Ce lundi matin, quand je passe devant le Musée des Beaux-Arts, des ouvriers en orange s’activent à réparer les dalles brisées de l’esplanade Marcel-Duchamp, des dégâts dont sont responsables les camions et les engins du chantier presque terminé de la « canopée » de l’allée Eugène-Delacroix.
Ouvrant la boîte à livres, j’y vois Chemin de ronde, les mémoires de Katia Granoff, un Dix/Dix-Huit de la haute époque. J’ai eu ce livre. Je l’ai lu. Je l’ai vendu. Mon exemplaire bénéficiait d’une dédicace de l’auteure.
Malgré l’autographe de la galeriste, je n’avais pas réussi à le vendre via Internet. Aussi l’ai-je cédé pour quelques dizaines de centimes au bouquiniste du Rêve de l’Escalier il y a plusieurs années.
Je prends ce livre en main et le reconnais à son dos fatigué. J’en ai la confirmation en lisant sur la page de garde d’une grande écriture penchant vers la droite « Pour Liouba, de cœur, ce chemin d’une vie vouée à l’art et à la poésie. Katia Granoff 3 août 83 Honfleur. » Au-dessus et au crayon à papier, de l’écriture du bouquiniste du défunt Rêve de l’Escalier, son prix de vente : 2,50 €.
Il y a quelques semaines, lors d’une de mes insomnies, essayant de me rappeler tous les ouvrages avec envoi ou dédicace de leur auteur(e) que j’ai ou que j’ai eus, je m’étais souvenu de celui-là. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est la cause de sa présence dans cette boîte à livres ce lundi matin, mais il est évident que ce livre devait me revenir.
*
La mort de Bernard Pivot. Il y eut de bons moments littéraires de télévision avec lui, que ses successeurs ont été et sont loin d’égaler, des robinets d’eau tiède.
Je l’ai déjà écrit, je l’ai croisé un jour d’été à Aix-en-Provence sur le cours Mirabeau, j’entrais à la Maison de la Presse pour acheter Libération, il en sortait avec L’Equipe.
*
Tiré de ma lecture de train du mardi trente avril, Contemporains pittoresques de Guillaume Apollinaire, à l’article Alfred Jarry :
Sur la cheminée se dressait un grand phalle de pierre, travail japonais, don de Félicien Rops à Jarry, qui tenait le chibre plus grand que nature toujours recouvert d’une calotte de velours violet, depuis le jour où le monolithe exotique avait effrayé une dame de lettres tout essoufflée d’avoir monté au troisième et demi et dépaysée par cette grande chamblerie démeublée.
-C’est un moulage ? avait demandé la dame.
-Non, répondit Jarry, c’est une réduction.
Ouvrant la boîte à livres, j’y vois Chemin de ronde, les mémoires de Katia Granoff, un Dix/Dix-Huit de la haute époque. J’ai eu ce livre. Je l’ai lu. Je l’ai vendu. Mon exemplaire bénéficiait d’une dédicace de l’auteure.
Malgré l’autographe de la galeriste, je n’avais pas réussi à le vendre via Internet. Aussi l’ai-je cédé pour quelques dizaines de centimes au bouquiniste du Rêve de l’Escalier il y a plusieurs années.
Je prends ce livre en main et le reconnais à son dos fatigué. J’en ai la confirmation en lisant sur la page de garde d’une grande écriture penchant vers la droite « Pour Liouba, de cœur, ce chemin d’une vie vouée à l’art et à la poésie. Katia Granoff 3 août 83 Honfleur. » Au-dessus et au crayon à papier, de l’écriture du bouquiniste du défunt Rêve de l’Escalier, son prix de vente : 2,50 €.
Il y a quelques semaines, lors d’une de mes insomnies, essayant de me rappeler tous les ouvrages avec envoi ou dédicace de leur auteur(e) que j’ai ou que j’ai eus, je m’étais souvenu de celui-là. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est la cause de sa présence dans cette boîte à livres ce lundi matin, mais il est évident que ce livre devait me revenir.
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La mort de Bernard Pivot. Il y eut de bons moments littéraires de télévision avec lui, que ses successeurs ont été et sont loin d’égaler, des robinets d’eau tiède.
Je l’ai déjà écrit, je l’ai croisé un jour d’été à Aix-en-Provence sur le cours Mirabeau, j’entrais à la Maison de la Presse pour acheter Libération, il en sortait avec L’Equipe.
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Tiré de ma lecture de train du mardi trente avril, Contemporains pittoresques de Guillaume Apollinaire, à l’article Alfred Jarry :
Sur la cheminée se dressait un grand phalle de pierre, travail japonais, don de Félicien Rops à Jarry, qui tenait le chibre plus grand que nature toujours recouvert d’une calotte de velours violet, depuis le jour où le monolithe exotique avait effrayé une dame de lettres tout essoufflée d’avoir monté au troisième et demi et dépaysée par cette grande chamblerie démeublée.
-C’est un moulage ? avait demandé la dame.
-Non, répondit Jarry, c’est une réduction.