Dernières notes
Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
14 janvier 2021
La semaine dernière me téléphone celle qui se dit ma nouvelle conseillère au Crédit à Bricoles. Elle veut faire connaissance, oubliant que c’est déjà fait ; il y a quelques semaines elle m’a donné les renseignements relatifs au repas payé deux fois Chez Ma Pomme.
Je n’aime pas ce genre de démarchage mais là son appel tombe à point car de jour en jour je reculais le moment de prendre rendez-vous avec elle afin de procéder à un virement qu’il convient de faire avant d’avoir soixante-dix ans.
En conséquence, ce mercredi, je suis à neuf heures trente rue de la Jeanne le premier à taper mon nom sur la borne d’accueil puis je clique sur un prénom et un nom qui me font songer aux héroïnes de Dostoïevski. Une employée m’invite à rejoindre la salle d’attente du premier étage. Celle qui a mon nom sur son agenda vient me chercher sans délai.
Dans le bureau où elle me reçoit nous sommes séparés par une plaque de plexiglas hygiénique dont elle s’excuse. « Au moins je vous vois », lui dis-je. Elle commence par vérifier l’exactitude des renseignements me concernant et me trouve marié. Je proteste : « Vous allez corriger ça tout de suite. »
-Vous êtes client depuis quarante-neuf ans, constate-t-elle.
-Oui, on peut presque parler d’un demi-siècle.
Non sans m’avoir délesté au passage de deux et demi pour cent de frais obligatoires, elle fait le virement que je lui demande, puis me quitte pour aller imprimer un tas de documents. « C’est la procédure qui veut ça ».
« Je crains qu’il s’agisse de préparer l’arrivée de l’intelligence artificielle qui vous remplacera un jour », lui dis-je à son retour. Elle espère tenir encore un certain nombre d’années.
J’en ai des papiers à signer, parmi lesquels un où je reconnais avoir suivi son conseil, alors qu’elle n’a fait qu’exécuter ce que je désirais, et un autre où je certifie sur l’honneur ne pas être né aux Etats-Unis, si cela avait été le cas j’aurais eu à payer des impôts là-bas.
Je n’aime pas ce genre de démarchage mais là son appel tombe à point car de jour en jour je reculais le moment de prendre rendez-vous avec elle afin de procéder à un virement qu’il convient de faire avant d’avoir soixante-dix ans.
En conséquence, ce mercredi, je suis à neuf heures trente rue de la Jeanne le premier à taper mon nom sur la borne d’accueil puis je clique sur un prénom et un nom qui me font songer aux héroïnes de Dostoïevski. Une employée m’invite à rejoindre la salle d’attente du premier étage. Celle qui a mon nom sur son agenda vient me chercher sans délai.
Dans le bureau où elle me reçoit nous sommes séparés par une plaque de plexiglas hygiénique dont elle s’excuse. « Au moins je vous vois », lui dis-je. Elle commence par vérifier l’exactitude des renseignements me concernant et me trouve marié. Je proteste : « Vous allez corriger ça tout de suite. »
-Vous êtes client depuis quarante-neuf ans, constate-t-elle.
-Oui, on peut presque parler d’un demi-siècle.
Non sans m’avoir délesté au passage de deux et demi pour cent de frais obligatoires, elle fait le virement que je lui demande, puis me quitte pour aller imprimer un tas de documents. « C’est la procédure qui veut ça ».
« Je crains qu’il s’agisse de préparer l’arrivée de l’intelligence artificielle qui vous remplacera un jour », lui dis-je à son retour. Elle espère tenir encore un certain nombre d’années.
J’en ai des papiers à signer, parmi lesquels un où je reconnais avoir suivi son conseil, alors qu’elle n’a fait qu’exécuter ce que je désirais, et un autre où je certifie sur l’honneur ne pas être né aux Etats-Unis, si cela avait été le cas j’aurais eu à payer des impôts là-bas.
12 janvier 2021
Mauvais chiffres sur le front du Covid, la perspective d’un troisième confinement, lequel pourrait survenir dès la semaine prochaine, m’amène chez ma coiffeuse ce mardi à neuf heures et demie.
Bavarde comme elle est, lui répondre est pour moi l’occasion de constater que je n’ai pas encore perdu l’usage de la parole. Depuis le premier novembre deux mille vingt, je n’ai le plus souvent que l’occasion de dire « bonjour au revoir » à la boulangère et au caissier d’U Express.
Nous parlons de la pluie qui tombe dru et du vaccin qui n’avance pas vite, du givre sur sa voiture à la campagne et de la buée sur les lunettes à cause du masque. Sur ce dernier point, je lui confirme que le pince-nez antibuée nommé Misty, dont un autre de ses clients lui a déjà parlé, est d’une efficacité totale et je l’engage à le commander.
Mes vingt et un euros réglés, elle m’offre en étrennes un stylo et un double décimètre en plastique souple au nom de son salon puis je suis invité à remplir un deuxième ticket de tombola permettant de gagner une cafetière expresso. Le tirage au sort sera effectué par son dernier client du trente janvier. A moins que le salon ne soit l’objet d’une fermeture administrative pour raison sanitaire.
*
Si je ne parle à personne, je croise du monde dans les rues de Rouen. Chez qui passe, hormis qui fume, chacun(e) porte un masque. En revanche, c’est rarement le cas de qui travaille : livreurs, artisans qui déchargent un camion, déménageurs, etc. Dès que j’en aperçois, je me tiens à distance. Toujours se méfier des travailleurs.
Bavarde comme elle est, lui répondre est pour moi l’occasion de constater que je n’ai pas encore perdu l’usage de la parole. Depuis le premier novembre deux mille vingt, je n’ai le plus souvent que l’occasion de dire « bonjour au revoir » à la boulangère et au caissier d’U Express.
Nous parlons de la pluie qui tombe dru et du vaccin qui n’avance pas vite, du givre sur sa voiture à la campagne et de la buée sur les lunettes à cause du masque. Sur ce dernier point, je lui confirme que le pince-nez antibuée nommé Misty, dont un autre de ses clients lui a déjà parlé, est d’une efficacité totale et je l’engage à le commander.
Mes vingt et un euros réglés, elle m’offre en étrennes un stylo et un double décimètre en plastique souple au nom de son salon puis je suis invité à remplir un deuxième ticket de tombola permettant de gagner une cafetière expresso. Le tirage au sort sera effectué par son dernier client du trente janvier. A moins que le salon ne soit l’objet d’une fermeture administrative pour raison sanitaire.
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Si je ne parle à personne, je croise du monde dans les rues de Rouen. Chez qui passe, hormis qui fume, chacun(e) porte un masque. En revanche, c’est rarement le cas de qui travaille : livreurs, artisans qui déchargent un camion, déménageurs, etc. Dès que j’en aperçois, je me tiens à distance. Toujours se méfier des travailleurs.
11 janvier 2021
Comateuse, comme partout, est la vie rouennaise en ce début d’année deux mille vingt et un. Rien ne peut arriver jusqu’à moi, l’exception ayant été l’odeur d’hydrocarbure du premier janvier. Celle-ci avait été attribuée aux feux de cheminée par la Préfecture et la Mairie. Pas du tout, disait le Cégété quelques jours plus tard, il s’agit d’un incident industriel chez Multisol à Sotteville-lès-Rouen.
Le lendemain, les services de l’État annonçaient qu’il y a effectivement eu un incident industriel dans cette usine, « qui n’aurait cependant pas de lien avec les fortes odeurs ressenties ». Le jour suivant, Multisol confirmait « un incident opérationnel mineur le 1er janvier, au cours duquel certaines huiles de base lubrifiantes et certains polymères ont été surchauffés au-dessus de leur température de fonctionnement habituelle » puis précisait qu’« à aucun moment, le produit n’a atteint une température à laquelle il aurait pu s’enflammer » « Par conséquent, nous pouvons confirmer qu’il n’y a pas eu incendie ».
Actu Seine-Maritime enquête alors : « Il y aurait bien eu un dégagement de fumée et ce serait une alarme incendie de l’entreprise Securitas qui se serait déclenchée dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier. Interrogée sur ce point, Multisol a confirmé toutes ces informations et précise qu’il y a eu « un peu de fumée mais pas de flammes », « Multisol tient à préciser que « l’huile et le polymère peuvent dégager une odeur désagréable, grasse et brûlée en cas de surchauffe ». « Nous confirmons toutefois qu’ils ne présentent pas de danger pour la santé. Il n'est, pour l'heure, pas certain que ces odeurs proviennent de notre usine. Les enquêtes le détermineront. » « Interrogée sur les raisons pour lesquelles l’entreprise a nié l’incident auprès des journalistes pendant plusieurs jours, Multisol souligne que « c’était un incident mineur ».
Voilà de quoi être complètement rassuré.
*
Je le regrette, Rouen n’aura pas son Casino dans l’ancien chai à vin de la presqu’île Saint-Gervais (lequel endroit de débauche devait être accompagné d’un cabaret, d’espaces de restauration avec vue panoramique, d’un musée dédié aux arts forains et d’un lieu sur le thème de l’œnologie).
Cela pour une raison réglementaire assez cocasse : la Ville de Rouen ne possède pas d’Orchestre National.
A la place, Nicolas Mayer-Rossignol, Maire, Socialiste, envisage un lieu culturel et une promenade familiale sur les quais.
Le lieu culturel, il existait et a été supprimé par le précédent conseil municipal dont faisait partie l’actuel Mairie (le Hangar Vingt-Trois) ; la promenade familiale sur les quais, quelle ambition.
*
Dans la série « Qu’est-ce que je pourrais dire pour me faire remarquer », Marie-Ségolène Royal, ancienne candidate socialiste à la Présidentielle, dans sa syntaxe personnelle : « Commençons par faire vacciner les jeunes. La priorité, elle doit être aux jeunes, y compris pour les vaccins ».
Dans la série « Moi aussi je peux en dire des bêtises sur la vaccination », Anne Hidalgo, potentielle candidate socialiste à la future Présidentielle : « Avec de telles carences, le débarquement de juin 1944 aurait échoué ».
Le lendemain, les services de l’État annonçaient qu’il y a effectivement eu un incident industriel dans cette usine, « qui n’aurait cependant pas de lien avec les fortes odeurs ressenties ». Le jour suivant, Multisol confirmait « un incident opérationnel mineur le 1er janvier, au cours duquel certaines huiles de base lubrifiantes et certains polymères ont été surchauffés au-dessus de leur température de fonctionnement habituelle » puis précisait qu’« à aucun moment, le produit n’a atteint une température à laquelle il aurait pu s’enflammer » « Par conséquent, nous pouvons confirmer qu’il n’y a pas eu incendie ».
Actu Seine-Maritime enquête alors : « Il y aurait bien eu un dégagement de fumée et ce serait une alarme incendie de l’entreprise Securitas qui se serait déclenchée dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier. Interrogée sur ce point, Multisol a confirmé toutes ces informations et précise qu’il y a eu « un peu de fumée mais pas de flammes », « Multisol tient à préciser que « l’huile et le polymère peuvent dégager une odeur désagréable, grasse et brûlée en cas de surchauffe ». « Nous confirmons toutefois qu’ils ne présentent pas de danger pour la santé. Il n'est, pour l'heure, pas certain que ces odeurs proviennent de notre usine. Les enquêtes le détermineront. » « Interrogée sur les raisons pour lesquelles l’entreprise a nié l’incident auprès des journalistes pendant plusieurs jours, Multisol souligne que « c’était un incident mineur ».
Voilà de quoi être complètement rassuré.
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Je le regrette, Rouen n’aura pas son Casino dans l’ancien chai à vin de la presqu’île Saint-Gervais (lequel endroit de débauche devait être accompagné d’un cabaret, d’espaces de restauration avec vue panoramique, d’un musée dédié aux arts forains et d’un lieu sur le thème de l’œnologie).
Cela pour une raison réglementaire assez cocasse : la Ville de Rouen ne possède pas d’Orchestre National.
A la place, Nicolas Mayer-Rossignol, Maire, Socialiste, envisage un lieu culturel et une promenade familiale sur les quais.
Le lieu culturel, il existait et a été supprimé par le précédent conseil municipal dont faisait partie l’actuel Mairie (le Hangar Vingt-Trois) ; la promenade familiale sur les quais, quelle ambition.
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Dans la série « Qu’est-ce que je pourrais dire pour me faire remarquer », Marie-Ségolène Royal, ancienne candidate socialiste à la Présidentielle, dans sa syntaxe personnelle : « Commençons par faire vacciner les jeunes. La priorité, elle doit être aux jeunes, y compris pour les vaccins ».
Dans la série « Moi aussi je peux en dire des bêtises sur la vaccination », Anne Hidalgo, potentielle candidate socialiste à la future Présidentielle : « Avec de telles carences, le débarquement de juin 1944 aurait échoué ».
10 janvier 2021
Après son séjour à Berneval, Oscar Wilde part pour Naples où il réside durant presque un an, puis il s’installe à Paris où il mourra le trente novembre mil neuf cent à l’âge de quarante-six ans dans sa chambre de l’Hôtel d’Alsace après une ultime escapade à Rome.
De ma lecture de Lettres d’Oscar Wilde (Gallimard), ces derniers extraits :
Les gens sont d’une méchanceté très injuste à propos du séjour que j’ai fait à Naples avec Bosie. Un patriote mis en prison pour aimer son pays aime son pays – et un poète incarcéré pour aimer les jeunes gens aime les jeunes gens. Changer de vie eût été reconnaître que l’amour uranien est ignoble : je soutiens qu’il est noble – plus noble que les autres amours. Hôtel de Nice, rue des Beaux-Arts, Paris, le dix-huit février mil huit cent quatre-vingt-dix-huit à Robert Ross
Nichol, le fils du professeur de Glasgow, était là aussi – gentil garçon, mais fou. Incapable de penser ou de parler, il a cité les Poèmes et Ballades de Swinburne en fait de conversation – idée sensationnelle, somme toute. Hôtel d’Alsace, rue des Beaux-Arts, Paris, août mil huit cent quatre-vingt-dix-huit à Robert Ross
Ce Guiseppe avait quinze ans, il était délicieux. (…) Je lui offris beaucoup de lires et lui prophétisai un chapeau de cardinal s’il était sage et ne m’oubliait pas. Il me le promit et, à vrai dire, je ne pense pas qu’il puisse m’oublier, car je l’embrassai chaque jour derrière le maître-autel. Rome seize avril mil neuf cent à Robert Ross
J’ai fait dans les jardins Borghèse une photographie de vaches si réussie que je l’ai détruite, de peur d’être dénommé le Paul Potter moderne. Les vaches adorent se faire photographier et, à l’inverse des bâtiments d’architecture, elles ne bougent pas. Rome samedi vingt et un avril mil neuf cent à Robert Ross
Je suis devenu très cruel pour les jeunes gens et ne les laisse plus m’embrasser en public. Rome un jeudi de mai mil neuf cent à Robert Ross
De ma lecture de Lettres d’Oscar Wilde (Gallimard), ces derniers extraits :
Les gens sont d’une méchanceté très injuste à propos du séjour que j’ai fait à Naples avec Bosie. Un patriote mis en prison pour aimer son pays aime son pays – et un poète incarcéré pour aimer les jeunes gens aime les jeunes gens. Changer de vie eût été reconnaître que l’amour uranien est ignoble : je soutiens qu’il est noble – plus noble que les autres amours. Hôtel de Nice, rue des Beaux-Arts, Paris, le dix-huit février mil huit cent quatre-vingt-dix-huit à Robert Ross
Nichol, le fils du professeur de Glasgow, était là aussi – gentil garçon, mais fou. Incapable de penser ou de parler, il a cité les Poèmes et Ballades de Swinburne en fait de conversation – idée sensationnelle, somme toute. Hôtel d’Alsace, rue des Beaux-Arts, Paris, août mil huit cent quatre-vingt-dix-huit à Robert Ross
Ce Guiseppe avait quinze ans, il était délicieux. (…) Je lui offris beaucoup de lires et lui prophétisai un chapeau de cardinal s’il était sage et ne m’oubliait pas. Il me le promit et, à vrai dire, je ne pense pas qu’il puisse m’oublier, car je l’embrassai chaque jour derrière le maître-autel. Rome seize avril mil neuf cent à Robert Ross
J’ai fait dans les jardins Borghèse une photographie de vaches si réussie que je l’ai détruite, de peur d’être dénommé le Paul Potter moderne. Les vaches adorent se faire photographier et, à l’inverse des bâtiments d’architecture, elles ne bougent pas. Rome samedi vingt et un avril mil neuf cent à Robert Ross
Je suis devenu très cruel pour les jeunes gens et ne les laisse plus m’embrasser en public. Rome un jeudi de mai mil neuf cent à Robert Ross
9 janvier 2021
Voyageur, puis marié, tel est le jeune Oscar Wilde, celui d’avant la rencontre avec Bosie, d’avant la prison, d’avant l’exil à Berneval. Quelques prélèvements dans ses missives d’avant les ennuis, tirées de Lettres d’Oscar Wilde, cinq cent quarante-neuf pages publiées chez Gallimard :
Après leur mariage, les femmes italiennes dégénèrent atrocement, mais les jeunes gens et les jeunes filles sont magnifiques. Milan le jeudi vingt-quatre juin mil huit cent soixante-quinze à Lady Wilde
Jusqu’à présent je n’ai pris qu’un saumon, mais j’ai pêché des tas de truites de mer, ce qui est fameusement amusant. Je n’ai point passé un jour creux. Les grouses sont rares, mais j’ai abattu quantité de lièvres, aussi me suis-je prodigieusement diverti. Illaunroe Lodge (Connemara) le vingt-huit août mil huit cent soixante-seize à William Ward
J’ai une énorme malle et un valet, mais il ne faut pas qu’ils vous dérangent. Je peux les envoyer à l’hôtel. Comme on s’encombre en voyage ! Il n’est pas dans la bonne harmonie des choses que je possède un carton à chapeaux, un secrétaire, une trousse de toilette, une malle, une valise et un valet qui me suivent toujours. Augusta (Georgie) le six juillet mil huit cent quatre-vingt-deux à Julia Ward Howe
Elle s’appelle Constance et elle est très jeune, très grave et mystique ; elle a des yeux merveilleux et des nattes châtain foncé ; absolument parfaite… Royal Victoria Hotel, Sheffield, le vingt-sept janvier mil huit cent quatre-vingt-quatre à Waldo Story
… je vais me marier avec une ravissante jeune fille nommée Constance Lloyd, une petite Artémis aux yeux violets, fine et grave, avec de lourdes tresses de cheveux châtains qui font que sa tête se penche telle une fleur, et de merveilleuses mains d’ivoire qui font naître au piano des sons musicaux si doux que, pour l’écouter, les oiseaux cessent de chanter. Royal Victoria Hotel, Sheffield, le vingt-deux janvier mil huit cent quatre-vingt-quatre à Lily Langtry (le voyage de noce s’effectuera à Paris et à Dieppe)
Il faut être commissaire-priseur pour admirer toutes les écoles d’art. Début février mil huit cent quatre-vingt-quatre au directeur de la Pall Mall Gazette
Je regrette que vos avertissements soient aussi perturbants et contiennent d’aussi terribles menaces. Une amende de cinquante livres sterling produit sur moi le même effet qu’un vestige des tortures médiévales. Votre obéissant serviteur. Avril mil huit cent quatre-vingt-neuf à un inspecteur des contributions
A Londres nous n’avons que des vendeurs de journaux en haillons, dont la voix, malgré les efforts admirables du Collège Royal de Musique pour faire de l’Angleterre une nation réellement musicienne, est toujours fausse et dont les hardes, mal coupées et mal portées, ne donnent qu’une pénible note de misère disgracieuse, sans apporter cette impression de pittoresque, la seule chose qui rende supportable le spectacle de la pauvreté d’autrui. Paris début décembre mil huit cent quatre-vingt-onze au directeur du Speaker
Après leur mariage, les femmes italiennes dégénèrent atrocement, mais les jeunes gens et les jeunes filles sont magnifiques. Milan le jeudi vingt-quatre juin mil huit cent soixante-quinze à Lady Wilde
Jusqu’à présent je n’ai pris qu’un saumon, mais j’ai pêché des tas de truites de mer, ce qui est fameusement amusant. Je n’ai point passé un jour creux. Les grouses sont rares, mais j’ai abattu quantité de lièvres, aussi me suis-je prodigieusement diverti. Illaunroe Lodge (Connemara) le vingt-huit août mil huit cent soixante-seize à William Ward
J’ai une énorme malle et un valet, mais il ne faut pas qu’ils vous dérangent. Je peux les envoyer à l’hôtel. Comme on s’encombre en voyage ! Il n’est pas dans la bonne harmonie des choses que je possède un carton à chapeaux, un secrétaire, une trousse de toilette, une malle, une valise et un valet qui me suivent toujours. Augusta (Georgie) le six juillet mil huit cent quatre-vingt-deux à Julia Ward Howe
Elle s’appelle Constance et elle est très jeune, très grave et mystique ; elle a des yeux merveilleux et des nattes châtain foncé ; absolument parfaite… Royal Victoria Hotel, Sheffield, le vingt-sept janvier mil huit cent quatre-vingt-quatre à Waldo Story
… je vais me marier avec une ravissante jeune fille nommée Constance Lloyd, une petite Artémis aux yeux violets, fine et grave, avec de lourdes tresses de cheveux châtains qui font que sa tête se penche telle une fleur, et de merveilleuses mains d’ivoire qui font naître au piano des sons musicaux si doux que, pour l’écouter, les oiseaux cessent de chanter. Royal Victoria Hotel, Sheffield, le vingt-deux janvier mil huit cent quatre-vingt-quatre à Lily Langtry (le voyage de noce s’effectuera à Paris et à Dieppe)
Il faut être commissaire-priseur pour admirer toutes les écoles d’art. Début février mil huit cent quatre-vingt-quatre au directeur de la Pall Mall Gazette
Je regrette que vos avertissements soient aussi perturbants et contiennent d’aussi terribles menaces. Une amende de cinquante livres sterling produit sur moi le même effet qu’un vestige des tortures médiévales. Votre obéissant serviteur. Avril mil huit cent quatre-vingt-neuf à un inspecteur des contributions
A Londres nous n’avons que des vendeurs de journaux en haillons, dont la voix, malgré les efforts admirables du Collège Royal de Musique pour faire de l’Angleterre une nation réellement musicienne, est toujours fausse et dont les hardes, mal coupées et mal portées, ne donnent qu’une pénible note de misère disgracieuse, sans apporter cette impression de pittoresque, la seule chose qui rende supportable le spectacle de la pauvreté d’autrui. Paris début décembre mil huit cent quatre-vingt-onze au directeur du Speaker
8 janvier 2021
Un semblant de ciel bleu ce vendredi quand le jour se lève. En d’autres temps, cela m’aurait donné envie d’aller à Dieppe. Là, bien que les gouvernants m’en donnent le droit, c’est non. Pas envie de voir cette ville avec ses cafés et restaurants fermés. Pas envie de marcher sans possibilité d’entrer quelque part.
A défaut, grâce à ses Lettres publiées par Gallimard, je m’y balade avec Oscar Wilde. A Dieppe et surtout à Berneval, où après la prison et avant que ça se termine mal, il fut peut-être heureux pendant quelques mois, jusqu’à ce que le mauvais temps l’en chasse.
Robbie me découvrit à Dieppe sur la place du marché parmi les vendeurs de parfums : je dépensais tout mon argent en racines d’iris, fleurs de narcisses et poudre de roses rouges. Il se montra très sévère et m’entraîna ; j’avais déjà dépensé tout mon revenu de deux ans. Hôtel de la Plage, Berneval-sur-Mer, vingt-sept mai mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Reginald Turner
Le Figaro annonce que je fais de la bicyclette à Dieppe ! On nous confond toujours, vous et moi. C’est vraiment délicieux. Je ne vais pas protester. Vous êtes la meilleure moitié de moi-même. Hôtel de la Plage, Berneval-sur-Mer, vingt-huit mai mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Robert Ross
Un vieux monsieur vit dans cet hôtel. Il dîne seul dans sa chambre, puis s’installe au soleil. Venu ici pour deux jours, il est resté deux ans. Sa seule tristesse vient du manque de théâtre. Monsieur Bonnet a le cœur un peu dur à ce sujet : il dit que, puisque le vieux monsieur se couche à huit heures, il ne profiterait pas du théâtre. Mais le vieux monsieur prétend que, s’il se couche à huit heures, c’est parce que Berneval ne compte pas de théâtre. Ils ont débattu la question hier pendant une heure. Je me range de l’avis du vieux monsieur, mais la logique est, je crois, du côté de Monsieur Bonnet. Hôtel de la Plage, Berneval-sur-Mer, trente et un mai mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Robert Ross
L’intérieur de la chapelle est naturellement une horreur moderne ; mais elle contient une statue noire de Notre Dame de Liesse. La chapelle est aussi exiguë qu’une chambre d’étudiant à Oxford. J’espère convaincre le curé d’y célébrer bientôt la messe. Hôtel de la Plage, Berneval-sur-Mer, mardi matin premier juin mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Robert Ross
Je suis dans une situation terriblement précaire, car l’argent qu’on m’avait assuré être mis de côté pour moi ne parut pas lorsque j’en eus besoin. Ce fut une horrible déception, car j’avais naturellement commencé à vivre comme doit vivre un homme de lettres – c’est-à-dire avec un petit salon, des livres et ainsi de suite. Hôtel de la Plage, Berneval-sur-Mer, deux juin mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Lord Alfred Douglas
Je suis le seul client de l’hôtel, mais il est très confortable et le chef – un véritable chef – est un artiste de grande distinction. Le soir, il se promène au bord de la mer afin de chercher des idées pour le menu du lendemain. N’est-ce pas délicieux de sa part ? Hôtel de la Plage, Berneval-sur-Mer, neuf juin mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Will Rothenstein
Vous rappelez-vous la jolie fille du petit café au bord de la rivière à Saint-Martin-l’Eglise où nous sommes allés en voiture suivis de More et de Robbie à bicyclettes ? Nous y sommes retournés hier et elle s’est enquise de vous et de mes autres amis avec un intérêt passionné. Café Suisse, Dieppe, jeudi dix-sept juin mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Lord Alfred Douglas
Je ne sais si vous connaissez Smithers : il porte habituellement un large chapeau de paille et une cravate bleu négligemment nouée et ornée d’une épingle sur laquelle est monté un diamant de l’eau la plus impure – ou peut-être de vin, car il ne touche jamais à l’eau : elle lui monte à la tête. (…) Il raffole d’éditions originales, surtout de femmes : les petites filles le passionnent. C’est l’érotomane le plus accompli d’Europe. C’est aussi un compagnon délicieux et un brave homme, très bon pour moi. Dieppe, mardi dix août mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Reginald Turner
Depuis que Bosie m’a écrit qu’il ne pouvait se permettre de dépenser quarante francs pour venir me voir à Rouen, il n’a plus jamais écrit ; moi non plus. Je suis extrêmement blessé par sa pingrerie et son manque d’imagination. Berneval-sur-Mer, mardi vingt-quatre août mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Robert Ross
Combien je souhaite que, lorsque nous nous retrouverons à Rouen, nous n’ayons jamais été séparés ! Il est entre nous de si vastes abîmes d’espace et de terre ! Mais nous nous aimons l’un l’autre. Bonsoir, chéri. Pour toujours vôtre. Café Suisse, Dieppe, août mil huit cent quatre-vingt-dix-sept (une note infrapaginale explique que cette retrouvaille eut lieu fin août, Douglas dans son Autobiographie : Le pauvre Oscar pleura quand je le retrouvai à la gare. Nous passâmes toute la journée à nous promener à pied, au bras l’un de l’autre ou ne nous tenant par la main et nous fûmes parfaitement heureux.)
Il faisait à Berneval un temps tellement affreux que je suis venu ici, où le temps est bien pire. Je ne peux rester dans le nord de l’Europe : son climat me tue. Cela m’est égal d’être toujours seul lorsque j’ai du soleil et de la joie de vivre autour de moi ; mais ma dernière quinzaine à Berneval fut sombre, horrible, tout à fait propice au suicide. (…)
Je suis profondément déçu de ce que Constance ne m’ait pas demandé de venir voir les enfants. Je présume maintenait que je ne les reverrai jamais. Grand Hôtel de France, Rouen, six septembre mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Carlos Blacker
A défaut, grâce à ses Lettres publiées par Gallimard, je m’y balade avec Oscar Wilde. A Dieppe et surtout à Berneval, où après la prison et avant que ça se termine mal, il fut peut-être heureux pendant quelques mois, jusqu’à ce que le mauvais temps l’en chasse.
Robbie me découvrit à Dieppe sur la place du marché parmi les vendeurs de parfums : je dépensais tout mon argent en racines d’iris, fleurs de narcisses et poudre de roses rouges. Il se montra très sévère et m’entraîna ; j’avais déjà dépensé tout mon revenu de deux ans. Hôtel de la Plage, Berneval-sur-Mer, vingt-sept mai mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Reginald Turner
Le Figaro annonce que je fais de la bicyclette à Dieppe ! On nous confond toujours, vous et moi. C’est vraiment délicieux. Je ne vais pas protester. Vous êtes la meilleure moitié de moi-même. Hôtel de la Plage, Berneval-sur-Mer, vingt-huit mai mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Robert Ross
Un vieux monsieur vit dans cet hôtel. Il dîne seul dans sa chambre, puis s’installe au soleil. Venu ici pour deux jours, il est resté deux ans. Sa seule tristesse vient du manque de théâtre. Monsieur Bonnet a le cœur un peu dur à ce sujet : il dit que, puisque le vieux monsieur se couche à huit heures, il ne profiterait pas du théâtre. Mais le vieux monsieur prétend que, s’il se couche à huit heures, c’est parce que Berneval ne compte pas de théâtre. Ils ont débattu la question hier pendant une heure. Je me range de l’avis du vieux monsieur, mais la logique est, je crois, du côté de Monsieur Bonnet. Hôtel de la Plage, Berneval-sur-Mer, trente et un mai mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Robert Ross
L’intérieur de la chapelle est naturellement une horreur moderne ; mais elle contient une statue noire de Notre Dame de Liesse. La chapelle est aussi exiguë qu’une chambre d’étudiant à Oxford. J’espère convaincre le curé d’y célébrer bientôt la messe. Hôtel de la Plage, Berneval-sur-Mer, mardi matin premier juin mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Robert Ross
Je suis dans une situation terriblement précaire, car l’argent qu’on m’avait assuré être mis de côté pour moi ne parut pas lorsque j’en eus besoin. Ce fut une horrible déception, car j’avais naturellement commencé à vivre comme doit vivre un homme de lettres – c’est-à-dire avec un petit salon, des livres et ainsi de suite. Hôtel de la Plage, Berneval-sur-Mer, deux juin mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Lord Alfred Douglas
Je suis le seul client de l’hôtel, mais il est très confortable et le chef – un véritable chef – est un artiste de grande distinction. Le soir, il se promène au bord de la mer afin de chercher des idées pour le menu du lendemain. N’est-ce pas délicieux de sa part ? Hôtel de la Plage, Berneval-sur-Mer, neuf juin mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Will Rothenstein
Vous rappelez-vous la jolie fille du petit café au bord de la rivière à Saint-Martin-l’Eglise où nous sommes allés en voiture suivis de More et de Robbie à bicyclettes ? Nous y sommes retournés hier et elle s’est enquise de vous et de mes autres amis avec un intérêt passionné. Café Suisse, Dieppe, jeudi dix-sept juin mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Lord Alfred Douglas
Je ne sais si vous connaissez Smithers : il porte habituellement un large chapeau de paille et une cravate bleu négligemment nouée et ornée d’une épingle sur laquelle est monté un diamant de l’eau la plus impure – ou peut-être de vin, car il ne touche jamais à l’eau : elle lui monte à la tête. (…) Il raffole d’éditions originales, surtout de femmes : les petites filles le passionnent. C’est l’érotomane le plus accompli d’Europe. C’est aussi un compagnon délicieux et un brave homme, très bon pour moi. Dieppe, mardi dix août mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Reginald Turner
Depuis que Bosie m’a écrit qu’il ne pouvait se permettre de dépenser quarante francs pour venir me voir à Rouen, il n’a plus jamais écrit ; moi non plus. Je suis extrêmement blessé par sa pingrerie et son manque d’imagination. Berneval-sur-Mer, mardi vingt-quatre août mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Robert Ross
Combien je souhaite que, lorsque nous nous retrouverons à Rouen, nous n’ayons jamais été séparés ! Il est entre nous de si vastes abîmes d’espace et de terre ! Mais nous nous aimons l’un l’autre. Bonsoir, chéri. Pour toujours vôtre. Café Suisse, Dieppe, août mil huit cent quatre-vingt-dix-sept (une note infrapaginale explique que cette retrouvaille eut lieu fin août, Douglas dans son Autobiographie : Le pauvre Oscar pleura quand je le retrouvai à la gare. Nous passâmes toute la journée à nous promener à pied, au bras l’un de l’autre ou ne nous tenant par la main et nous fûmes parfaitement heureux.)
Il faisait à Berneval un temps tellement affreux que je suis venu ici, où le temps est bien pire. Je ne peux rester dans le nord de l’Europe : son climat me tue. Cela m’est égal d’être toujours seul lorsque j’ai du soleil et de la joie de vivre autour de moi ; mais ma dernière quinzaine à Berneval fut sombre, horrible, tout à fait propice au suicide. (…)
Je suis profondément déçu de ce que Constance ne m’ait pas demandé de venir voir les enfants. Je présume maintenait que je ne les reverrai jamais. Grand Hôtel de France, Rouen, six septembre mil huit cent quatre-vingt-dix-sept à Carlos Blacker
7 janvier 2021
Venue des tréfonds des l’Etats-Unis, les pires soutiens de Trump, ce malade mental Président des Etats-Unis depuis quatre ans, et qui a bien failli été réélu, choisi qu’il a été par près de la moitié des électeurs, envahissent le Capitole, à la grande joie des autocrates au pouvoir en Russie, Chine, Iran ou Turquie.
Cette foule de conspirationnistes a sa variante en France, composée en partie de Gilets Jaunes (lesquels ont plusieurs fois tenté d’aller envahir l’Elysée). Cette variante a sa candidate à la Présidentielle : Marion Le Pen (dite Marine), fidèle soutien de Trump, qui si elle se trouve une nouvelle fois au second tour face à Macron en deux mille vingt-deux, n’aura jamais autant de chance de réussir à être élue.
Le problème avec la populace, c’est qu’elle est nombreuse.
*
La Cégété croit savoir que l’odeur qui a empuanti Rouen au tournant de l’an n’était pas due aux feux de cheminée mais à un incident chez Multisol, sous-traitant de Lubrizol. La Préfecture dit que ce n’est pas vrai.
*
Ce qui est sûr, c’est que la Police Municipale est fermée pour des cas de Covid (un avéré, deux présumés). Pas question d’aller y chercher un objet perdu.
Cette foule de conspirationnistes a sa variante en France, composée en partie de Gilets Jaunes (lesquels ont plusieurs fois tenté d’aller envahir l’Elysée). Cette variante a sa candidate à la Présidentielle : Marion Le Pen (dite Marine), fidèle soutien de Trump, qui si elle se trouve une nouvelle fois au second tour face à Macron en deux mille vingt-deux, n’aura jamais autant de chance de réussir à être élue.
Le problème avec la populace, c’est qu’elle est nombreuse.
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La Cégété croit savoir que l’odeur qui a empuanti Rouen au tournant de l’an n’était pas due aux feux de cheminée mais à un incident chez Multisol, sous-traitant de Lubrizol. La Préfecture dit que ce n’est pas vrai.
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Ce qui est sûr, c’est que la Police Municipale est fermée pour des cas de Covid (un avéré, deux présumés). Pas question d’aller y chercher un objet perdu.
6 janvier 2021
Comment entrer en contact avec un restaurant lointain en ce temps de fermeture administrative ? Pour informer le patron de Chez Ma Pomme à Dinard de la somme débitée deux fois sans contact avec sa serveuse à l’issue d’un repas pris en terrasse en octobre dernier, j’ai choisi il y a quelques semaines la voie postale.
La réponse me parvient par le même moyen ce mercredi midi sous forme d’un chèque de vingt et un euros quatre-vingt-dix accompagné d’un petit mot d’excuse. Voilà un bel exemple d’honnêteté commerçante, car en cas de non réponse, qu’aurais-je pu faire ? Rien.
Je ne sais si la vie me laissera le temps de repasser par Dinard mais si c’est le cas on reverra ma pomme à la terrasse de Chez Ma Pomme.
*
La grosse farce du jour : des médecins médiatiques qui se font vacciner devant les caméras des télés « pour montrer l’exemple », parmi lesquels certains qui ne sont que des pipeules, le genre Michel Cymes, tous volant leurs doses à des vieux et autres fragiles.
Pour un médecin, se faire vacciner avant ses patients pendant une catastrophe sanitaire, c’est comme quitter le navire avant ses passagers dans une catastrophe maritime pour un capitaine.
La réponse me parvient par le même moyen ce mercredi midi sous forme d’un chèque de vingt et un euros quatre-vingt-dix accompagné d’un petit mot d’excuse. Voilà un bel exemple d’honnêteté commerçante, car en cas de non réponse, qu’aurais-je pu faire ? Rien.
Je ne sais si la vie me laissera le temps de repasser par Dinard mais si c’est le cas on reverra ma pomme à la terrasse de Chez Ma Pomme.
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La grosse farce du jour : des médecins médiatiques qui se font vacciner devant les caméras des télés « pour montrer l’exemple », parmi lesquels certains qui ne sont que des pipeules, le genre Michel Cymes, tous volant leurs doses à des vieux et autres fragiles.
Pour un médecin, se faire vacciner avant ses patients pendant une catastrophe sanitaire, c’est comme quitter le navire avant ses passagers dans une catastrophe maritime pour un capitaine.
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