C’est sûr d’être content que je me rends à l’Opéra ce vendredi soir, car la baguette y sera tenue par le leprechaun Antony Hermus. L’homme au chapeau est dans un autre état d’esprit, il a dû se faire violence pour venir ce soir, manque d’envie. Pour un peu, il serait resté dans ses chaussons à la maison.
J’ai encore place isolée près de la porte. A la baisse des lumières je la quitte pour une meilleure restée libre en fond d’orchestre devant le staff. Antony Hermus, ventre en avant, fait une sobre apparition et lance Siegfried Idyll de Richard Wagner qu’il dirige à grands gestes, s’accroupissant presque parfois et souvent la bouche ouverte. Cela commence bien.
La suite est encore meilleure avec l’apparition de la mezzo-soprano Katarina Bradic, longue sylphide brune en robe noire. Elle donne à voir ses belles épaules nues et à entendre les Wesendonck Lieder du même Wagner. Quelques enthousiastes de premier balcon l’applaudissent prématurément à la fin du premier lied. Antony Hermus les calme d’un petit coup de baguette.
C’est fort applaudie que Katarina Bradic quitte la scène à l’issue des cinq lieder. A l’entracte, je retrouve l’homme au chapeau qui, assis sur une chaise de premier rang, l’a vue de près. « Alors, cela va déjà un peu mieux ? » lui dis-je. Il me le confirme.
A la reprise, Antony Hermus rejoint l’Orchestre accompagné du Trio Chausson (pianiste, violoniste, violoncelliste) pour le Triple concerto d’après le Concert en ré majeur d’Ernest Chausson, dans un arrangement de deux mille treize pour violon, violoncelle, piano et orchestre dû à Mathieu Lamboley, une œuvre chatoyante dont je me laisse parfois distraire par la façon qu’a de mouiller son doigt la jeune fille filiforme tourneuse des pages du pianiste.
Moult applaudissements saluent les performances du Trio, de l’Orchestre et d’Anthony Hermus. Mathieu Lamboley est invité à monter sur scène. M’étonnerait pas que certains le prennent pour Ernest Chausson.
*
En parallèle à sa carrière musicale, Ernest Chausson commença une carrière de bicycliste qui lui fut fatale, mourant à Limay le dix juin mil huit cent quatre-vingt dix-neuf des suites d’une chute de sa machine. Il avait quarante-quatre ans.
J’ai encore place isolée près de la porte. A la baisse des lumières je la quitte pour une meilleure restée libre en fond d’orchestre devant le staff. Antony Hermus, ventre en avant, fait une sobre apparition et lance Siegfried Idyll de Richard Wagner qu’il dirige à grands gestes, s’accroupissant presque parfois et souvent la bouche ouverte. Cela commence bien.
La suite est encore meilleure avec l’apparition de la mezzo-soprano Katarina Bradic, longue sylphide brune en robe noire. Elle donne à voir ses belles épaules nues et à entendre les Wesendonck Lieder du même Wagner. Quelques enthousiastes de premier balcon l’applaudissent prématurément à la fin du premier lied. Antony Hermus les calme d’un petit coup de baguette.
C’est fort applaudie que Katarina Bradic quitte la scène à l’issue des cinq lieder. A l’entracte, je retrouve l’homme au chapeau qui, assis sur une chaise de premier rang, l’a vue de près. « Alors, cela va déjà un peu mieux ? » lui dis-je. Il me le confirme.
A la reprise, Antony Hermus rejoint l’Orchestre accompagné du Trio Chausson (pianiste, violoniste, violoncelliste) pour le Triple concerto d’après le Concert en ré majeur d’Ernest Chausson, dans un arrangement de deux mille treize pour violon, violoncelle, piano et orchestre dû à Mathieu Lamboley, une œuvre chatoyante dont je me laisse parfois distraire par la façon qu’a de mouiller son doigt la jeune fille filiforme tourneuse des pages du pianiste.
Moult applaudissements saluent les performances du Trio, de l’Orchestre et d’Anthony Hermus. Mathieu Lamboley est invité à monter sur scène. M’étonnerait pas que certains le prennent pour Ernest Chausson.
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En parallèle à sa carrière musicale, Ernest Chausson commença une carrière de bicycliste qui lui fut fatale, mourant à Limay le dix juin mil huit cent quatre-vingt dix-neuf des suites d’une chute de sa machine. Il avait quarante-quatre ans.