Ce vendredi matin, juste avant de rejoindre le Crédit à Bricoles où ma conseillère (comme on dit dans la banque) veut me voir, j’apprends qu’un homme armé d’une barre de fer et d’un couteau a été descendu par la Police après qu’il a mis le feu à la Synagogue de Rouen.
La rue des Bons-Enfants où cela s’est passé est perpendiculaire à la rue de la Jeanne où j’ai rendez-vous mais à mon arrivée, personne ne semble être informé de l’évènement. Ce qu’a à me proposer mon aimable conseillère ne peut me convenir car il faudrait bloquer des fonds pendant dix ans et il y a peu de chance que je sois encore vivant dans une décennie. Elle veut me faire croire que je ne suis pas encore un vieux, aucune chance que ça marche avec moi. Notre rencontre n’est cependant pas inutile car elle m’apprend que je peux faire transférer sans frais mon Livret A de la Caisse des Pargnes au Crédit à Bricoles si un jour je le veux.
En sortant, j’assiste au défilé chantant de la Section Norvégienne du Lycée Pierre Corneille, une majorité de filles, certaines en tenue traditionnelle, d’autres en tenue sexy, le tout se dirigeant benoîtement vers le lieu de l’acte antisémite.
Les rues d’accès à la Synagogue sont toujours barrées lorsque, vers quatorze heures, je rejoins Le Sacre pour mon café lecture. Quelques curieux stagnent devant les barrières. Darmanin est sur place. L’acte antisémite, dont on sait maintenant que l’auteur est un Algérien en situation irrégulière, ne perturbe en rien l’emploi du temps de la plupart des Rouennais(e)s. C’est la Braderie de Printemps. Les commerçants ont sorti les portants. La société de consolation se donne à fond.
Il y a quand même plusieurs centaines de personnes au « Rassemblement Républicain » appelé par Nicolas Mayer-Rossignol, Maire de Rouen, Socialiste, à dix-huit heures devant l’Hôtel de Ville. Derrière moi, un homme dit qu’il a peur pour ses petits-enfants et ses petits-neveux. Je reconnais là un que je n’aime pas croiser, ancien élu F-Haine au conseil municipal, porteur d’une écharpe normande (me semble-t-il) et une, bien plus sympathique, porteuse d’un discret foulard, Latifa Ibn Ziaten, la mère du premier militaire assassiné par le terroriste de Toulouse. Nicolas Mayer-Rossignol prend la parole et parle bien, de même que le Préfet, puis une minute de silence, La Marseillaise et chacun rentre chez soi.
*
La veille, la ville de Rouen avait déjà fait parler d’elle en matière d’antisémitisme, l’influenceuse locale à un million d’abonné(e)s se vantant de ne travailler avec aucun Juif, une certaine Poupette Kenza.
La rue des Bons-Enfants où cela s’est passé est perpendiculaire à la rue de la Jeanne où j’ai rendez-vous mais à mon arrivée, personne ne semble être informé de l’évènement. Ce qu’a à me proposer mon aimable conseillère ne peut me convenir car il faudrait bloquer des fonds pendant dix ans et il y a peu de chance que je sois encore vivant dans une décennie. Elle veut me faire croire que je ne suis pas encore un vieux, aucune chance que ça marche avec moi. Notre rencontre n’est cependant pas inutile car elle m’apprend que je peux faire transférer sans frais mon Livret A de la Caisse des Pargnes au Crédit à Bricoles si un jour je le veux.
En sortant, j’assiste au défilé chantant de la Section Norvégienne du Lycée Pierre Corneille, une majorité de filles, certaines en tenue traditionnelle, d’autres en tenue sexy, le tout se dirigeant benoîtement vers le lieu de l’acte antisémite.
Les rues d’accès à la Synagogue sont toujours barrées lorsque, vers quatorze heures, je rejoins Le Sacre pour mon café lecture. Quelques curieux stagnent devant les barrières. Darmanin est sur place. L’acte antisémite, dont on sait maintenant que l’auteur est un Algérien en situation irrégulière, ne perturbe en rien l’emploi du temps de la plupart des Rouennais(e)s. C’est la Braderie de Printemps. Les commerçants ont sorti les portants. La société de consolation se donne à fond.
Il y a quand même plusieurs centaines de personnes au « Rassemblement Républicain » appelé par Nicolas Mayer-Rossignol, Maire de Rouen, Socialiste, à dix-huit heures devant l’Hôtel de Ville. Derrière moi, un homme dit qu’il a peur pour ses petits-enfants et ses petits-neveux. Je reconnais là un que je n’aime pas croiser, ancien élu F-Haine au conseil municipal, porteur d’une écharpe normande (me semble-t-il) et une, bien plus sympathique, porteuse d’un discret foulard, Latifa Ibn Ziaten, la mère du premier militaire assassiné par le terroriste de Toulouse. Nicolas Mayer-Rossignol prend la parole et parle bien, de même que le Préfet, puis une minute de silence, La Marseillaise et chacun rentre chez soi.
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La veille, la ville de Rouen avait déjà fait parler d’elle en matière d’antisémitisme, l’influenceuse locale à un million d’abonné(e)s se vantant de ne travailler avec aucun Juif, une certaine Poupette Kenza.