Ce mercredi pour mon dernier jour à Bar-le-Duc et en Lorraine, je monte les marches qui mènent à la Tour de l’Horloge et me voici à nouveau dans la Ville Haute aux magnifiques maisons Renaissance où j’ai encore à voir.
J’achète un pain au chocolat et un croissant à la Boulangerie des Ducs et ne les trouve pas mauvais quand je les mange en face au Café des Ducs, étrange endroit qui ouvre à six heures pour fermer à sept heures et demie et rouvrir à huit heures. J’ai dû attendre un peu, étant arrivé pendant la demi-heure du vide. L’allongé n’est qu’à un euro vingt. On y critique la boulangère qui ne fait pas assez de croissants mais jette des éclairs. Le temps est aux averses.
J’y échappe en sortant, me rendant un peu plus loin dans cette rue Ducs-de-Bar à une maison où il faut sonner pour que la porte s’ouvre sur un énorme pressoir à raisins installé dans une grange. Six mètres de haut, dix de long, dix tonnes de bois, le Grand Pressoir fonctionnait dans un village voisin jusqu’au phylloxera.
En ressortant, je bois un café à la terrasse du Bernanos qui vient d’ouvrir et y lis Edmond de Goncourt jusqu’à dix heures et demie quand ouvre l’église Saint-Etienne sous la responsabilité d’une employée de l’Office du Tourisme. A l’intérieur sont visibles deux œuvres majeures attribuées à Ligier Richier : Le Calvaire en bois polychrome avec son Bon Larron résigné et son Mauvais Larron tourmenté et surtout Le Transi que Simone de Beauvoir décrit ainsi dans Tout compte fait : Mi-écorché, mi-squelette, c’est un cadavre que l’esprit anime encore, c’est un homme vivant et déjà momifié. Il se dresse en tendant son cœur vers le ciel.
Entre deux averses, je me rends ensuite à flanc de coteau au collège Gilles-de-Trèves. La plus belle maison de ville qui soit en France selon Michel de Montaigne. On ne peut en voir que l’extérieur.
A midi, je me résous à déjeuner au Bernanos, faute d’autre choix avec terrasse. Pas de menu, que des plats basiques à la carte, les mêmes chaque jour. Le patron a toujours un verre de bière à la main. La patronne ne fait pas grand-chose. Cuisine au feu de bois et circuit court sont censés expliquer le prix de mon andouillette de Troyes et de son cornet de frites : dix-huit euros. Je ne commande pas de vin, ni de dessert. C’est pour me venger.
A quatorze heures, la porte de l’Espace Saint-Louis s’ouvre où est proposée pour le centenaire de sa naissance une exposition gratuite Ipousteguy. « Déjà je vais vous donner un livret », me dit celle qui m’accueille puis, façon médiatrice culturelle, elle m’assomme d’informations. Quand elle ajoute qu’elle va mettre en marche un commentaire audiovisuel, je craque :
-Non il n’en est pas question, déjà vous parlez beaucoup trop.
Vexée, elle va bouder sur une chaise avec son doudou, l’indispensable smartphone.
Les premières sculptures d’Ipousteguy m’intéressent assez. Certaines de ses femmes nues sont de fières contorsionnistes. Plus il avance en âge, plus il vire abstrait, ce qui ne me sied pas.
Je dis au revoir à la fille de la chaise puis pousse la porte et sort. Elle me court après :
-Monsieur, le livret il est à un euro si vous voulez le garder.
-Ça vous ne me l’aviez pas dit, lui fais-je remarquer en le lui rendant.
De retour à la Ville Basse, je prends un ultime café au Barisien. Près de moi est une fille qui boit une bière et hèle deux connaissances qui passent dans la rue. « Tout va bien, leur dit-elle, je travaille chez Carrefour et je vais bientôt lancer ma chaîne YouTube sur le make up. »
J’achète un pain au chocolat et un croissant à la Boulangerie des Ducs et ne les trouve pas mauvais quand je les mange en face au Café des Ducs, étrange endroit qui ouvre à six heures pour fermer à sept heures et demie et rouvrir à huit heures. J’ai dû attendre un peu, étant arrivé pendant la demi-heure du vide. L’allongé n’est qu’à un euro vingt. On y critique la boulangère qui ne fait pas assez de croissants mais jette des éclairs. Le temps est aux averses.
J’y échappe en sortant, me rendant un peu plus loin dans cette rue Ducs-de-Bar à une maison où il faut sonner pour que la porte s’ouvre sur un énorme pressoir à raisins installé dans une grange. Six mètres de haut, dix de long, dix tonnes de bois, le Grand Pressoir fonctionnait dans un village voisin jusqu’au phylloxera.
En ressortant, je bois un café à la terrasse du Bernanos qui vient d’ouvrir et y lis Edmond de Goncourt jusqu’à dix heures et demie quand ouvre l’église Saint-Etienne sous la responsabilité d’une employée de l’Office du Tourisme. A l’intérieur sont visibles deux œuvres majeures attribuées à Ligier Richier : Le Calvaire en bois polychrome avec son Bon Larron résigné et son Mauvais Larron tourmenté et surtout Le Transi que Simone de Beauvoir décrit ainsi dans Tout compte fait : Mi-écorché, mi-squelette, c’est un cadavre que l’esprit anime encore, c’est un homme vivant et déjà momifié. Il se dresse en tendant son cœur vers le ciel.
Entre deux averses, je me rends ensuite à flanc de coteau au collège Gilles-de-Trèves. La plus belle maison de ville qui soit en France selon Michel de Montaigne. On ne peut en voir que l’extérieur.
A midi, je me résous à déjeuner au Bernanos, faute d’autre choix avec terrasse. Pas de menu, que des plats basiques à la carte, les mêmes chaque jour. Le patron a toujours un verre de bière à la main. La patronne ne fait pas grand-chose. Cuisine au feu de bois et circuit court sont censés expliquer le prix de mon andouillette de Troyes et de son cornet de frites : dix-huit euros. Je ne commande pas de vin, ni de dessert. C’est pour me venger.
A quatorze heures, la porte de l’Espace Saint-Louis s’ouvre où est proposée pour le centenaire de sa naissance une exposition gratuite Ipousteguy. « Déjà je vais vous donner un livret », me dit celle qui m’accueille puis, façon médiatrice culturelle, elle m’assomme d’informations. Quand elle ajoute qu’elle va mettre en marche un commentaire audiovisuel, je craque :
-Non il n’en est pas question, déjà vous parlez beaucoup trop.
Vexée, elle va bouder sur une chaise avec son doudou, l’indispensable smartphone.
Les premières sculptures d’Ipousteguy m’intéressent assez. Certaines de ses femmes nues sont de fières contorsionnistes. Plus il avance en âge, plus il vire abstrait, ce qui ne me sied pas.
Je dis au revoir à la fille de la chaise puis pousse la porte et sort. Elle me court après :
-Monsieur, le livret il est à un euro si vous voulez le garder.
-Ça vous ne me l’aviez pas dit, lui fais-je remarquer en le lui rendant.
De retour à la Ville Basse, je prends un ultime café au Barisien. Près de moi est une fille qui boit une bière et hèle deux connaissances qui passent dans la rue. « Tout va bien, leur dit-elle, je travaille chez Carrefour et je vais bientôt lancer ma chaîne YouTube sur le make up. »