«D’humeur souvent inégale, Robert le Brochet avait, qui plus est, la dent carnassière. Autant dire que ses amis se comptaient sur les phalanges d’un doigt.», puis-je lire sous un dessin représentant l’animal dans l’une des toilettes du centre commercial des Docks où m’a conduit un bus Teor ce vendredi matin.
Le Secours Populaire rouennais y organise une vente de livres d’occasion au cinéma Pathé ! dont les rideaux sont encore baissés. Je suis rejoint par deux connaissances, l’un prénommé Pierre, le bouquiniste du marché que j’ai croisé un mercredi récent à Paris chez Emmaüs, l’autre prénommé Jean-Jacques, relieur et bouquiniste à la retraite. Qu’est-ce qu’on se raconte ? Des histoires de brochets.
Ils tentent de me faire croire qu’ils ne vendent pas de livres sur Internet. Nous sommes entourés d’une foule d’autres frétillards et quand, à dix heures et demie, les rideaux se lèvent, c’est la ruée. Pierre et Jean-Jacques sont parmi les plus redoutables. Je m’en écarte, mets quelques livres qui pourraient m’intéresser dans mon sac sans même le vérifier, et ai tout à coup l’œil attiré par deux pavés rouges: Romans de Charles Bukowski et Journal, Souvenirs et Poèmes du même (Bibliothèque Grasset), mille soixante treize et mille cinq cent vingt-cinq pages. Je m’en empare.
Partout cela vibrionne. J’évite ceux qui semblent prêts à mordre. Pierre a tant de livres qu’il doit en mettre en réserve sur la table des vendeuses. Jean-Jacques garde sa pile en équilibre dans une main tandis qu’il fouille fébrilement de l’autre. J’ôte les premiers livres de mon sac et décide d’en rester là.
-C’est tout ? Vous nous avez habituées à mieux, me dit la dame du Secours Pop à qui je donne quatre euros pour mes deux pavés rouges.
Profitant d’une belle éclaircie, je rentre à pied par le quai bas, longeant la Seine, satisfait de ma trouvaille et d’avoir encore une fois sauvé mes doigts.
Le Secours Populaire rouennais y organise une vente de livres d’occasion au cinéma Pathé ! dont les rideaux sont encore baissés. Je suis rejoint par deux connaissances, l’un prénommé Pierre, le bouquiniste du marché que j’ai croisé un mercredi récent à Paris chez Emmaüs, l’autre prénommé Jean-Jacques, relieur et bouquiniste à la retraite. Qu’est-ce qu’on se raconte ? Des histoires de brochets.
Ils tentent de me faire croire qu’ils ne vendent pas de livres sur Internet. Nous sommes entourés d’une foule d’autres frétillards et quand, à dix heures et demie, les rideaux se lèvent, c’est la ruée. Pierre et Jean-Jacques sont parmi les plus redoutables. Je m’en écarte, mets quelques livres qui pourraient m’intéresser dans mon sac sans même le vérifier, et ai tout à coup l’œil attiré par deux pavés rouges: Romans de Charles Bukowski et Journal, Souvenirs et Poèmes du même (Bibliothèque Grasset), mille soixante treize et mille cinq cent vingt-cinq pages. Je m’en empare.
Partout cela vibrionne. J’évite ceux qui semblent prêts à mordre. Pierre a tant de livres qu’il doit en mettre en réserve sur la table des vendeuses. Jean-Jacques garde sa pile en équilibre dans une main tandis qu’il fouille fébrilement de l’autre. J’ôte les premiers livres de mon sac et décide d’en rester là.
-C’est tout ? Vous nous avez habituées à mieux, me dit la dame du Secours Pop à qui je donne quatre euros pour mes deux pavés rouges.
Profitant d’une belle éclaircie, je rentre à pied par le quai bas, longeant la Seine, satisfait de ma trouvaille et d’avoir encore une fois sauvé mes doigts.