Je monte dans le car Zou ! numéro Huit Cent Soixante-Seize de huit heures quinze ce samedi sous un ciel gris. Son terminus est Saint-Tropez et s’il est un endroit où je ne veux plus mettre le pied, c’est bien dans cette ville. Mon objectif est Sainte-Maxime où je suis passé trop vite autrefois. On l’atteint au bout de trois quarts d’heure après avoir longé la côte par Les Issambres.
Je descends à l’arrêt Théâtre de la Mer (rien à voir avec celui de Sète, c’est un chapiteau installé en saison pour des concerts gratuits). Il y a des endroits où je me sens bien dès l’arrivée. Sainte-Maxime est de ceux-là. Cette voisine de Saint-Trop a su garder une certaine forme d’authenticité. Je passe par le port à taille humaine et à bateaux ordinaires dont quatre bateaux de pêche, la hallette de vente directe du poisson peu fournie, les jolies rues intérieures avec un petit marché, la Tour Carrée, la petite église Sainte-Maxime, l’olivier millénaire, le Casino Barrière et j’arrive au Café de France qui affiche fièrement qu’il est là « depuis 1852 ».
Il est dix heures. Je m’installe sous sa véranda. La clientèle est bourgeoise mais non ostentatoire, locale et étrangère. Pour la servir, un ballet de serveurs et serveuses à tablier. « Chaud ! », ne cesse-t-on d’entendre quand filent au bout de bras les plateaux porteurs de petits-déjeuners. « Et c’est parti pour le show ! », commente l’un d’eux. Mon café à deux euros dix bu, je lis Balzac.
A midi, je déjeune à côté, à La Réserve, « maison fondée en 1949 ». Pour vingt euros, une formule du jour propose un tajine d’agneau à l’orange et cumin et une mousse au chocolat. L’agneau doit être du mouton mais c’est bon. La clientèle est composée d’habitués un peu exigeants quant au choix de leur table. On a peur des courants d’air qui « donnent des maux de gorge ».
Je marche jusqu’au bout de l’avenue pour boire un café à deux euros au Café Maxime où je reprends Balzac. Maintenant ma vie est monotone et sans accident.
Le ciel est toujours gris quand je rentre à Saint-Raphaël avec le car Zou ! de quatorze heures douze dans lequel je suis loin d’être seul.
*
A Sainte-Maxime, comme à Paris, on n’est jamais à l’abri de croiser une célébrité. Cet homme bronzé aux cheveux en arrière, accompagné d’une blonde à lunettes noires, qui commande une bouteille de rosé et un plateau de fruits de mer pour deux à La Réserve en est peut-être une, inconnue de moi.
Cette ville plaît à beaucoup. Y ont résidé, entre autres, Louis Lumière, Victor Margueritte, Paul Géraldy, François Deguelt, Emmanuelle Béart, Bertrand Tavernier, Jean de Brunhoff, Colette, René Crevel, Gaston Rébuffat, Théodore Botrel, Antoine Pinay, Antonin Artaud, Michel Sardou, la famille royale de Suède, et Aguigui Mouna.
Je descends à l’arrêt Théâtre de la Mer (rien à voir avec celui de Sète, c’est un chapiteau installé en saison pour des concerts gratuits). Il y a des endroits où je me sens bien dès l’arrivée. Sainte-Maxime est de ceux-là. Cette voisine de Saint-Trop a su garder une certaine forme d’authenticité. Je passe par le port à taille humaine et à bateaux ordinaires dont quatre bateaux de pêche, la hallette de vente directe du poisson peu fournie, les jolies rues intérieures avec un petit marché, la Tour Carrée, la petite église Sainte-Maxime, l’olivier millénaire, le Casino Barrière et j’arrive au Café de France qui affiche fièrement qu’il est là « depuis 1852 ».
Il est dix heures. Je m’installe sous sa véranda. La clientèle est bourgeoise mais non ostentatoire, locale et étrangère. Pour la servir, un ballet de serveurs et serveuses à tablier. « Chaud ! », ne cesse-t-on d’entendre quand filent au bout de bras les plateaux porteurs de petits-déjeuners. « Et c’est parti pour le show ! », commente l’un d’eux. Mon café à deux euros dix bu, je lis Balzac.
A midi, je déjeune à côté, à La Réserve, « maison fondée en 1949 ». Pour vingt euros, une formule du jour propose un tajine d’agneau à l’orange et cumin et une mousse au chocolat. L’agneau doit être du mouton mais c’est bon. La clientèle est composée d’habitués un peu exigeants quant au choix de leur table. On a peur des courants d’air qui « donnent des maux de gorge ».
Je marche jusqu’au bout de l’avenue pour boire un café à deux euros au Café Maxime où je reprends Balzac. Maintenant ma vie est monotone et sans accident.
Le ciel est toujours gris quand je rentre à Saint-Raphaël avec le car Zou ! de quatorze heures douze dans lequel je suis loin d’être seul.
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A Sainte-Maxime, comme à Paris, on n’est jamais à l’abri de croiser une célébrité. Cet homme bronzé aux cheveux en arrière, accompagné d’une blonde à lunettes noires, qui commande une bouteille de rosé et un plateau de fruits de mer pour deux à La Réserve en est peut-être une, inconnue de moi.
Cette ville plaît à beaucoup. Y ont résidé, entre autres, Louis Lumière, Victor Margueritte, Paul Géraldy, François Deguelt, Emmanuelle Béart, Bertrand Tavernier, Jean de Brunhoff, Colette, René Crevel, Gaston Rébuffat, Théodore Botrel, Antoine Pinay, Antonin Artaud, Michel Sardou, la famille royale de Suède, et Aguigui Mouna.