Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

L’ultime liberté

12 décembre 2022


Ce n’est pas demain que la France cessera d’être à la traîne dans le domaine des libertés et que je pourrai avoir l’esprit un peu plus tranquille quant à ma fin de vie, le suicide assisté devenu possible. Macron n’est pas plus courageux que Hollande. Ainsi, lors de sa rencontre avec l’enjuponné du Vatican, il a été on ne peut plus faux-jeton : « Sur le sujet de la fin de vie, j'en ai parlé d'initiative au pape, en lui disant que je n'aimais pas le mot d'euthanasie » « La mort, c'est un moment de vie, pas un acte technique. » Sa dernière manœuvre dilatoire est la mise en place de la Convention Citoyenne sur la Fin de Vie où des quidams tirés au sort vont blablater jusqu’en mars.
Dans cette affaire, les cathos de France sont à la manœuvre. Les articles se succèdent dans Le Figaro qui racontent qu’on peut être heureux de vivre quand on est grabataire et incontinent. Libres à eux d’en jouir mais qu’ils ne se mêlent pas du désir d’autres d’en finir.
En face, l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, dont je fais partie depuis des lustres, ne fait pas le poids, molle dans ses actions et s’appuyant à tort sur l’avis des médecins. Parfois, je me demande si elle veut vraiment l’adoption d’une loi permettant à chacun d’en finir quand il juge le moment arrivé. Une loi votée, ce serait sa fin à elle.
Une autre association a vu le jour nommée Ultime Liberté, Association pour la Légalisation du Suicide Assisté et de l’Euthanasie Volontaire, qui dénie aux médecins la faculté de s’occuper de cette question (la plupart de ces médecins étant d’ailleurs cathos). Certain(e)s de ses adhérent(e)s ont vu la Police frapper à leur porte à six heures du matin avec un mandat de perquisition. Il s’agissait de leur confisquer le flacon de Pentobarbital acheté au Mexique via Internet. Les Pieds sur terre sur France Culture en ont fait une délicieuse émission intitulée Barbiturique et vieilles dentelles.
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Tout ce qui ne pose pas problème dans les autres pays européens est l’objet en France de débats interminables et de conflits hystériques, puis quand une loi est enfin votée, on encense qui l’a portée (Badinter Veil Taubira) comme si on était à la pointe du combat, alors qu’on n’a fait que rattraper les voisins.
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Mon espoir de voir les joueurs de l’équipe de France de foute vite battus au Qatar a fait long feu. Les hordes de fanatiques sont dans les rues à la fin de chaque match. Ils appellent cela célébrer (hurlements, claque-sons, pétards, feux d’artifice).
Double peine : les joueurs de l’équipe du Maroc gagnent aussi et leurs hordes de fanatiques font encore plus de bruit.