Dernières notes
Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
29 mars 2019
Au lieu du Corail c’est la bétaillère qui se présente en gare de Rouen ce mercredi à sept heures cinquante-neuf. J’y trouve place dans une voiture mal chauffée et fort calme.
A l’arrivée à Saint-Lazare, je vais pédestrement jusqu’au Bistrot d’Edmond. La nouvelle serveuse arbore un ravissant dos nu protégé par un léger voilage noir qui met en valeur sa cambrure.
A l’ouverture, j’entre chez Book-Off et me débarrasse d’un sac de livres contre la modique somme de dix euros et quarante centimes puis descends sous terre à Opéra et ressors à Place d’Italie. Je trouve l’arrêt du bus Cinquante-Sept et attends celui-ci une dizaine de minutes. Le chauffeur me dit que pour Gentilly un seul ticket suffit.
Après avoir hardiment franchi la Butte aux Cailles, nous passons sous le terriphérique (comme dit Rezvani). Un panneau Val-de-Marne signale le passage de la frontière. Nous voici à Gentilly dont les rues sont aussi étroites que celle de la Butte. Je descends à Médiathèque puis me dirige vers le marché. En arrière-plan se tient la Mairie que dirigent les Communistes depuis des lustres. Plus qu’en banlieue on se sent ici en province. Sur les murs un peu partout on trouve la tête de Ian Brossat qui conduit la liste communiste des Européennes mais aussi celle du frexiteur et celle de Benoît Hamon accompagnée des mots « L’espoir revient ». Ah bon, me dis-je. Pour déjeuner, je trouve l’endroit qu’il me faut : la Brasserie de la Terrasse du Marché.
L’aimable tenancière m’y propose une table un peu en retrait d’où j’ai vue sur la salle et sur la partie du marché où sont pendus des vêtements bas de gamme « Je m’en fous je suis une princesse ». Midi sonne au clocher de l’église. « Un euro un euro un euro les bananes », s’égosillent des vendeurs invisibles. Le quart de vin rouge est à trois euros et le menu à quatorze cinquante. Je choisis la salade cocktail crevettes puis le tendron de veau mariné frites salades. Pour le dessert, on verra après. La clientèle est agréablement populaire, partagée entre retraité(e)s et employé(e)s dont le point commun est d’avoir du temps pour manger. Si les frites ne sont pas de la maison, le tiramisu l’est, que j’ai choisi pour conclure.
Il reste une demi-heure avant que n’ouvre l’endroit qui m’amène ici. Je photographie l’église Saint-Saturnin, l’Hôtel de Ville et un triple bloc d’habitat collectif qui domine le jardin public. Assis sur un banc vert sous un ciel bleu parsemé de petits nuages blancs, je me dis qu’il est bien des communes de la périphérie de Paris que je ne connais pas.
*
Discussion enflammée entre deux hommes au marché de Gentilly :
-Qui est-ce qui a dépensé tout l’argent pour faire la guerre ? Napoléon ! s’emporte l’un.
L’autre tente de défendre feu l’Empereur.
A l’arrivée à Saint-Lazare, je vais pédestrement jusqu’au Bistrot d’Edmond. La nouvelle serveuse arbore un ravissant dos nu protégé par un léger voilage noir qui met en valeur sa cambrure.
A l’ouverture, j’entre chez Book-Off et me débarrasse d’un sac de livres contre la modique somme de dix euros et quarante centimes puis descends sous terre à Opéra et ressors à Place d’Italie. Je trouve l’arrêt du bus Cinquante-Sept et attends celui-ci une dizaine de minutes. Le chauffeur me dit que pour Gentilly un seul ticket suffit.
Après avoir hardiment franchi la Butte aux Cailles, nous passons sous le terriphérique (comme dit Rezvani). Un panneau Val-de-Marne signale le passage de la frontière. Nous voici à Gentilly dont les rues sont aussi étroites que celle de la Butte. Je descends à Médiathèque puis me dirige vers le marché. En arrière-plan se tient la Mairie que dirigent les Communistes depuis des lustres. Plus qu’en banlieue on se sent ici en province. Sur les murs un peu partout on trouve la tête de Ian Brossat qui conduit la liste communiste des Européennes mais aussi celle du frexiteur et celle de Benoît Hamon accompagnée des mots « L’espoir revient ». Ah bon, me dis-je. Pour déjeuner, je trouve l’endroit qu’il me faut : la Brasserie de la Terrasse du Marché.
L’aimable tenancière m’y propose une table un peu en retrait d’où j’ai vue sur la salle et sur la partie du marché où sont pendus des vêtements bas de gamme « Je m’en fous je suis une princesse ». Midi sonne au clocher de l’église. « Un euro un euro un euro les bananes », s’égosillent des vendeurs invisibles. Le quart de vin rouge est à trois euros et le menu à quatorze cinquante. Je choisis la salade cocktail crevettes puis le tendron de veau mariné frites salades. Pour le dessert, on verra après. La clientèle est agréablement populaire, partagée entre retraité(e)s et employé(e)s dont le point commun est d’avoir du temps pour manger. Si les frites ne sont pas de la maison, le tiramisu l’est, que j’ai choisi pour conclure.
Il reste une demi-heure avant que n’ouvre l’endroit qui m’amène ici. Je photographie l’église Saint-Saturnin, l’Hôtel de Ville et un triple bloc d’habitat collectif qui domine le jardin public. Assis sur un banc vert sous un ciel bleu parsemé de petits nuages blancs, je me dis qu’il est bien des communes de la périphérie de Paris que je ne connais pas.
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Discussion enflammée entre deux hommes au marché de Gentilly :
-Qui est-ce qui a dépensé tout l’argent pour faire la guerre ? Napoléon ! s’emporte l’un.
L’autre tente de défendre feu l’Empereur.
28 mars 2019
Un sac à dos que l’on porte à la main devient-il un sac à main ? Voilà une question que je ne pensais pas me poser mais que je dois me poser quand, pour une escapade prochaine, j’envisage de prendre un de ces Tégévés à bas prix nommé Ouigo.
Dix euros le voyage, vante la publicité mais c’est à condition de partir d’une gare de banlieue. Si l’on veut partir de Paris, c’est dix-neuf euros. Et ce n’est pas tout, les bagages sont contingentés. Sont autorisés sans supplément de prix, une valise cabine et un sac à main. Tout bagage supplémentaire coûte cinq euros si l’on paie à la réservation, vingt euros si l’on paie le jour même. Il en est de même si les bagages de base outrepassent les dimensions autorisées. C’est le cas pour ma valise (de très peu) et pour mon sac à dos, si encore il est accepté comme sac à main (de très peu aussi). Cela sera contrôlé avant le départ, d’où la nécessité d’être là bien avant l'heure. Bref, Ouigo rend le voyage en train aussi chiant que le voyage en avion.
Je décide donc de payer plus cher pour ne pas avoir à m’en faire en réservant une place dans un Tégévé à l’ancienne (et pour parfaire la dépense : une place en première dans le Corail Paris Rouen du retour).
*
Peter Sloterdijk s’exprimant en français au micro de Guillaume Erner lors des Matins de France Culture lundi dernier :
« Le plus grand risque de la nouvelle impopularité d’Emmanuel Macron consisterait dans une évolution perverse que le refus anti monarchiste et l’intuition régicide vont mener à la victoire du Front National ou du parti successeur. Au niveau des ironies psycho politiques, il semble que les Gilets Jaunes préparent la dictature du lepenisme. Ça, c’est un mécanisme qu’on peut prévoir presque à l’œil nu. C’est toujours le non voulu qui prend le dessus au cours des évolutions. Au moment où l’expressionnisme politique s’accentue, les effets non voulus explosent. Imaginez que les manifestations des Gilets Jaunes persisteraient encore un an ou deux, ce qui n’est pas du tout exclu parce que l’auto fanatisation des activistes c’est une réalité assez plausible et efficace, ce qui pourrait empoisonner une nation entière… »
Dix euros le voyage, vante la publicité mais c’est à condition de partir d’une gare de banlieue. Si l’on veut partir de Paris, c’est dix-neuf euros. Et ce n’est pas tout, les bagages sont contingentés. Sont autorisés sans supplément de prix, une valise cabine et un sac à main. Tout bagage supplémentaire coûte cinq euros si l’on paie à la réservation, vingt euros si l’on paie le jour même. Il en est de même si les bagages de base outrepassent les dimensions autorisées. C’est le cas pour ma valise (de très peu) et pour mon sac à dos, si encore il est accepté comme sac à main (de très peu aussi). Cela sera contrôlé avant le départ, d’où la nécessité d’être là bien avant l'heure. Bref, Ouigo rend le voyage en train aussi chiant que le voyage en avion.
Je décide donc de payer plus cher pour ne pas avoir à m’en faire en réservant une place dans un Tégévé à l’ancienne (et pour parfaire la dépense : une place en première dans le Corail Paris Rouen du retour).
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Peter Sloterdijk s’exprimant en français au micro de Guillaume Erner lors des Matins de France Culture lundi dernier :
« Le plus grand risque de la nouvelle impopularité d’Emmanuel Macron consisterait dans une évolution perverse que le refus anti monarchiste et l’intuition régicide vont mener à la victoire du Front National ou du parti successeur. Au niveau des ironies psycho politiques, il semble que les Gilets Jaunes préparent la dictature du lepenisme. Ça, c’est un mécanisme qu’on peut prévoir presque à l’œil nu. C’est toujours le non voulu qui prend le dessus au cours des évolutions. Au moment où l’expressionnisme politique s’accentue, les effets non voulus explosent. Imaginez que les manifestations des Gilets Jaunes persisteraient encore un an ou deux, ce qui n’est pas du tout exclu parce que l’auto fanatisation des activistes c’est une réalité assez plausible et efficace, ce qui pourrait empoisonner une nation entière… »
25 mars 2019
Pas de Jaunes devant l’Hôtel de Ville ce samedi matin mais des Bleus en nombre, dont les véhicules font barrage devant le parvis, habituel lieu de rassemblement. J’en trouve d’autres près du Palais de Justice. La Préfète, suite aux violences parisiennes de la semaine dernière, a interdit de manifestation tout l’hypercentre.
Je ne risque donc pas de croiser celle du matin, à moitié syndicale. De celle de l’après-midi ne me parviennent que des bruits de pétards lointains. Rentrant du Faute de Mieux, il me faut contourner une ligne de Policiers en alerte rue de la République à hauteur de l’église Saint-Maclou.
Bilan de la journée selon 76actu : des Jaunes dont beaucoup sans leur uniforme faisant le tour de la zone interdite, des poubelles brûlées, une cabane de chantier renversée (les ouvriers apprécieront) et quelques dizaines de Gilets ou apparentés qui réussissent à s’infiltrer dans la rue du Gros en fin d’après-midi et s’en font vite chasser.
*
Cette semaine aura été l’occasion pour Mélenchon d’une nouvelle fois se ridiculiser en poussant des cris de gazelle effarouchée à propos des militaires qui allaient tirer sur les manifestants.
*
Localement, le meilleur moment fut celui où Rouen dans la rue afficha « Les troupes dans la rue. L’ordre républicain rompu ». Des insurgés qui en appellent à l’ordre républicain, on aura tout vu (comme disait Madame Michu).
*
A l’approche des Européennes un chef des Gilets se démasque et annonce qu’il sera candidat sur la liste Dupont-Aignan. C’est l’occasion d’apprendre sa profession : cadre commercial. Salaire net moyen de cette profession : autour de quatre mille euros (d’où les problèmes de fin de mois).
*
Une autre réjouissance de la semaine, Edouard Philippe obligé de se dégager de ses obligations nationales pour filer au Havre régler l’affaire Luc Lemonnier, son successeur à la Mairie. Ce dernier avait pour loisir d’envoyer ses autoportraits en érection à des femmes venues le solliciter pour autre chose. « Ça suffit tes histoires de luc, il va falloir prendre une décision raisonnable ».
Lemonnier a donc démissionné « pour protéger sa famille et ses proches ». « C’est une décision raisonnable » a commenté le Premier Ministre.
Je ne risque donc pas de croiser celle du matin, à moitié syndicale. De celle de l’après-midi ne me parviennent que des bruits de pétards lointains. Rentrant du Faute de Mieux, il me faut contourner une ligne de Policiers en alerte rue de la République à hauteur de l’église Saint-Maclou.
Bilan de la journée selon 76actu : des Jaunes dont beaucoup sans leur uniforme faisant le tour de la zone interdite, des poubelles brûlées, une cabane de chantier renversée (les ouvriers apprécieront) et quelques dizaines de Gilets ou apparentés qui réussissent à s’infiltrer dans la rue du Gros en fin d’après-midi et s’en font vite chasser.
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Cette semaine aura été l’occasion pour Mélenchon d’une nouvelle fois se ridiculiser en poussant des cris de gazelle effarouchée à propos des militaires qui allaient tirer sur les manifestants.
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Localement, le meilleur moment fut celui où Rouen dans la rue afficha « Les troupes dans la rue. L’ordre républicain rompu ». Des insurgés qui en appellent à l’ordre républicain, on aura tout vu (comme disait Madame Michu).
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A l’approche des Européennes un chef des Gilets se démasque et annonce qu’il sera candidat sur la liste Dupont-Aignan. C’est l’occasion d’apprendre sa profession : cadre commercial. Salaire net moyen de cette profession : autour de quatre mille euros (d’où les problèmes de fin de mois).
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Une autre réjouissance de la semaine, Edouard Philippe obligé de se dégager de ses obligations nationales pour filer au Havre régler l’affaire Luc Lemonnier, son successeur à la Mairie. Ce dernier avait pour loisir d’envoyer ses autoportraits en érection à des femmes venues le solliciter pour autre chose. « Ça suffit tes histoires de luc, il va falloir prendre une décision raisonnable ».
Lemonnier a donc démissionné « pour protéger sa famille et ses proches ». « C’est une décision raisonnable » a commenté le Premier Ministre.
23 mars 2019
Je montre le contenu de mon sac au vigile qui fait le planton à l’extérieur de la Maison Européenne de la Photographie, paie six euros à l’intérieur, mets mon sac à dos dans un coffre avec pour code la moitié de ma date de naissance puis monte au premier niveau où toutes les salles sont occupées par les photos couleur de nus masculins et féminins signées Ren Hang, artiste chinois dont j’ai découvert l’existence à l’occasion de son suicide.
Ses images que d’aucuns pourraient critiquer pour leur esthétisme, me plaisent. Surtout celles qui montrent de jeunes Chinoises à petits seins. De composition géométrique pour certaines, on y trouve à titre d’accessoires tout un bestiaire et une flore variée. Dans la dernière salle sont montrées les photos les plus pornographiques (certaines sous forme de diapositives). Elle est munie de l’avertissement obligé « Veuillez noter que cette salle contient des images de nature sexuellement explicite, susceptible de heurter un public jeune ou non averti ». Ce n’est pas le cas de celles et ceux qui me côtoient, surtout des moins de trente ans, moitié Français(e)s, moitié Chinois(e)s.
Ren Hang fait partie de ces photographes dont les photos sont aisément reconnaissables. Il n’en fera plus. Il y a deux ans, peu avant ses trente ans, souffrant de dépression, il s’est jeté du toit où il avait fait plusieurs de ses images. « Si la vie est un abîme sans fond, lorsque je sauterai, la chute sans fin sera aussi une manière de voler ».
Aucun catalogue n’accompagne l’exposition car les parents de l’artiste sont ses héritiers, qui ont découvert à sa mort son œuvre et son homosexualité. N’étant enchantés ni de l’une ni de l’autre, ils s’opposent à toute reproduction.
La Maison Européenne de la Photographie présente une autre exposition d’importance Coco Capitán : Busy Living. Les images de cette photographe espagnole de vingt-quatre ans occupent toutes les salles du deuxième étage. Elles ne me touchent pas autant que celles de Ren Hang mais m’intéressent néanmoins (on y voit quelques filles et garçons déculottés). Son travail explore également le graphisme, mais tout est en anglais « BEFORE I die I want to live ».
Enfin, je vais voir les salles du rez-de-chaussée où la Mep fait découvrir les images de Yoonkyung Jang, jeune photographe coréenne née en mil neuf cent quatre-vingt-dix-huit. Ses images ne sont pas sans rapport avec celles de Ren Hang et de Coco Capitán.
Mon sac récupéré, un bus Vingt-Neuf m’emmène à Opéra Quatre Septembre. Au Bistrot d’Edmond, où Charles Trenet chante Que reste-t-il de nos amours ?, je demande à la nouvelle serveuse ce qu’est devenue la précédente qui devait me dire un jour où elle m’avait déjà vu. « Elle ne travaille plus ici », me dit-elle de l’air d’une qui n’a pas envie que je demande pourquoi. Mon café bu, j’explore Book-Off, achetant un euro Lots of love, la correspondance de Scott et Scottie Fitzgerald (Editions Pascuito), que j’ai déjà.
Gare Saint-Lazare, sous la surveillance de la Police Ferroviaire, la Senecefe organise une distribution de petites plantes fleuries pour fêter le printemps dont c’est le premier jour. Je me faufile pour éviter ce cadeau, n’ayant définitivement plus envie de jardiner.
A l’arrivée à Rouen, je mets en route mon ordinateur pour y lire un message de celle que j’ai attendue en vain devant le Rivolux. Il n’y en a pas. J’imagine le pire. Je lui téléphone, tombe sur son répondeur, laisse un message inquiet. J’ai le temps de flipper un moment avant qu’elle ne m’appelle. Une cave menaçait de s’effondrer et d’entraîner tout un immeuble, elle a dû aller superviser l’étayage, m’explique-t-elle.
*
« Ce n’est pas moi qui m’attaque aux tabous chinois ce sont les tabous chinois qui s’attaquent à moi. » (Ren Hang)
Ses images que d’aucuns pourraient critiquer pour leur esthétisme, me plaisent. Surtout celles qui montrent de jeunes Chinoises à petits seins. De composition géométrique pour certaines, on y trouve à titre d’accessoires tout un bestiaire et une flore variée. Dans la dernière salle sont montrées les photos les plus pornographiques (certaines sous forme de diapositives). Elle est munie de l’avertissement obligé « Veuillez noter que cette salle contient des images de nature sexuellement explicite, susceptible de heurter un public jeune ou non averti ». Ce n’est pas le cas de celles et ceux qui me côtoient, surtout des moins de trente ans, moitié Français(e)s, moitié Chinois(e)s.
Ren Hang fait partie de ces photographes dont les photos sont aisément reconnaissables. Il n’en fera plus. Il y a deux ans, peu avant ses trente ans, souffrant de dépression, il s’est jeté du toit où il avait fait plusieurs de ses images. « Si la vie est un abîme sans fond, lorsque je sauterai, la chute sans fin sera aussi une manière de voler ».
Aucun catalogue n’accompagne l’exposition car les parents de l’artiste sont ses héritiers, qui ont découvert à sa mort son œuvre et son homosexualité. N’étant enchantés ni de l’une ni de l’autre, ils s’opposent à toute reproduction.
La Maison Européenne de la Photographie présente une autre exposition d’importance Coco Capitán : Busy Living. Les images de cette photographe espagnole de vingt-quatre ans occupent toutes les salles du deuxième étage. Elles ne me touchent pas autant que celles de Ren Hang mais m’intéressent néanmoins (on y voit quelques filles et garçons déculottés). Son travail explore également le graphisme, mais tout est en anglais « BEFORE I die I want to live ».
Enfin, je vais voir les salles du rez-de-chaussée où la Mep fait découvrir les images de Yoonkyung Jang, jeune photographe coréenne née en mil neuf cent quatre-vingt-dix-huit. Ses images ne sont pas sans rapport avec celles de Ren Hang et de Coco Capitán.
Mon sac récupéré, un bus Vingt-Neuf m’emmène à Opéra Quatre Septembre. Au Bistrot d’Edmond, où Charles Trenet chante Que reste-t-il de nos amours ?, je demande à la nouvelle serveuse ce qu’est devenue la précédente qui devait me dire un jour où elle m’avait déjà vu. « Elle ne travaille plus ici », me dit-elle de l’air d’une qui n’a pas envie que je demande pourquoi. Mon café bu, j’explore Book-Off, achetant un euro Lots of love, la correspondance de Scott et Scottie Fitzgerald (Editions Pascuito), que j’ai déjà.
Gare Saint-Lazare, sous la surveillance de la Police Ferroviaire, la Senecefe organise une distribution de petites plantes fleuries pour fêter le printemps dont c’est le premier jour. Je me faufile pour éviter ce cadeau, n’ayant définitivement plus envie de jardiner.
A l’arrivée à Rouen, je mets en route mon ordinateur pour y lire un message de celle que j’ai attendue en vain devant le Rivolux. Il n’y en a pas. J’imagine le pire. Je lui téléphone, tombe sur son répondeur, laisse un message inquiet. J’ai le temps de flipper un moment avant qu’elle ne m’appelle. Une cave menaçait de s’effondrer et d’entraîner tout un immeuble, elle a dû aller superviser l’étayage, m’explique-t-elle.
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« Ce n’est pas moi qui m’attaque aux tabous chinois ce sont les tabous chinois qui s’attaquent à moi. » (Ren Hang)
22 mars 2019
« Je ne lis pas en ce moment, se reproche une habituée du Rouen Paris ce mercredi matin, il faudrait que j’arrête de monter mon téléphone dans ma chambre, je passe mon temps sur Internet. » L’un de sa connaissance lit je ne sais quoi. Ma voisine lit S’engager pour les animaux et bientôt s’y endort. Je lis De l’écriture, un recueil d’extraits de Francis Scott Fitzgerald sur le sujet.
Comme toujours je trouve une place assise dans le métro qui mène à Ledru-Rollin. A l’autre bout de la voiture, une femme maghrébine s’exprime à voix forte :
-J’aime pas ce quartier. Y en a trop. Je suis méchante, hein ? Pourtant j’en suis une. Mais y en trop.
Elle parle de Barbès.
Au Café du Faubourg, l’écran muet de la télé branchée en permanence sur la chaîne d’info continue affiche un surprenant « Connaissez-vous René-Guy Cadou ? ». Ce n’est pas un de ses livres que je trouve à un euro chez Book-Off, mais Oubli de Raymond Bellour (La Différence). Rien ne m’attend au marché d’Aligre et pas davantage chez Emmaüs. Cela a pour avantage de ne pas alourdir mon sac à dos qui contient déjà des livres à offrir à celle qui travaille près de la Bastille avec laquelle j’ai rendez-vous à treize heures au Rivolux.
Avant cela je déjeune d’un coutumier confit de canard au Péhemmu chinois en compagnie de sa coutumière clientèle de couturières. Un café et je file vers mon lieu de rendez-vous en contournant comme je peux une place de la Bastille en grands travaux.
Las, je découvre que le Rivolux est fermé pour travaux. Me voici dès une heure moins le quart faisant le pied de grue sur le trottoir. Guettant celle que j’attends, je constate qu’elle n’est pas pressée d’arriver. Vers une heure et quart, je devine qu’elle a un empêchement. J’imagine qu’elle a téléphoné au Rivolux pour me prévenir, où personne n’a pu décrocher.
J’attends jusqu’à treize heure trente puis, désappointé, traverse le rue de Rivoli afin de rejoindre la Maison Européenne de la Photographie où m’appelle l’exposition consacrée aux images de Ren Hang.
Comme toujours je trouve une place assise dans le métro qui mène à Ledru-Rollin. A l’autre bout de la voiture, une femme maghrébine s’exprime à voix forte :
-J’aime pas ce quartier. Y en a trop. Je suis méchante, hein ? Pourtant j’en suis une. Mais y en trop.
Elle parle de Barbès.
Au Café du Faubourg, l’écran muet de la télé branchée en permanence sur la chaîne d’info continue affiche un surprenant « Connaissez-vous René-Guy Cadou ? ». Ce n’est pas un de ses livres que je trouve à un euro chez Book-Off, mais Oubli de Raymond Bellour (La Différence). Rien ne m’attend au marché d’Aligre et pas davantage chez Emmaüs. Cela a pour avantage de ne pas alourdir mon sac à dos qui contient déjà des livres à offrir à celle qui travaille près de la Bastille avec laquelle j’ai rendez-vous à treize heures au Rivolux.
Avant cela je déjeune d’un coutumier confit de canard au Péhemmu chinois en compagnie de sa coutumière clientèle de couturières. Un café et je file vers mon lieu de rendez-vous en contournant comme je peux une place de la Bastille en grands travaux.
Las, je découvre que le Rivolux est fermé pour travaux. Me voici dès une heure moins le quart faisant le pied de grue sur le trottoir. Guettant celle que j’attends, je constate qu’elle n’est pas pressée d’arriver. Vers une heure et quart, je devine qu’elle a un empêchement. J’imagine qu’elle a téléphoné au Rivolux pour me prévenir, où personne n’a pu décrocher.
J’attends jusqu’à treize heure trente puis, désappointé, traverse le rue de Rivoli afin de rejoindre la Maison Européenne de la Photographie où m’appelle l’exposition consacrée aux images de Ren Hang.
21 mars 2019
Ce lundi après-midi, j’arrive au Faute de Mieux vers quatorze heures trente et m’assois à une table de quatre, près d’une autre où deux hommes terminent de déjeuner. Ce n’est qu’une fois installé (ordinateur, carnet, livre, etc.) que je constate que mes voisins sont Nicolas Mayer-Rossignol, ancien Chef de la Région Haute-Normandie, actuellement Conseiller Régional de Normandie et Conseiller Municipal à Rouen, Socialiste, et Claude Taleb, Conseiller Régional de Normandie, Ecologiste ayant déserté Europe Ecologie Les Verts.
Cela m’a tout l’air d’une réunion en vue des prochaines municipales. Il est question d’un sondage sur la notoriété des politiciens locaux. Le Socialiste en informe l’Ecologiste. En tête, à soixante pour cent, Yvon et Valérie (comprendre le Maire actuel et l’ancienne Maire), Socialistes, puis, à quarante pour cent, Catherine Morin-Desailly, Sénatrice, Conseillère Générale de Normandie, Centriste de Droite, lui-même (Nicolas) et un autre Socialiste métropolitain dont je tairai le nom car la conversation court sur lui (on en dit du mal tout en lui concédant des qualités). Les autres, tous les autres, sont dans les dix pour cent.
-Ah oui, se reprend le Socialiste, il y a aussi Chabert qui est assez connu.
-Ah bon !, répond l’Ecologiste.
Chabert est Centriste de Droite et Conseiller Municipal, ancien candidat à la députation. Qu’on ne compte pas sur moi pour trahir des secrets. Il n’y en a pas. Je retiens quand même cette maxime de Nicolas Mayer-Rossignol : « Tant que le truc n’est pas signé, il est pas signé. »
*
« Noël au balcon, Paco Rabanne, elle est nulle celle-là, mais elle me fait toujours rire. » (le patron du Faute de Mieux)
*
Une femme à une autre au Faute de Mieux, à propos de celui avec qui elle n’est plus :
-Il vit le grand amour. Il croit que ça me rend jalouse. Pfff.
Un Pfff qui manque de conviction.
*
Une autre, à propos de je ne sais quoi :
-De toute façon, la vérité tout le monde la sait, ou plutôt, tout le monde s’en doute.
*
Triple punition sur France Culture ce lundi. Le midi : Philippe Sollers suivi de Jean-Pierre Chevènement. Le soir : Emmanuel Macron.
Cela m’a tout l’air d’une réunion en vue des prochaines municipales. Il est question d’un sondage sur la notoriété des politiciens locaux. Le Socialiste en informe l’Ecologiste. En tête, à soixante pour cent, Yvon et Valérie (comprendre le Maire actuel et l’ancienne Maire), Socialistes, puis, à quarante pour cent, Catherine Morin-Desailly, Sénatrice, Conseillère Générale de Normandie, Centriste de Droite, lui-même (Nicolas) et un autre Socialiste métropolitain dont je tairai le nom car la conversation court sur lui (on en dit du mal tout en lui concédant des qualités). Les autres, tous les autres, sont dans les dix pour cent.
-Ah oui, se reprend le Socialiste, il y a aussi Chabert qui est assez connu.
-Ah bon !, répond l’Ecologiste.
Chabert est Centriste de Droite et Conseiller Municipal, ancien candidat à la députation. Qu’on ne compte pas sur moi pour trahir des secrets. Il n’y en a pas. Je retiens quand même cette maxime de Nicolas Mayer-Rossignol : « Tant que le truc n’est pas signé, il est pas signé. »
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« Noël au balcon, Paco Rabanne, elle est nulle celle-là, mais elle me fait toujours rire. » (le patron du Faute de Mieux)
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Une femme à une autre au Faute de Mieux, à propos de celui avec qui elle n’est plus :
-Il vit le grand amour. Il croit que ça me rend jalouse. Pfff.
Un Pfff qui manque de conviction.
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Une autre, à propos de je ne sais quoi :
-De toute façon, la vérité tout le monde la sait, ou plutôt, tout le monde s’en doute.
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Triple punition sur France Culture ce lundi. Le midi : Philippe Sollers suivi de Jean-Pierre Chevènement. Le soir : Emmanuel Macron.
18 mars 2019
De moins en moins nombreux dans les rues de Rouen, les Gilets Jaunes. J’en ai quand même vu un, attendant les autres, ce samedi. Ensuite, ils ont dû errer comme d’habitude. Une poubelle aurait été brûlée quelque part. Où donc étaient les violents ? Rouen dans la rue leur avait passé le message : cette fois il fallait aller à Paris.
Chez les chefs des Jaunes, le barbu buté dont Mélenchon s’est enamouré a précisé qu’il n’est pas pour la violence mais pas non plus pour la non-violence et le barbu complotiste a remplacé sa casquette à l’envers par un casque.
Donc, des tas de couillus à gilet venus pour en découdre et les militarisés en escadrons noirs sont à l’ouvrage ce samedi sur les Champs-Elysées et dans les rues avoisinantes.
Parmi leurs exploits : le saccage puis une tentative d’incendie du Fouquet’s et l’incendie réussi d’une banque qui aurait pu tuer les habitants des étages.
« Depuis le troisième étage, Jamal, qui vit avec sa nièce, son mari et leurs quatre enfants de 7, 4, 3 et 1 an, remarque que des fumées envahissent l’appartement. », relate Le Parisien, « Au départ, c’était de la fumée blanche, on pensait que c’était des gaz lacrymogènes, raconte Jamal. Mais rapidement, on a vu une épaisse fumée noire entrer chez nous. » Le sexagénaire jette un coup d’œil par la porte, mais comprend vite que la cage d’escalier n’est pas accessible. « Là, on a vécu un grand moment de panique »
« Au deuxième étage, une autre femme, bébé dans les bras, est à sa fenêtre, en pleurs. « Elle était complètement paniquée, ne savait pas quoi faire, explique Alexandre. Nous non plus, on ne pouvait pas intervenir… Et les pompiers n’arrivaient pas. »
« Plusieurs policiers investissent alors la cage d’escalier, malgré les flammes qui s’échappent de la banque. « Ils sont arrivés chez nous et ont frappé à la porte, explique Jamal. Ils nous ont dit qu’il fallait absolument descendre, que nous étions en danger. Ma nièce a pris son bébé dans les bras, j’ai pris aussi un enfant, son mari en a pris le troisième petit et on a couru dans les escaliers. Heureusement que les policiers sont montés, car nous n’aurions jamais osé descendre ». « Ils auraient pu tous nous tuer, c’est inconscient… Et certains rigolaient, prenaient des photos… »
« Dans le même temps, des agents filent au deuxième étage de l’immeuble en flammes, afin de récupérer la femme et son bébé, coincés. « Il est redescendu avec le bébé dans les bras, témoigne Alexandre. Il a été héroïque ce policier, c’était émouvant. Dès qu’il a rendu le bébé à sa mère, il s’est effondré, le Samu a dû le prendre en charge. »
Pendant ce temps-là, les membres des escadrons noirs jouissaient et Macron faisait du ski à La Mongie.
*
Brûlés aussi les kiosques à journaux. Le kiosque à journaux, ce symbole du capitalisme. Il faut vraiment être un salaud pour s’en prendre à l’outil de travail d’un kiosquier. Tout le monde sait dans quelles conditions il exerce son activité et pour quel salaire.
*
Sur les murs des boutiques dévastées des Champs, des slogans poético gauchistes en cursive, de la même inspiration et de la même écriture que ceux tracés les semaines passées à Rouen sur les murs et panneaux de bois de la rue de la Jeanne.
*
Plus tôt dans la semaine, un article du Parisien racontait comment la Police rouennaise s’y prend pour identifier les violents :
« Ces enquêtes par l’image débutent par la moisson de tous les clichés disponibles jusqu’à saturation des disques durs d’ordinateur. Photos des services de renseignement, films pris d’hélicoptères, vidéosurveillance municipale… Et, surtout, séquences diffusées par les manifestants via les réseaux sociaux, souvent les plus instructives. »
Ces gros malins se dénoncent eux-mêmes et parfois c’est encore plus drôle :
« Ce soir-là, un équipage de police est appelé pour des violences entre conjoints. Lorsque les collègues arrivent sur place, ils se retrouvent face à deux jeunes chômeurs alcoolisés. Pour se venger de son compagnon, la jeune femme leur lance : la Caisse d’Épargne, le 5 janvier, c’est lui ».
*
S’il est une chose qui ne me surprend pas, c’est que violence de rue et violence conjugale aillent de pair.
Chez les chefs des Jaunes, le barbu buté dont Mélenchon s’est enamouré a précisé qu’il n’est pas pour la violence mais pas non plus pour la non-violence et le barbu complotiste a remplacé sa casquette à l’envers par un casque.
Donc, des tas de couillus à gilet venus pour en découdre et les militarisés en escadrons noirs sont à l’ouvrage ce samedi sur les Champs-Elysées et dans les rues avoisinantes.
Parmi leurs exploits : le saccage puis une tentative d’incendie du Fouquet’s et l’incendie réussi d’une banque qui aurait pu tuer les habitants des étages.
« Depuis le troisième étage, Jamal, qui vit avec sa nièce, son mari et leurs quatre enfants de 7, 4, 3 et 1 an, remarque que des fumées envahissent l’appartement. », relate Le Parisien, « Au départ, c’était de la fumée blanche, on pensait que c’était des gaz lacrymogènes, raconte Jamal. Mais rapidement, on a vu une épaisse fumée noire entrer chez nous. » Le sexagénaire jette un coup d’œil par la porte, mais comprend vite que la cage d’escalier n’est pas accessible. « Là, on a vécu un grand moment de panique »
« Au deuxième étage, une autre femme, bébé dans les bras, est à sa fenêtre, en pleurs. « Elle était complètement paniquée, ne savait pas quoi faire, explique Alexandre. Nous non plus, on ne pouvait pas intervenir… Et les pompiers n’arrivaient pas. »
« Plusieurs policiers investissent alors la cage d’escalier, malgré les flammes qui s’échappent de la banque. « Ils sont arrivés chez nous et ont frappé à la porte, explique Jamal. Ils nous ont dit qu’il fallait absolument descendre, que nous étions en danger. Ma nièce a pris son bébé dans les bras, j’ai pris aussi un enfant, son mari en a pris le troisième petit et on a couru dans les escaliers. Heureusement que les policiers sont montés, car nous n’aurions jamais osé descendre ». « Ils auraient pu tous nous tuer, c’est inconscient… Et certains rigolaient, prenaient des photos… »
« Dans le même temps, des agents filent au deuxième étage de l’immeuble en flammes, afin de récupérer la femme et son bébé, coincés. « Il est redescendu avec le bébé dans les bras, témoigne Alexandre. Il a été héroïque ce policier, c’était émouvant. Dès qu’il a rendu le bébé à sa mère, il s’est effondré, le Samu a dû le prendre en charge. »
Pendant ce temps-là, les membres des escadrons noirs jouissaient et Macron faisait du ski à La Mongie.
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Brûlés aussi les kiosques à journaux. Le kiosque à journaux, ce symbole du capitalisme. Il faut vraiment être un salaud pour s’en prendre à l’outil de travail d’un kiosquier. Tout le monde sait dans quelles conditions il exerce son activité et pour quel salaire.
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Sur les murs des boutiques dévastées des Champs, des slogans poético gauchistes en cursive, de la même inspiration et de la même écriture que ceux tracés les semaines passées à Rouen sur les murs et panneaux de bois de la rue de la Jeanne.
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Plus tôt dans la semaine, un article du Parisien racontait comment la Police rouennaise s’y prend pour identifier les violents :
« Ces enquêtes par l’image débutent par la moisson de tous les clichés disponibles jusqu’à saturation des disques durs d’ordinateur. Photos des services de renseignement, films pris d’hélicoptères, vidéosurveillance municipale… Et, surtout, séquences diffusées par les manifestants via les réseaux sociaux, souvent les plus instructives. »
Ces gros malins se dénoncent eux-mêmes et parfois c’est encore plus drôle :
« Ce soir-là, un équipage de police est appelé pour des violences entre conjoints. Lorsque les collègues arrivent sur place, ils se retrouvent face à deux jeunes chômeurs alcoolisés. Pour se venger de son compagnon, la jeune femme leur lance : la Caisse d’Épargne, le 5 janvier, c’est lui ».
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S’il est une chose qui ne me surprend pas, c’est que violence de rue et violence conjugale aillent de pair.
16 mars 2019
Remonté au rez-de-chaussée du Petit Palais, j’entre dans l’exposition Fernand Khnopff (Le maître de l’énigme), laquelle est beaucoup plus fréquentée que Jean-Jacques Lequeu (Bâtisseur de fantasmes). De ce symboliste belge, je connais surtout les chefs-d’œuvre. Ils ont beaucoup servi pour les couvertures d’ouvrages de littérature.
Le premier à m’apparaître est le portrait en pied de sa sœur Marguerite Khnopff. Il est jouxté d’un autre portrait en pied ayant une certaine ressemblance, Madeleine Mabille, moins réussi. Celui en gros plan de Lady Frances Balfour se laisse regarder. Il me fait songer aux Préraphaélites et justement, à côté, je suis heureux de trouver Rosa Triplex de Dante Gabriel Rossetti.
Une salle entière est consacrée à une œuvre absente, Memories, « grand pastel malheureusement intransportable », puis voici l’un de ses deux seuls bronzes Méduse. J’aperçois Œdipe et le sphinx, autre chef d’œuvre, nommé L’Art ou Les Caresses. Il me retient un moment, tout comme le troisième, portrait d’une femme mystérieuse au regard vide, I lock my door upon myself, titre emprunté à un poème de Christina Rossetti.
Une salle a pour intitulé « De la femme et du nu ». Elle permet de constater que le nu n’est pas le domaine de prédilection de l’artiste. Heureusement, cette section est agrémentée de deux dessins de Gustav Klimt, l’un à peine visible, l’autre de toute beauté et sobrement titré Nu couché. Il montre une jeune femme se livrant au plaisir solitaire. Au mur est inscrite une citation d’André Fermigier, tirée de son article du Monde (dix-huit octobre mil neuf cent soixante-dix-neuf) Le dernier des dandys : Comme tous les misogynes, Khnopff ne s’est, toute sa vie, intéressé qu’aux femmes, ou plutôt à une certaine image de la femme, de l’insaisissable « sœur-épouse » au sourire et aux sexes toujours incertains.
La dernière salle est consacrée à Bruges. On y trouve Le portrait de Georges Rodenbach de Lucien Lévy-Dhurmer, une image dont la reproduction sert de couverture au roman dudit, Bruges-la-Morte, ainsi que des tableaux et photographies de Fernand Khnopff, dont Souvenir de Bruges (L’entrée du béguinage), un souvenir pour moi aussi.
Me frayant un passage dans ces salles vieillottes et bruyantes, je reviens sur mes pas afin de revoir les trois chefs-d’œuvre.
Il ne pleut pas quand je quitte le Petit Palais mais je sens que ça ne va pas tarder. Aussi est-ce d’un bon pas que je rejoins l’église de la Madeleine puis tourne à droite, boulevard des Capucines, afin de rejoindre le quartier de l’Opéra.
Il est midi dix, et les premières gouttes choient, lorsque j’entre au Royal Bourse Opéra. Une nouvelle serveuse y opère, jeune brune aimable et filiforme. Je lui commande une formule œuf mollet crème de chorizo et tagine de poulet aux pruneaux avec un quart de côtes-du-rhône. A ma droite, on parle d’ados insupportables. A ma gauche, on parle d’une dispute d’héritage.
-Vingt euros tout rond, me dit le patron qui glisse mon billet dans le tiroir caisse sans me donner de ticket.
Une drache se termine quand je quitte la gargote. Je n’ai que deux cents mètres à faire pour entrer chez Book-Off. J’y trouve peu comme d’habitude. Le Sel de la vie de Françoise Héritier est rangé au rayon Développement Personnel.
Une nouvelle serveuse, jeune brune maquillée, opère derrière le comptoir du Bistrot d’Edmond où un homme au téléphone tient absolument à faire savoir qu’il travaille dans le cinéma : « Il y a du potentiel, tu sais, dans ce film. C’est juste qu’il démarre pas. C’est parce que le César, ils l’ont filé à quelqu'un d’autre. On va continuer à avancer. Allez, je t’embrasse et à bientôt, tchao tchao. »
Il est temps pour moi de rejoindre le bout de la rue Saint-Anne, précisément l’immeuble jouxtant l’Institut National de Podologie. En l’absence de celui à qui je l’ai acheté, la jeune femme de l’accueil me remet l’énorme Journal (1939-1945) de Maurice Garçon payé gratuitement avec mes Super Points Rakuten. L’ayant glissé dans mon sac, je descends les marches de la station Pyramides afin de regagner Saint-Lazare.
J’ai du temps pour lire Inspirations méditerranéennes de Roger Grenier à La Ville d’Argentan en écoutant deux femmes dire du mal d’une autre :
-Elle se croit plus haute que tout le monde.
-Non non, elle est juste mal dans sa peau. Elle a pas de vie, c’est tout.
Trois hommes les remplacent. L’un est un boucher de supermarché victime de harcèlement. Les deux autres sont ses avocats.
Pour cause de panne, le Corail de dix-sept heures vingt-trois est remplacé par un train à étage non numéroté (ce n’était pas le jour à y donner un rendez-vous géolocalisé).
Le premier à m’apparaître est le portrait en pied de sa sœur Marguerite Khnopff. Il est jouxté d’un autre portrait en pied ayant une certaine ressemblance, Madeleine Mabille, moins réussi. Celui en gros plan de Lady Frances Balfour se laisse regarder. Il me fait songer aux Préraphaélites et justement, à côté, je suis heureux de trouver Rosa Triplex de Dante Gabriel Rossetti.
Une salle entière est consacrée à une œuvre absente, Memories, « grand pastel malheureusement intransportable », puis voici l’un de ses deux seuls bronzes Méduse. J’aperçois Œdipe et le sphinx, autre chef d’œuvre, nommé L’Art ou Les Caresses. Il me retient un moment, tout comme le troisième, portrait d’une femme mystérieuse au regard vide, I lock my door upon myself, titre emprunté à un poème de Christina Rossetti.
Une salle a pour intitulé « De la femme et du nu ». Elle permet de constater que le nu n’est pas le domaine de prédilection de l’artiste. Heureusement, cette section est agrémentée de deux dessins de Gustav Klimt, l’un à peine visible, l’autre de toute beauté et sobrement titré Nu couché. Il montre une jeune femme se livrant au plaisir solitaire. Au mur est inscrite une citation d’André Fermigier, tirée de son article du Monde (dix-huit octobre mil neuf cent soixante-dix-neuf) Le dernier des dandys : Comme tous les misogynes, Khnopff ne s’est, toute sa vie, intéressé qu’aux femmes, ou plutôt à une certaine image de la femme, de l’insaisissable « sœur-épouse » au sourire et aux sexes toujours incertains.
La dernière salle est consacrée à Bruges. On y trouve Le portrait de Georges Rodenbach de Lucien Lévy-Dhurmer, une image dont la reproduction sert de couverture au roman dudit, Bruges-la-Morte, ainsi que des tableaux et photographies de Fernand Khnopff, dont Souvenir de Bruges (L’entrée du béguinage), un souvenir pour moi aussi.
Me frayant un passage dans ces salles vieillottes et bruyantes, je reviens sur mes pas afin de revoir les trois chefs-d’œuvre.
Il ne pleut pas quand je quitte le Petit Palais mais je sens que ça ne va pas tarder. Aussi est-ce d’un bon pas que je rejoins l’église de la Madeleine puis tourne à droite, boulevard des Capucines, afin de rejoindre le quartier de l’Opéra.
Il est midi dix, et les premières gouttes choient, lorsque j’entre au Royal Bourse Opéra. Une nouvelle serveuse y opère, jeune brune aimable et filiforme. Je lui commande une formule œuf mollet crème de chorizo et tagine de poulet aux pruneaux avec un quart de côtes-du-rhône. A ma droite, on parle d’ados insupportables. A ma gauche, on parle d’une dispute d’héritage.
-Vingt euros tout rond, me dit le patron qui glisse mon billet dans le tiroir caisse sans me donner de ticket.
Une drache se termine quand je quitte la gargote. Je n’ai que deux cents mètres à faire pour entrer chez Book-Off. J’y trouve peu comme d’habitude. Le Sel de la vie de Françoise Héritier est rangé au rayon Développement Personnel.
Une nouvelle serveuse, jeune brune maquillée, opère derrière le comptoir du Bistrot d’Edmond où un homme au téléphone tient absolument à faire savoir qu’il travaille dans le cinéma : « Il y a du potentiel, tu sais, dans ce film. C’est juste qu’il démarre pas. C’est parce que le César, ils l’ont filé à quelqu'un d’autre. On va continuer à avancer. Allez, je t’embrasse et à bientôt, tchao tchao. »
Il est temps pour moi de rejoindre le bout de la rue Saint-Anne, précisément l’immeuble jouxtant l’Institut National de Podologie. En l’absence de celui à qui je l’ai acheté, la jeune femme de l’accueil me remet l’énorme Journal (1939-1945) de Maurice Garçon payé gratuitement avec mes Super Points Rakuten. L’ayant glissé dans mon sac, je descends les marches de la station Pyramides afin de regagner Saint-Lazare.
J’ai du temps pour lire Inspirations méditerranéennes de Roger Grenier à La Ville d’Argentan en écoutant deux femmes dire du mal d’une autre :
-Elle se croit plus haute que tout le monde.
-Non non, elle est juste mal dans sa peau. Elle a pas de vie, c’est tout.
Trois hommes les remplacent. L’un est un boucher de supermarché victime de harcèlement. Les deux autres sont ses avocats.
Pour cause de panne, le Corail de dix-sept heures vingt-trois est remplacé par un train à étage non numéroté (ce n’était pas le jour à y donner un rendez-vous géolocalisé).
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