Arrivé ce jeudi à neuf heures à Chambéry grâce au combo bus Un Ondéa Grand Lac bus A Grand Chambéry, je me dirige muni du plan détaillé intitulé « Promenade Jean-Jacques Rousseau », auquel je ne comprends pas grand-chose, vers son point de départ derrière le Carré Curial côté Espace Malraux. Il s’agit d’aller pédestrement à la maison des Charmettes où le jeune Rousseau résidait l’été avec Madame de Warens.
L’aide de deux autochtones m’est nécessaire pour trouver l’entrée du Parc de la Calamine. Dès ce moment, je grimpe rudement, d’abord par un sentier forestier qui longe un petit torrent puis par un large chemin caillouteux qui ressemble au lit d’un torrent à sec. Cela m’épuise.
Quand ça devient goudronné, c’est un peu moins pénible pour les pieds mais ça m’essouffle toujours autant. A un embranchement, une pancarte indique Les Charmettes à une heure dix par le chemin que j’ai en main ou bien en trente minutes par une petite route sur la gauche qui ne monte guère. Mon choix est vite fait.
Je l’impression de marcher longtemps sur cette route. Soudain, en contrebas sur la gauche, je crois reconnaître la maison de campagne devenue Musée dont j’ai vu des photos. Le jardin surtout me donne à penser que c’est bien ça. Arrive un promeneur de chien à qui je demande Les Charmettes.
-Vous y êtes, me dit-il, ça dépend chez qui vous voulez aller.
-Chez Jean-Jacques Rousseau.
-Ah, alors il faut descendre à gauche au carrefour.
C’était bien ça. Je marche une bonne centaine de mètres sur cette route qui descend et j’arrive à l’entrée. Je fais quelques photos puis me dirige vers des voix que j’entends sur la gauche. Un homme et une femme sont assis à une table d’extérieur. Lui se lève en me voyant et demande s’il est dix heures. Très exactement. « Alors j’ouvre, me dit-il, on est comme les postiers, on ne commence qu’à l’heure pile. » La visite est gratuite. Je lui donne mon code postal et il me donne un livret.
J’ai la maison pour moi seul. Les pièces du bas puis les deux chambres à l’étage, la petite pour Jean-Jacques qu’elle appelait Petit ou Petit Chat, la grande pour Madame de Warens qu’il appelait Maman. Il y a aussi un réduit pour son serviteur à lui. Le mobilier est d’époque, peut-être le leur.
C’est charmant mais triste. Revenu en bas, je laisse trace de mon passage dans le Livre d’Or : « J’ai grimpé, je suis arrivé, j’ai visité, je suis reparti. Personne d’autre dans la maison, heureusement. »
Pour redescendre, pas question de faire le grand détour que propose le plan de l’Office du Tourisme, je vais droit par la route et c’est quand même fatigant. A l’arrivée en ville un aimable balayeur m’explique comment rejoindre par le plus court la place Saint-Léger.
A onze heures, je m’installe avec soulagement à la terrasse du Café de l’Horloge et à midi retourne déjeuner au Café Chabert. Rôti de porc à la moutarde douce avec gratin dauphinois, crème brûlée et quart de vin blanc de Savoie, cela fait vingt-quatre euros cinquante.
Le café, c’est encore au Café de l’Horloge. J’y termine la lecture du premier volume Folio des Mémoires de Saint-Simon.
*
Bus A du retour. Bretelle d’autoroute prise rapidement par le chauffeur. Par l’effet de la force centrifuge, l’étudiante assise de l’autre côté d’où je suis et ne se tenant pas chute violemment au sol. Elle crie. Sa tête heurte mes jambes. Deux étudiants m’aident à la relever, ramassent son sac et son téléphone. Elle dit que ça va mais a dû se faire très mal. Pas la moindre réaction côté chauffeur.
*
Celui qui dans la journée pousse des cris de temps à autre est le jeune homme de l’étage du dessus de ma studette Air Bibi. « Oh putain ! » Jeu vidéo en ligne ? « Merde, y fait chier lui ! ». Télétravail ? « Ah pis l’autre, y prend son truc là ! » Partouze ?
L’aide de deux autochtones m’est nécessaire pour trouver l’entrée du Parc de la Calamine. Dès ce moment, je grimpe rudement, d’abord par un sentier forestier qui longe un petit torrent puis par un large chemin caillouteux qui ressemble au lit d’un torrent à sec. Cela m’épuise.
Quand ça devient goudronné, c’est un peu moins pénible pour les pieds mais ça m’essouffle toujours autant. A un embranchement, une pancarte indique Les Charmettes à une heure dix par le chemin que j’ai en main ou bien en trente minutes par une petite route sur la gauche qui ne monte guère. Mon choix est vite fait.
Je l’impression de marcher longtemps sur cette route. Soudain, en contrebas sur la gauche, je crois reconnaître la maison de campagne devenue Musée dont j’ai vu des photos. Le jardin surtout me donne à penser que c’est bien ça. Arrive un promeneur de chien à qui je demande Les Charmettes.
-Vous y êtes, me dit-il, ça dépend chez qui vous voulez aller.
-Chez Jean-Jacques Rousseau.
-Ah, alors il faut descendre à gauche au carrefour.
C’était bien ça. Je marche une bonne centaine de mètres sur cette route qui descend et j’arrive à l’entrée. Je fais quelques photos puis me dirige vers des voix que j’entends sur la gauche. Un homme et une femme sont assis à une table d’extérieur. Lui se lève en me voyant et demande s’il est dix heures. Très exactement. « Alors j’ouvre, me dit-il, on est comme les postiers, on ne commence qu’à l’heure pile. » La visite est gratuite. Je lui donne mon code postal et il me donne un livret.
J’ai la maison pour moi seul. Les pièces du bas puis les deux chambres à l’étage, la petite pour Jean-Jacques qu’elle appelait Petit ou Petit Chat, la grande pour Madame de Warens qu’il appelait Maman. Il y a aussi un réduit pour son serviteur à lui. Le mobilier est d’époque, peut-être le leur.
C’est charmant mais triste. Revenu en bas, je laisse trace de mon passage dans le Livre d’Or : « J’ai grimpé, je suis arrivé, j’ai visité, je suis reparti. Personne d’autre dans la maison, heureusement. »
Pour redescendre, pas question de faire le grand détour que propose le plan de l’Office du Tourisme, je vais droit par la route et c’est quand même fatigant. A l’arrivée en ville un aimable balayeur m’explique comment rejoindre par le plus court la place Saint-Léger.
A onze heures, je m’installe avec soulagement à la terrasse du Café de l’Horloge et à midi retourne déjeuner au Café Chabert. Rôti de porc à la moutarde douce avec gratin dauphinois, crème brûlée et quart de vin blanc de Savoie, cela fait vingt-quatre euros cinquante.
Le café, c’est encore au Café de l’Horloge. J’y termine la lecture du premier volume Folio des Mémoires de Saint-Simon.
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Bus A du retour. Bretelle d’autoroute prise rapidement par le chauffeur. Par l’effet de la force centrifuge, l’étudiante assise de l’autre côté d’où je suis et ne se tenant pas chute violemment au sol. Elle crie. Sa tête heurte mes jambes. Deux étudiants m’aident à la relever, ramassent son sac et son téléphone. Elle dit que ça va mais a dû se faire très mal. Pas la moindre réaction côté chauffeur.
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Celui qui dans la journée pousse des cris de temps à autre est le jeune homme de l’étage du dessus de ma studette Air Bibi. « Oh putain ! » Jeu vidéo en ligne ? « Merde, y fait chier lui ! ». Télétravail ? « Ah pis l’autre, y prend son truc là ! » Partouze ?