Le beau temps étant assuré ce vendredi, c’est le moment de mener à bien l’opération Lorient Gâvres et retour. A cette fin, je petit-déjeune au studio puis prends le bus Onze jusqu’au Port de Pêche puis le bateau Bé Deux pour Port-Louis. Là, je rentre en terrain inconnu. Un bus Quinze doit être au débarcadère et je ne vois qu’un bus Seize. Je demande au chauffeur si ce Quinze va arriver et il me répond « Oh merde, j’ai oublié de changer le numéro de la ligne, montez ». Avec ce Quinze, je vais de l’autre côté de la presqu’île au Port de Locmalo. Un autochtone me dit où trouver l’embarcadère pour la presqu’île de Gâvres, lequel est bien caché. Le prochain bateau-bus Bé Quatre est dans dix minutes.
Il est petit, vingt-cinq sièges. Nous ne sommes que trois à y monter. Une traversée de six minutes et nous voilà au débarcadère. Inutile de chercher une boulangerie à Gâvres. Le seul café du port n’est pas ouvert à cette heure.
Je remonte la rue principale jusqu’à ce que je trouve une pancarte annonçant sur la droite le Tumulus de Goërem. Lui vu, je vise l’église Saint Gildas puis je rejoins le bord de la mer où débute un chemin côtier. Se profile au loin le Fort de Porth-Puns, petite citadelle jolie à voir de cette distance. Je ne suis pas surpris de constater qu’on ne peut pas y entrer. Enfin, c’est la Pointe des Saisies et ses blockhaus. Là, je le savais par ma recherche via Internet, se trouve Maison Glaz.
Maison Glaz est « un tiers-lieu où l’on peut dormir, travailler, faire la fête, explorer ensemble le monde qui vient, se connecter avec la nature. » Y prendre un café me suffira. Ce qui est épatant (comme aurait dit Jean d’Ormesson), c’est que ça ouvre à neuf heures du matin, un exploit pour ce genre d’endroit.
La Mairie, propriétaire du terrain et des bâtiments, soutient l’initiative, potager et bacs de permaculture, hébergements touristiques, évènements culturels, cours de yoga, city stade pour les ados, guinguette avec vue sur mer et bar café co-travail.
La salle de café n’a rien à envier à celle des professionnels. Une fille y travaille déjà sur son ordinateur. Je commande un allongé à un euro soixante à celle qui est au bar et le porte moi-même à une petite table où je peux écrire tranquillement mon début de journée en écoutant de la musique sud-américaine.
Un habitué en fauteuil arrive vers neuf heures trente. Sa discussion avec la fille du bar est aussi pauvre que dans un banal lieu « Beau temps » « Oui ça fait du bien ». Je m’ennuierais vite si je devais rester ici.
De l’autre côté de la presqu’île de Gâvres, c’est la Grande Plage et celle-là mérite son nom. Je la rebaptiserai même Plage Interminable. Elle a la longueur de l’isthme qui relie le bourg au continent. Certaines maisons de Gâvres ont été inondées pendant les tempêtes Johanna et Xynthia. La submersion marine guette. Un jour, Gâvres redeviendra une île.
Je reviens vers le Port par le bord de mer en profitant de la marée basse pour marcher sur le sable mouillé de la plage de Goërem. Près de l’embarcadère, je trouve La Taverne ouverte. Ce café restaurant dispose d’une belle terrasse donnant sur le large. Le café y est seulement à un euro cinquante. C’est un bel endroit pour lire Proust à Cabourg.
N’ayant pas envie de déjeuner à La Taverne qui ne sert qu’à l’intérieur pour le repas, un p’tit coup de bateau-bus et me voici de retour à Port-Louis. Le bus Quinze me dépose à l’arrêt Les Pâtis. Je remonte la Grande Rue et m’arrête à Il Pirata où je déjeune de lasagnes maison accompagnées d’un verre de vin rouge, avec le soleil dans le dos et les passants comme spectacle. Il me faut le demander avec insistance pour avoir du pain et encore est-il médiocre et en petite quantité. Quant aux lasagnes, c’est également peu. Je paie dix-huit euros soixante-dix.
Un gâteau breton au citron que j’achète à la boulangerie Denigot est mon dessert, que je mange à la terrasse du Terminus avec un café, près de locaux à la conversation pauvre « Espérons qu’on aura un bel été » « On l’a bien mérité ». J’y poursuis ma lecture jusqu’à ce qu’arrive le moment de rentrer avec le bateau-bus de quatorze heures quinze et pour la première fois trouve des contrôleurs au débarcadère.
*
Gâvres, un endroit où l’on croise des enfants qui vont seuls à l’école et vous disent bonjour.
*
Avertissement municipal à Gâvres : « Nous n’avons pas de police municipale. Nous comptons sur votre civisme. »
*
Avertissement privé à Gâvres : « Nous n’avons pas de sonnette mais appuyez ici, nous vous entendrons ». Ici, une tapette à souris clouée sur l’encadrement de la porte.
*
Ces restaurants où l’on plaint le pain. Il faudrait avoir le culot de s’y présenter avec une demi-baguette achetée à la boulangerie.
Il est petit, vingt-cinq sièges. Nous ne sommes que trois à y monter. Une traversée de six minutes et nous voilà au débarcadère. Inutile de chercher une boulangerie à Gâvres. Le seul café du port n’est pas ouvert à cette heure.
Je remonte la rue principale jusqu’à ce que je trouve une pancarte annonçant sur la droite le Tumulus de Goërem. Lui vu, je vise l’église Saint Gildas puis je rejoins le bord de la mer où débute un chemin côtier. Se profile au loin le Fort de Porth-Puns, petite citadelle jolie à voir de cette distance. Je ne suis pas surpris de constater qu’on ne peut pas y entrer. Enfin, c’est la Pointe des Saisies et ses blockhaus. Là, je le savais par ma recherche via Internet, se trouve Maison Glaz.
Maison Glaz est « un tiers-lieu où l’on peut dormir, travailler, faire la fête, explorer ensemble le monde qui vient, se connecter avec la nature. » Y prendre un café me suffira. Ce qui est épatant (comme aurait dit Jean d’Ormesson), c’est que ça ouvre à neuf heures du matin, un exploit pour ce genre d’endroit.
La Mairie, propriétaire du terrain et des bâtiments, soutient l’initiative, potager et bacs de permaculture, hébergements touristiques, évènements culturels, cours de yoga, city stade pour les ados, guinguette avec vue sur mer et bar café co-travail.
La salle de café n’a rien à envier à celle des professionnels. Une fille y travaille déjà sur son ordinateur. Je commande un allongé à un euro soixante à celle qui est au bar et le porte moi-même à une petite table où je peux écrire tranquillement mon début de journée en écoutant de la musique sud-américaine.
Un habitué en fauteuil arrive vers neuf heures trente. Sa discussion avec la fille du bar est aussi pauvre que dans un banal lieu « Beau temps » « Oui ça fait du bien ». Je m’ennuierais vite si je devais rester ici.
De l’autre côté de la presqu’île de Gâvres, c’est la Grande Plage et celle-là mérite son nom. Je la rebaptiserai même Plage Interminable. Elle a la longueur de l’isthme qui relie le bourg au continent. Certaines maisons de Gâvres ont été inondées pendant les tempêtes Johanna et Xynthia. La submersion marine guette. Un jour, Gâvres redeviendra une île.
Je reviens vers le Port par le bord de mer en profitant de la marée basse pour marcher sur le sable mouillé de la plage de Goërem. Près de l’embarcadère, je trouve La Taverne ouverte. Ce café restaurant dispose d’une belle terrasse donnant sur le large. Le café y est seulement à un euro cinquante. C’est un bel endroit pour lire Proust à Cabourg.
N’ayant pas envie de déjeuner à La Taverne qui ne sert qu’à l’intérieur pour le repas, un p’tit coup de bateau-bus et me voici de retour à Port-Louis. Le bus Quinze me dépose à l’arrêt Les Pâtis. Je remonte la Grande Rue et m’arrête à Il Pirata où je déjeune de lasagnes maison accompagnées d’un verre de vin rouge, avec le soleil dans le dos et les passants comme spectacle. Il me faut le demander avec insistance pour avoir du pain et encore est-il médiocre et en petite quantité. Quant aux lasagnes, c’est également peu. Je paie dix-huit euros soixante-dix.
Un gâteau breton au citron que j’achète à la boulangerie Denigot est mon dessert, que je mange à la terrasse du Terminus avec un café, près de locaux à la conversation pauvre « Espérons qu’on aura un bel été » « On l’a bien mérité ». J’y poursuis ma lecture jusqu’à ce qu’arrive le moment de rentrer avec le bateau-bus de quatorze heures quinze et pour la première fois trouve des contrôleurs au débarcadère.
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Gâvres, un endroit où l’on croise des enfants qui vont seuls à l’école et vous disent bonjour.
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Avertissement municipal à Gâvres : « Nous n’avons pas de police municipale. Nous comptons sur votre civisme. »
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Avertissement privé à Gâvres : « Nous n’avons pas de sonnette mais appuyez ici, nous vous entendrons ». Ici, une tapette à souris clouée sur l’encadrement de la porte.
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Ces restaurants où l’on plaint le pain. Il faudrait avoir le culot de s’y présenter avec une demi-baguette achetée à la boulangerie.