Je n’emploie jamais le verbe pisser, lui préférant l’enfantin faire pipi ou le technique uriner. De même, je ne vais pas aux chiottes, mais aux toilettes ou aux vécés. J’ai été éduqué dans une famille où ni parents ni grands-parents ne disaient un gros mot. J’en suis resté marqué.
Aussi du livre Pisser à Paris (Guide pratique et culturel des WC gratuits) de Claude Lussac et Nathalie Marx publié en deux mille douze aux Editions du Palio avec le soutien de Neoblaste qui a pour objectif de féconder les cerveaux et propager les pratiques, je n’aime pas le titre. Pour le reste, je suis bien content de l’avoir trouvé chez Book-Off pour un euro (le prix à payer pour utiliser les toilettes dans les gares de la capitale).
La quatrième de couverture est expose l’objet :
Que faire si un besoin urgent vous saisit place du Panthéon ?
On peut se précipiter dans l'un des cafés branchés de la rue Soufflot. Encore faut-il être d'humeur à s'acquitter d'une consommation ou à soutenir le regard du patron.
Pour ceux qui, par principe, s'y refusent, la montagne Sainte-Geneviève ne manque pas d'endroits où l'on peut, sans péage, parvenir là où le roi se rend seul.
Les plus pressés - et les plus républicains - choisiront la mairie du Ve, les lecteurs de Joyce le Collège des Irlandais et les matheux l'Institut Poincaré. Par la rue d'Ulm, les humanistes pourront pousser jusqu'à l'Ecole normale.
L’ouvrage bénéficie en épigraphe d’une formule alambiquée de Marcel Proust : Ce sont des besoins qu’il ne suffit pas de ne pas payer pour les avoir., d’une préface de Julien Darmon, professeur associé à Sciences Po pour le Master d’Urbanisme : En un mot, cet opuscule, dont il faut remercier Claude Lussac et Nathalie Marx, soulage. et d’une « entrée en matière » qui s’achève ainsi Pisser à Paris délivre quelques-unes de leurs clés à tous les libre-pisseurs.
Il ne s’agit pas dans ce livre de recenser les nombreuses sanisettes JiCé Decaux mais les toilettes des bâtiments publics ou privés accessibles gratuitement (parfois en trichant). Chacun de ces lieux est évoqué sous l’angle pratique et historique dans un style plaisant et noté selon sa qualité matérielle (transcendant, suffisant, contingent) et intellectuelle (mythique, inspiré, stimulant).
Pour exemple, les vécés du Musée National de la Marine :
On y pénètre par la porte latérale droite.
Contrôle des sacs parfois exigeant.
Comme dans le combat naval, il faut ensuite ruser, dans une manœuvre de contournement.
Prendre à bâbord comme pour se rendre dans le musée, dépasser les caisses en faisant semblant d’aller à la boutique, puis sortir de la boutique.
Le chemin de la sortie passe devant les toilettes, à tribord.
Il est précisé que celles-ci sont réservées aux visiteurs du musée.
On peut s’affranchir sans risque de cette contrainte, à portée plus rhétorique que disciplinaire.
Les WC sont fonctionnels.
Ils affichent la proportion d’urinoirs la plus élevée des lieux publics de la capitale.
Peut-être les toilettes du Musée de la Marine sont-elles soumises aux mêmes normes que les bâtiments de la Royale ?
*
Libre-pisseur, je le suis, au point de souvent pratiquer sur la voie publique dans les villes de province. A Paris, je me méfie de l’amende qui pourrait m’interrompre. Sauf quand je me sens en totale sécurité. Comme la fois où j’ai arrosé des bambous près de l’Elysée sur le conseil et sous la surveillance d’un Céhéresse, un très bon souvenir.
Aussi du livre Pisser à Paris (Guide pratique et culturel des WC gratuits) de Claude Lussac et Nathalie Marx publié en deux mille douze aux Editions du Palio avec le soutien de Neoblaste qui a pour objectif de féconder les cerveaux et propager les pratiques, je n’aime pas le titre. Pour le reste, je suis bien content de l’avoir trouvé chez Book-Off pour un euro (le prix à payer pour utiliser les toilettes dans les gares de la capitale).
La quatrième de couverture est expose l’objet :
Que faire si un besoin urgent vous saisit place du Panthéon ?
On peut se précipiter dans l'un des cafés branchés de la rue Soufflot. Encore faut-il être d'humeur à s'acquitter d'une consommation ou à soutenir le regard du patron.
Pour ceux qui, par principe, s'y refusent, la montagne Sainte-Geneviève ne manque pas d'endroits où l'on peut, sans péage, parvenir là où le roi se rend seul.
Les plus pressés - et les plus républicains - choisiront la mairie du Ve, les lecteurs de Joyce le Collège des Irlandais et les matheux l'Institut Poincaré. Par la rue d'Ulm, les humanistes pourront pousser jusqu'à l'Ecole normale.
L’ouvrage bénéficie en épigraphe d’une formule alambiquée de Marcel Proust : Ce sont des besoins qu’il ne suffit pas de ne pas payer pour les avoir., d’une préface de Julien Darmon, professeur associé à Sciences Po pour le Master d’Urbanisme : En un mot, cet opuscule, dont il faut remercier Claude Lussac et Nathalie Marx, soulage. et d’une « entrée en matière » qui s’achève ainsi Pisser à Paris délivre quelques-unes de leurs clés à tous les libre-pisseurs.
Il ne s’agit pas dans ce livre de recenser les nombreuses sanisettes JiCé Decaux mais les toilettes des bâtiments publics ou privés accessibles gratuitement (parfois en trichant). Chacun de ces lieux est évoqué sous l’angle pratique et historique dans un style plaisant et noté selon sa qualité matérielle (transcendant, suffisant, contingent) et intellectuelle (mythique, inspiré, stimulant).
Pour exemple, les vécés du Musée National de la Marine :
On y pénètre par la porte latérale droite.
Contrôle des sacs parfois exigeant.
Comme dans le combat naval, il faut ensuite ruser, dans une manœuvre de contournement.
Prendre à bâbord comme pour se rendre dans le musée, dépasser les caisses en faisant semblant d’aller à la boutique, puis sortir de la boutique.
Le chemin de la sortie passe devant les toilettes, à tribord.
Il est précisé que celles-ci sont réservées aux visiteurs du musée.
On peut s’affranchir sans risque de cette contrainte, à portée plus rhétorique que disciplinaire.
Les WC sont fonctionnels.
Ils affichent la proportion d’urinoirs la plus élevée des lieux publics de la capitale.
Peut-être les toilettes du Musée de la Marine sont-elles soumises aux mêmes normes que les bâtiments de la Royale ?
*
Libre-pisseur, je le suis, au point de souvent pratiquer sur la voie publique dans les villes de province. A Paris, je me méfie de l’amende qui pourrait m’interrompre. Sauf quand je me sens en totale sécurité. Comme la fois où j’ai arrosé des bambous près de l’Elysée sur le conseil et sous la surveillance d’un Céhéresse, un très bon souvenir.