Fin des notes prises lors de ma lecture de la première partie des Carnets (Les années Jules et Jim, 1920-1921) d’Henri-Pierre Roché parue chez André Dimanche soixante-dix ans après les faits, dans lesquels l’auteur relate sa vie dissolue, cette liberté sexuelle suscitant parfois des ennuis lorsqu’elle s’épanouit dans la campagne allemande où une femme ne saurait être en pantalon :
Hohenschäftlarn, mardi vingt-trois août mil neuf cent vingt et un :
Thé tous ensemble et promenade à travers le village, Luk en homme, pantalon toile blanche, ce qui amène des interpellations et (demain) la visite du garde-champêtre qui lui annonce une amende pour outrage aux mœurs.
Hohenschäftlarn, vendredi vingt-six août mil neuf cent vingt et un :
Le soir je ne sais pas ce qu’elle invente avec sa gorge, mais le God y pénètre en totalité, y est à l’aise, sent encore de l’espace devant lui, y sp. comme un fou.
Hohenschäftlarn, mardi six septembre mil neuf cent vingt et un :
Un gendarme arrive, demande à parler à Hln. seule : c’est au sujet de son amende de vingt marks pour avoir promené dans le village en costume d’homme. –Elle redescend : le gendarme demande à me parler aussi. Franz m’accompagne : la petite servante qui était là il y a huit jours, a quitté la maison, sans explication. Elle a déclaré m’avoir vu nu dans le jardin, en allant soigner les poules.
Hohenschäftlarn, mardi vingt septembre mil neuf cent vingt et un :
Hln. me dit : « Franz s’ennuie. Je devrais le caresser ? » –Je lui dis : « Doucement, pas trop ». –Ils sont sur le balcon. Je suis dans la chambre. Hln. est assise sur Franz, son derrière sur son sexe à lui. Je la vois bouger. (…)
Promenade nous trois avant dîner, vers Irschenhausen –la femme qui nous insulte soudain terriblement, au bout du village, en patois. Nous ne comprenons presque rien à ce qu’elle dit. J’imagine que cela s’adresse à Hln. dont le maillot vert de football révèle la poitrine. Mais non. Le mot « étrangers » et « boîte à lait » revient dans ses paroles. Elle nous reproche de faire monter le prix du lait.
Berlin, dimanche seize octobre mil neuf cent vingt et un :
Einstein, rond, ressemblant beaucoup à Franz, au point que Franz a reçu une fois à Paris d’une petite cocotte une gifle destinée à Einstein. (…)
Retour par un train bondé, dans un wagon sans lumière. Cinq couples jeunes qui s’embrassent sans trêve, doucement, joliment. (…) Je remarque soudain qu’un des couples les plus enlacés est composé de deux jeunes filles blondes, qui jouent avec leurs cheveux, leurs lèvres, follement, ivrement, et avec une grande innocence.
Berlin, mercredi dix-neuf octobre mil neuf cent vingt et un (toujours obsédé par l’idée de faire un fils à Helen) :
Pourquoi Dieu m’aurait-il donné un sexe puissant et qui est la seule partie de mon corps que je trouve belle ?
Weimar, mercredi deux novembre mil neuf cent vingt et un :
Notre situation à trois, avec Franz, est déjà prévue et réglée par le code de mariage russe. Elle est naturelle, fréquente, pas compliquée.
Henri-Pierre Roché n’aura jamais d’enfant avec Helen Hessel, leur histoire prendra bientôt fin mais la seconde partie des Carnets (Les années Jules et Jim) n’a malheureusement pas été publiée à ce jour.
*
Henri-Pierre Roché a également inspiré L’homme qui aimait les femmes à François Truffaut, son rôle étant tenu par Charles Denner.
Hohenschäftlarn, mardi vingt-trois août mil neuf cent vingt et un :
Thé tous ensemble et promenade à travers le village, Luk en homme, pantalon toile blanche, ce qui amène des interpellations et (demain) la visite du garde-champêtre qui lui annonce une amende pour outrage aux mœurs.
Hohenschäftlarn, vendredi vingt-six août mil neuf cent vingt et un :
Le soir je ne sais pas ce qu’elle invente avec sa gorge, mais le God y pénètre en totalité, y est à l’aise, sent encore de l’espace devant lui, y sp. comme un fou.
Hohenschäftlarn, mardi six septembre mil neuf cent vingt et un :
Un gendarme arrive, demande à parler à Hln. seule : c’est au sujet de son amende de vingt marks pour avoir promené dans le village en costume d’homme. –Elle redescend : le gendarme demande à me parler aussi. Franz m’accompagne : la petite servante qui était là il y a huit jours, a quitté la maison, sans explication. Elle a déclaré m’avoir vu nu dans le jardin, en allant soigner les poules.
Hohenschäftlarn, mardi vingt septembre mil neuf cent vingt et un :
Hln. me dit : « Franz s’ennuie. Je devrais le caresser ? » –Je lui dis : « Doucement, pas trop ». –Ils sont sur le balcon. Je suis dans la chambre. Hln. est assise sur Franz, son derrière sur son sexe à lui. Je la vois bouger. (…)
Promenade nous trois avant dîner, vers Irschenhausen –la femme qui nous insulte soudain terriblement, au bout du village, en patois. Nous ne comprenons presque rien à ce qu’elle dit. J’imagine que cela s’adresse à Hln. dont le maillot vert de football révèle la poitrine. Mais non. Le mot « étrangers » et « boîte à lait » revient dans ses paroles. Elle nous reproche de faire monter le prix du lait.
Berlin, dimanche seize octobre mil neuf cent vingt et un :
Einstein, rond, ressemblant beaucoup à Franz, au point que Franz a reçu une fois à Paris d’une petite cocotte une gifle destinée à Einstein. (…)
Retour par un train bondé, dans un wagon sans lumière. Cinq couples jeunes qui s’embrassent sans trêve, doucement, joliment. (…) Je remarque soudain qu’un des couples les plus enlacés est composé de deux jeunes filles blondes, qui jouent avec leurs cheveux, leurs lèvres, follement, ivrement, et avec une grande innocence.
Berlin, mercredi dix-neuf octobre mil neuf cent vingt et un (toujours obsédé par l’idée de faire un fils à Helen) :
Pourquoi Dieu m’aurait-il donné un sexe puissant et qui est la seule partie de mon corps que je trouve belle ?
Weimar, mercredi deux novembre mil neuf cent vingt et un :
Notre situation à trois, avec Franz, est déjà prévue et réglée par le code de mariage russe. Elle est naturelle, fréquente, pas compliquée.
Henri-Pierre Roché n’aura jamais d’enfant avec Helen Hessel, leur histoire prendra bientôt fin mais la seconde partie des Carnets (Les années Jules et Jim) n’a malheureusement pas été publiée à ce jour.
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Henri-Pierre Roché a également inspiré L’homme qui aimait les femmes à François Truffaut, son rôle étant tenu par Charles Denner.