« Il nous avait prévenus, Leo Hussain n’assigne aucune frontière à la musique ni temporelle, ni matérielle », nous avertit le livret programme, de quoi s’accrocher à son fauteuil, le mien est au premier balcon côté jardin. L’audace du nouveau chef, ce vendredi soir, c’est de mettre au même programme Mozart et des compositeurs contemporains originaires d’outre Méditerranée. Audace mesurée, il n’en est pas à nous proposer un mixage des deux musiques à la Hughes de Courson dans Mozart l’Egyptien.
« En fait, il y a peu de choses que je hais autant que la classification « musique classique ». La musique est musique avant tout, et définir de telles délimitations à notre art est le desservir. J’aime la musique, c’est aussi simple que cela, que ce soit un quatuor à cordes de Beethoven ou le dernier album de Cold Play ! » explique Leo Hussain dans l’entretien lisible dans ce livret programme, propos recueilli par Vinciane Laumonier. Je ne sais à qui il faut attribuer ce Cold Play mis pour Coldplay, mais cela montre qu’à l’Opéra de Rouen, on a encore du chemin à faire avant d’être familier de toutes les musiques.
D’abord, ce vendredi soir, c’est Fusion d’Ali Osman, compositeur né au Soudan mais qui doit être Egyptien, une œuvre pleine d’allant. Les contrebasses deviennent instruments de percussion. Certains interprètes donnent de la voix et du pied. C’est plaisant.
La suite l’est moins, Light upon light, création mondiale avec la participation à l’oud de son compositeur Hossam Mahmoud, né au Caire, une œuvre dépouillée et austère qui me mène à l’ennui et au bord du sommeil, bien que j’aie pour fixer mon attention trois joueurs d’instruments à vent détachés de l’Orchestre et perchés au balcon sur ma gauche. Je ne sais ce qu’en pensent les autres car à l’entracte, je reste sur le promenoir d’où l’on entend, venu d’en bas, un brouhaha indéchiffrable.
Mon voisin de droite n’a pas quitté son siège. Il lit Albert Cohen. A la reprise, c’est la bien connue Symphonie numéro quarante en sol mineur de Wolfgang Amadeus Mozart, né à Salzbourg, où réside Hossam Mahmoud, où Leo Hussain fut directeur musical, on voit le fil. Le célèbre premier mouvement génère des applaudissements qui sont déplorés par celles et ceux qui savent que ça ne se fait pas, et même le deuxième, ce qui entraîne des chut ! indignés. Leo Hussain se démène et à l’issue on peut dire, au sens propre, qu’il a mouillé sa chemise. Sa sortie de scène est néanmoins en petite foulée.
*
Contrebassistes : plus petits lorsqu’ils sont sans leur instrument.
*
Arrivée d’une lettre circulaire avec mes quatre prénoms sur l’enveloppe. La Droite locale fait la chasse aux abstentionnistes et tente de me convaincre d’aller voter pour ses candidat(e)s au deuxième tour des départementales car elle est le recours « pour celles et ceux qui refusent la politique politicienne ». De quoi se gausser.
Parmi ces quatre chantres de la libre entreprise, deux sont à l’abri dans la Fonction Publique Territoriale.
« En fait, il y a peu de choses que je hais autant que la classification « musique classique ». La musique est musique avant tout, et définir de telles délimitations à notre art est le desservir. J’aime la musique, c’est aussi simple que cela, que ce soit un quatuor à cordes de Beethoven ou le dernier album de Cold Play ! » explique Leo Hussain dans l’entretien lisible dans ce livret programme, propos recueilli par Vinciane Laumonier. Je ne sais à qui il faut attribuer ce Cold Play mis pour Coldplay, mais cela montre qu’à l’Opéra de Rouen, on a encore du chemin à faire avant d’être familier de toutes les musiques.
D’abord, ce vendredi soir, c’est Fusion d’Ali Osman, compositeur né au Soudan mais qui doit être Egyptien, une œuvre pleine d’allant. Les contrebasses deviennent instruments de percussion. Certains interprètes donnent de la voix et du pied. C’est plaisant.
La suite l’est moins, Light upon light, création mondiale avec la participation à l’oud de son compositeur Hossam Mahmoud, né au Caire, une œuvre dépouillée et austère qui me mène à l’ennui et au bord du sommeil, bien que j’aie pour fixer mon attention trois joueurs d’instruments à vent détachés de l’Orchestre et perchés au balcon sur ma gauche. Je ne sais ce qu’en pensent les autres car à l’entracte, je reste sur le promenoir d’où l’on entend, venu d’en bas, un brouhaha indéchiffrable.
Mon voisin de droite n’a pas quitté son siège. Il lit Albert Cohen. A la reprise, c’est la bien connue Symphonie numéro quarante en sol mineur de Wolfgang Amadeus Mozart, né à Salzbourg, où réside Hossam Mahmoud, où Leo Hussain fut directeur musical, on voit le fil. Le célèbre premier mouvement génère des applaudissements qui sont déplorés par celles et ceux qui savent que ça ne se fait pas, et même le deuxième, ce qui entraîne des chut ! indignés. Leo Hussain se démène et à l’issue on peut dire, au sens propre, qu’il a mouillé sa chemise. Sa sortie de scène est néanmoins en petite foulée.
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Contrebassistes : plus petits lorsqu’ils sont sans leur instrument.
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Arrivée d’une lettre circulaire avec mes quatre prénoms sur l’enveloppe. La Droite locale fait la chasse aux abstentionnistes et tente de me convaincre d’aller voter pour ses candidat(e)s au deuxième tour des départementales car elle est le recours « pour celles et ceux qui refusent la politique politicienne ». De quoi se gausser.
Parmi ces quatre chantres de la libre entreprise, deux sont à l’abri dans la Fonction Publique Territoriale.