Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Concert Wagner Chausson avec Katarina Bradic et le Trio Chausson à l’Opéra de Rouen

14 février 2015


C’est sûr d’être content que je me rends à l’Opéra ce vendredi soir, car la baguette y sera tenue par le leprechaun Antony Hermus. L’homme au chapeau est dans un autre état d’esprit, il a dû se faire violence pour venir ce soir, manque d’envie. Pour un peu, il serait resté dans ses chaussons à la maison.
J’ai encore place isolée près de la porte. A la baisse des lumières je la quitte pour une meilleure restée libre en fond d’orchestre devant le staff. Antony Hermus, ventre en avant, fait une sobre apparition et lance Siegfried Idyll de Richard Wagner qu’il dirige à grands gestes, s’accroupissant presque parfois et souvent la bouche ouverte. Cela commence bien.
La suite est encore meilleure avec l’apparition de la mezzo-soprano Katarina Bradic, longue sylphide brune en robe noire. Elle donne à voir ses belles épaules nues et à entendre les Wesendonck Lieder du même Wagner. Quelques enthousiastes de premier balcon l’applaudissent prématurément à la fin du premier lied. Antony Hermus les calme d’un petit coup de baguette.
C’est fort applaudie que Katarina Bradic quitte la scène à l’issue des cinq lieder. A l’entracte, je retrouve l’homme au chapeau qui, assis sur une chaise de premier rang, l’a vue de près. « Alors, cela va déjà un peu mieux ? » lui dis-je. Il me le confirme.
A la reprise, Antony Hermus rejoint l’Orchestre accompagné du Trio Chausson (pianiste, violoniste, violoncelliste) pour le Triple concerto d’après le Concert en ré majeur d’Ernest Chausson, dans un arrangement de deux mille treize pour violon, violoncelle, piano et orchestre dû à Mathieu Lamboley, une œuvre chatoyante dont je me laisse parfois distraire par la façon qu’a de mouiller son doigt la jeune fille filiforme tourneuse des pages du pianiste.
Moult applaudissements saluent les performances du Trio, de l’Orchestre et d’Anthony Hermus. Mathieu Lamboley est invité à monter sur scène. M’étonnerait pas que certains le prennent pour Ernest Chausson.
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En parallèle à sa carrière musicale, Ernest Chausson commença une carrière de bicycliste qui lui fut fatale, mourant à Limay le dix juin mil huit cent quatre-vingt dix-neuf des suites d’une chute de sa machine. Il avait quarante-quatre ans.