Ce jeudi matin, je laisse « J’irai revoir ma Normandie » à une colonie à sacs à dos et grimpe avec quelques autres dans Centre Val de Loire, l’autre moitié du train qui part d’Aurillac pour Clermont à dix heures vingt-six, une dernière occasion pour moi de bénéficier du magnifique paysage de moyenne montagne qu’offre cette ligne et de repasser par Vic-sur-Cère et Le Lioran.
Je suis le seul à descendre au troisième arrêt : Murat. Un escalier fait raccourci pour accéder à la rue pentue qui conduit dans la bourgade. Ce n’est que la première grimpette. Murat est fort raide et son aspect est âpre. Elle est dominée par Notre-Dame de Haute Auvergne qui présente son enfant au monde depuis le sommet du rocher de Bonnevie.
Je parcours le centre du bourg, un œil sur les bâtiments remarquables, un œil sur les restaurants, et comme il est déjà midi, j’opte pour une table en terrasse au Comptoir qui affiche un menu à quinze euros : céleri rémoulade œufs durs, chou farci et sa salade, pomme au four et sa boule de glace. En attendant mon entrée, j’observe les locaux et quelques touristes qui font la file devant la pâtisserie voisine vantant ses Cornets de Murat.
Une demi-bouteille de Côtes d’Auvergne Cave de St-Verny « Les Volcans » à neuf euros accompagne mon repas. Je suis agréablement surpris. C’est mieux cuisiné et présenté que je m’y attendais. Mon problème est la proximité de deux autochtones, dont l’un loue des gîtes ruraux. Ils boivent de la bière en me saoulant de leur conversation sur la peinture des barrières. Quand arrive un troisième, ils veulent que ce dernier trouve place entre ma table et la leur, ce qui le mettrait à moins d’un mètre de moi. Je proteste et leur dis de changer de table. « Il n’y a pas de malades en Auvergne », ronchonne le loueur de meublés touristiques. Le trio s’exécute quand même. Il y a un tas de cons à Murat, je le pressens. Pas étonnant que Jean-Louis s’en soit attribué le nom.
Mon train de retour étant à quatorze heures quarante-sept, c’est sans café bu que j’entreprends de monter en haut du pays puis de grimper par un sentier semi-caillouteux qui fait office de chemin de croix le Vendredi Saint (cela me rappelle Castellane). Son aboutissement est la Vierge blanche.
Je crois mourir plusieurs fois avant d’y être presque. Un raidillon final permet d’atteindre directement la Vierge mais je préfère la prendre par derrière. Epuisé, je contemple de là-haut la ville dans son entièreté et les montagnes autour. Il y a là une famille pique-niquant. « Tu sais, Tonton Yves, ce qu’il a fait quand il était petit, y avait une statue comme ici et il a mis la tête entre les barreaux, et il arrivait pas à la retirer, on a failli appeler les pompiers. » (hachetague putaindefamille)
Je ne m’attarde pas, redescends, traverse la ville dont les rues sont désormais désertes, retrouve la grand-route à camions où est établie la Gare et bois un café (un euro vingt) à l’une des deux tables de trottoir de l’Hôtel Les Messageries.
Je suis le seul à monter dans le train à Murat, présentant mon billet au contrôleur, puisque la Gare, fermée, ne dispose pas de composteur à l’extérieur.
*
C’est quand même mieux de s’appeler Murat que Bergheaud.
Je suis le seul à descendre au troisième arrêt : Murat. Un escalier fait raccourci pour accéder à la rue pentue qui conduit dans la bourgade. Ce n’est que la première grimpette. Murat est fort raide et son aspect est âpre. Elle est dominée par Notre-Dame de Haute Auvergne qui présente son enfant au monde depuis le sommet du rocher de Bonnevie.
Je parcours le centre du bourg, un œil sur les bâtiments remarquables, un œil sur les restaurants, et comme il est déjà midi, j’opte pour une table en terrasse au Comptoir qui affiche un menu à quinze euros : céleri rémoulade œufs durs, chou farci et sa salade, pomme au four et sa boule de glace. En attendant mon entrée, j’observe les locaux et quelques touristes qui font la file devant la pâtisserie voisine vantant ses Cornets de Murat.
Une demi-bouteille de Côtes d’Auvergne Cave de St-Verny « Les Volcans » à neuf euros accompagne mon repas. Je suis agréablement surpris. C’est mieux cuisiné et présenté que je m’y attendais. Mon problème est la proximité de deux autochtones, dont l’un loue des gîtes ruraux. Ils boivent de la bière en me saoulant de leur conversation sur la peinture des barrières. Quand arrive un troisième, ils veulent que ce dernier trouve place entre ma table et la leur, ce qui le mettrait à moins d’un mètre de moi. Je proteste et leur dis de changer de table. « Il n’y a pas de malades en Auvergne », ronchonne le loueur de meublés touristiques. Le trio s’exécute quand même. Il y a un tas de cons à Murat, je le pressens. Pas étonnant que Jean-Louis s’en soit attribué le nom.
Mon train de retour étant à quatorze heures quarante-sept, c’est sans café bu que j’entreprends de monter en haut du pays puis de grimper par un sentier semi-caillouteux qui fait office de chemin de croix le Vendredi Saint (cela me rappelle Castellane). Son aboutissement est la Vierge blanche.
Je crois mourir plusieurs fois avant d’y être presque. Un raidillon final permet d’atteindre directement la Vierge mais je préfère la prendre par derrière. Epuisé, je contemple de là-haut la ville dans son entièreté et les montagnes autour. Il y a là une famille pique-niquant. « Tu sais, Tonton Yves, ce qu’il a fait quand il était petit, y avait une statue comme ici et il a mis la tête entre les barreaux, et il arrivait pas à la retirer, on a failli appeler les pompiers. » (hachetague putaindefamille)
Je ne m’attarde pas, redescends, traverse la ville dont les rues sont désormais désertes, retrouve la grand-route à camions où est établie la Gare et bois un café (un euro vingt) à l’une des deux tables de trottoir de l’Hôtel Les Messageries.
Je suis le seul à monter dans le train à Murat, présentant mon billet au contrôleur, puisque la Gare, fermée, ne dispose pas de composteur à l’extérieur.
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C’est quand même mieux de s’appeler Murat que Bergheaud.