai vu qu’un, celui ouvert à tout vent, dans lequel il n’y a personne. J’ai pris ça pour une boîte à livres géante. J’ai eu beau chercher parmi les trois mètres de hauteur de livres, avec échelle mise à disposition, je n’y ai vu que de la daube. Je suis donc ressorti sans rien à la main et c’est alors que j’ai vu en face une autre caverne pleine de livres, en forme de boutique, où était écrit Les Kiosques et dedans une jeune femme qui m’observait.
J’ai traversé la rue et lui ai demandé des explications. Ainsi ai-je appris qu’il s’agit d’une bouquinerie éclatée en plusieurs kiosques. D’autres sont plus haut dans la rue. Avec la pluie qui tombait, je ne me suis pas attardé. J’y reviens ce mardi pour faire des photos et voir ça de plus près, surtout ceux du haut où doit se trouver la bonne littérature.
Le maître des lieux, installé dans un local ouvert sur la rue, me renseigne. Pas de rayon correspondances et journaux intimes. Il faut chercher par ordre alphabétique d’auteurs dans la boutique d’en face. Je ne trouve rien que je n’aie déjà. Dans ce que je vois. Car des piles de livres en désordre cachent des pans entiers d’alphabet.
Je repars donc sans livre acheté et me mets à la recherche d’un restaurant. Tutti Frutti et Côté Cochon n’ont plus de plat du jour mais un plat qui reste plusieurs jours. Aussi, je retourne à La Feuille de Chou qui en a encore un et où les tables sont de plus un peu protégées du vent. Ce jour, c’est conchiglioni farcis sauce tomate et basilic, que je fais suivre d’un tiramisu au café.
Impossible d’aller boire le café et lire à La Gitane. Sur le quai, le mistral est insupportable. Je trouve refuge à la terrasse du bar tabac Le Brazza, près d’une fontaine, place Camille-Ledeau, un euro soixante l’expresso, mais quand même du vent.
Je ne peux rester là longtemps à lire. S’il souffle moins fort sur cette place, ce mistral est surtout froid. « C’est le tournant », disent des passants. Je me demande si je ne vais pas être obligé d’acheter un pull.
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Pratique d’avoir une pharmacie en bas du cours Lafayette qui ouvre à sept heures et demie du matin quand on a des médicaments à renouveler. Le Grand Café de la Rade, lui, c’est sept jours sur sept, toute l’année, de six heures à minuit. Ce n’est pas à Rouen que l’on trouvera ça.