De passage place Saint-Marc ce mardi matin, j’ouvre la boîte à livres et en trouve un d’Alfred Tomatis, écrit avec la collaboration de Loïc Sellin, publié chez Ergo-Press en mil neuf cent quatre-vingt-neuf : Neuf mois au paradis (Histoires de la vie prénatale).
Cela me ramène au temps où je faisais l’instituteur en classe unique au Bec-Hellouin. Alfred Tomatis, oto-rhino-laryngologiste radié de l'Ordre des Médecins après avoir donné le jour à une méthode scientifiquement controversée, la Méthode Tomatis, censée résoudre les problèmes d’oreille, y avait une maison de campagne.
Pendant toutes mes années là-bas, je ne l’ai jamais vu. Lui et sa femme ne sortaient pas dans le village. Tous les ans, à Noël pour la distribution de jouets aux élèves puis en juin pour la distribution des prix, je recevais de leur part un gros chèque. De loin le don le plus important des habitants du pays.
La plupart de ces dons étaient modestes. Je me souviens qu’une septuagénaire du genre punaise de sacristie se distinguait aussi par le montant du sien (trois fois moindre toutefois que celui de Tomatis). Un jour que je l’en remerciais, elle me répondit : « Je fais beaucoup de bien autour de moi, mais je ne veux pas que ça se sache. »
« Mieux vaut entendre ça que d’être sourd », pensais-je.
*
Un autre livre trouvé ce matin au même endroit : Walkscapes, la marche comme pratique esthétique de Francesco Careri, publié aux Editions Jacqueline Chambon en deux mille treize. « Ouvrage culte pour les urbanistes et les architectes », est-il écrit en quatrième de couverture.
*
« Selon Tomatis, nous gardons tous en nous la nostalgie des neuf mois vécus comme un trop court séjour au paradis. ».
Mieux vaut lire ça que d’être aveugle.
Cela me ramène au temps où je faisais l’instituteur en classe unique au Bec-Hellouin. Alfred Tomatis, oto-rhino-laryngologiste radié de l'Ordre des Médecins après avoir donné le jour à une méthode scientifiquement controversée, la Méthode Tomatis, censée résoudre les problèmes d’oreille, y avait une maison de campagne.
Pendant toutes mes années là-bas, je ne l’ai jamais vu. Lui et sa femme ne sortaient pas dans le village. Tous les ans, à Noël pour la distribution de jouets aux élèves puis en juin pour la distribution des prix, je recevais de leur part un gros chèque. De loin le don le plus important des habitants du pays.
La plupart de ces dons étaient modestes. Je me souviens qu’une septuagénaire du genre punaise de sacristie se distinguait aussi par le montant du sien (trois fois moindre toutefois que celui de Tomatis). Un jour que je l’en remerciais, elle me répondit : « Je fais beaucoup de bien autour de moi, mais je ne veux pas que ça se sache. »
« Mieux vaut entendre ça que d’être sourd », pensais-je.
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Un autre livre trouvé ce matin au même endroit : Walkscapes, la marche comme pratique esthétique de Francesco Careri, publié aux Editions Jacqueline Chambon en deux mille treize. « Ouvrage culte pour les urbanistes et les architectes », est-il écrit en quatrième de couverture.
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« Selon Tomatis, nous gardons tous en nous la nostalgie des neuf mois vécus comme un trop court séjour au paradis. ».
Mieux vaut lire ça que d’être aveugle.