Le soleil brille déjà bien quand j’arrive à Paris ce mercredi matin. La blancheur des bâtiments n’en est que plus visible depuis le bus Vingt-Neuf, maisons du bord de Seine, Notre-Dame (ce qu’il en reste), la Tour Saint-Jacques, l’Hôtel de Ville, jusqu’à la colonne de la Bastille au pied de laquelle, trace de la manifestation d’hier, est inscrite à la peinture noire, d’une écriture pressée : « Tu nous mets 64 on te remet 68 ».
Un soleil présent en début de février a pour défaut d’être bas. Quand on l’a dans le dos, c’est bon. Quand on l’a de face, on est ébloui. Personnellement, je n’y vois même quasiment rien. Je marche encore plus prudemment que d’habitude.
Au comptoir du Camélia, je bois un café tout en découvrant dans Le Parisien que les seniors ont de l’avenir puis à dix heures entre chez Book-Off où je vends dix livres pour six euros cinquante, un modeste gain que j’investis dans des livres à un euro.
Sorti de là, le froid m’incite à boire un deuxième café. Ce que je fais au comptoir du Café du Faubourg. Je suis le seul accoudé face au vieux serveur. Pour payer je lui tends une pièce de deux euros.
-Posez, me dit-il.
-Vous êtes drôlement aimable ce matin.
-Je ne prends jamais l’argent dans la main.
Il me rend la monnaie dans une soucoupe.
-Pas étonnant qu’il n’y ait plus personne dans ce café, lui dis-je.
-C’est ça, allez.
Je vais. Jusqu'au Marché d’Aligre où le froid est supportable grâce au soleil. Le premier vendeur de livres a sorti tous ses poches, sept pour cinq euros, mais j’ai déjà ceux qui m’intéressent. Le second n’a pas de nouvelle bibliothèque d’écrivain à proposer.
A la station de métro Ledru-Rollin je fais recharger ma carte Navigo puis par les lignes Trois et Un me dirige vers Châtelet. Il est midi pile quand j’entre au restaurant Chez Vigouroux. L’habituel serveur et la grande serveuse blonde n’y sont pas. En revanche la clientèle abonde, bientôt plus une place de libre. Une soupe de potiron, un bœuf carotte et me voilà rassasié.
Au sous-sol du Book-Off de Saint-Martin, je retiens quelques livres à un euro puis, avec le métro Quatorze, je vais jusqu’à Pyramides. Toujours ébloui, je marche jusqu’au Bistrot d’Edmond et commande un café comptoir à une jeune et nouvelle serveuse. Quand je lui tends une pièce de deux euros, elle la prend avec sa main puis me rend la monnaie en la posant dans la mienne.
Au Book-Off d’à côté je complète mon butin du jour puis rentre avec le train de seize heures quarante. Le soleil descendant gêne ma lecture de Storr architecte de l’ailleurs de Françoise Cloarec. Peu de monde ce jour dans la voiture Cinq qui a l’avantage lors de l’arrivée à Rouen de s’arrêter en face de l’escalier mécanique.
*
Dans le train de l’aller, une étudiante et un étudiant en médecine. J’essaie de ne pas écouter leur conservation. Il est question de suture d’oreille puis d’intubation enfin d’un qui « est arrivé sur ses deux pieds et a fini en réa ».
*
Au Café du Faubourg, la crêpe au sucre est maintenant à cinq euros (moins on a de clients, plus on augmente les prix).
*
Dans le métro Trois, des vigiles Vogue Sécurité, des privés qui travaillent pour la Hairatépé.
Dans le métro Un, un faux boiteux plié en deux sur sa béquille : « S’il vous plaît, une petite pièce d’à manger ». Lui aussi descend à Châtelet. La béquille sous le bras, il entre Chez Vigouroux et commande un verre de vin blanc.
*
Parmi les livres rapportés Monde animal de Blaise Hofmann (Editions d’Autre Part) avec un envoi de l’auteur : « Bien chère Delphine, la nature se consulte comme une bibliothèque… Vive Sion, Blaise ».
Sion où se tient le Festival du Livre Suisse.
Un soleil présent en début de février a pour défaut d’être bas. Quand on l’a dans le dos, c’est bon. Quand on l’a de face, on est ébloui. Personnellement, je n’y vois même quasiment rien. Je marche encore plus prudemment que d’habitude.
Au comptoir du Camélia, je bois un café tout en découvrant dans Le Parisien que les seniors ont de l’avenir puis à dix heures entre chez Book-Off où je vends dix livres pour six euros cinquante, un modeste gain que j’investis dans des livres à un euro.
Sorti de là, le froid m’incite à boire un deuxième café. Ce que je fais au comptoir du Café du Faubourg. Je suis le seul accoudé face au vieux serveur. Pour payer je lui tends une pièce de deux euros.
-Posez, me dit-il.
-Vous êtes drôlement aimable ce matin.
-Je ne prends jamais l’argent dans la main.
Il me rend la monnaie dans une soucoupe.
-Pas étonnant qu’il n’y ait plus personne dans ce café, lui dis-je.
-C’est ça, allez.
Je vais. Jusqu'au Marché d’Aligre où le froid est supportable grâce au soleil. Le premier vendeur de livres a sorti tous ses poches, sept pour cinq euros, mais j’ai déjà ceux qui m’intéressent. Le second n’a pas de nouvelle bibliothèque d’écrivain à proposer.
A la station de métro Ledru-Rollin je fais recharger ma carte Navigo puis par les lignes Trois et Un me dirige vers Châtelet. Il est midi pile quand j’entre au restaurant Chez Vigouroux. L’habituel serveur et la grande serveuse blonde n’y sont pas. En revanche la clientèle abonde, bientôt plus une place de libre. Une soupe de potiron, un bœuf carotte et me voilà rassasié.
Au sous-sol du Book-Off de Saint-Martin, je retiens quelques livres à un euro puis, avec le métro Quatorze, je vais jusqu’à Pyramides. Toujours ébloui, je marche jusqu’au Bistrot d’Edmond et commande un café comptoir à une jeune et nouvelle serveuse. Quand je lui tends une pièce de deux euros, elle la prend avec sa main puis me rend la monnaie en la posant dans la mienne.
Au Book-Off d’à côté je complète mon butin du jour puis rentre avec le train de seize heures quarante. Le soleil descendant gêne ma lecture de Storr architecte de l’ailleurs de Françoise Cloarec. Peu de monde ce jour dans la voiture Cinq qui a l’avantage lors de l’arrivée à Rouen de s’arrêter en face de l’escalier mécanique.
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Dans le train de l’aller, une étudiante et un étudiant en médecine. J’essaie de ne pas écouter leur conservation. Il est question de suture d’oreille puis d’intubation enfin d’un qui « est arrivé sur ses deux pieds et a fini en réa ».
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Au Café du Faubourg, la crêpe au sucre est maintenant à cinq euros (moins on a de clients, plus on augmente les prix).
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Dans le métro Trois, des vigiles Vogue Sécurité, des privés qui travaillent pour la Hairatépé.
Dans le métro Un, un faux boiteux plié en deux sur sa béquille : « S’il vous plaît, une petite pièce d’à manger ». Lui aussi descend à Châtelet. La béquille sous le bras, il entre Chez Vigouroux et commande un verre de vin blanc.
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Parmi les livres rapportés Monde animal de Blaise Hofmann (Editions d’Autre Part) avec un envoi de l’auteur : « Bien chère Delphine, la nature se consulte comme une bibliothèque… Vive Sion, Blaise ».
Sion où se tient le Festival du Livre Suisse.