Ce mercredi vers onze heures et demie, tandis qu’il pleut un peu sur la Fontaine des Innocents en travaux, j’entre à l’intérieur du Boulinier des Halles. J’inventorie les bacs Arts, Théâtre Poésie et Biographie, tous en désordre. Beaucoup des livres sont sales. J’en trouve deux propres, à deux euros cinquante l’un : Représailles, journal de guerre de Raymond Guérin (Finitude) et Le Livre de cuisine d’Alice Toklas (Editions de Minuit).
Je pourrais ensuite aller déjeuner comme à l’accoutumée chez Café Vigouroux car on n’y trouve pas d’écran accroché au mur (aucun risque que la tronche de Macron causant avec les journalistes ne puisse me couper l’appétit), mais cela fait longtemps que je n’ai pas mangé chinois (comme on dit). Aussi vais-je jusqu’à ce petit restaurant nommé China, rue de la Verrerie, avec buffet à volonté.
« No Limit », est-il écrit sur sa vitre. J’y ai dîné autrefois avec celles qui me tenaient la main, sans penser alors qu’un jour j’y serais seul. Le repas est à douze euros cinquante, la clientèle internationale et ouvrière. Trois fours à micro-ondes sont à disposition. Il faut être un bon stratège pour ne pas avoir à attendre son tour.
Mon addition réglée, je marche, pas loin, jusqu’au Book-Off de Saint-Martin et descends au sous-sol. Dans les livres à un euro, je fais ma recherche. On ne saurait confondre L’Attrape-cœurs et L’Arrache-cœur, Salinger avec Boris Vian, dis-je à deux jolies filles qui attribuent le second au premier. Finalement, elles désirent lire les deux mais, pas de chance pour elles, aucun n’est là. De mon côté, je remonte avec Les Boutiques de cannelle de Bruno Schultz (L’Etrangère / Gallimard) et trois livres à offrir.
Je rejoins avec le métro Quatorze et mes pieds (heureusement, il ne pleut plus guère), le Book-Off de Quatre Septembre. Les amas d’ordures sont toujours là, de plus en plus vastes, que je dois contourner. Le Déplaisant est également là. Je le contourne et pose mon sac derrière le comptoir sans lui demander l’autorisation. Si trois quarts d’heure plus tard je ne ressors pas bredouille, c’est grâce à Lettres à une jeune fille de Joë Bousquet (Grasset).
Dans la voiture Cinq du train de mon retour à Rouen, sans voisinage immédiat, je poursuis ma lecture de Fille de la campagne d’Edna O’Brien. Sur la couverture de ce Livre de Poche une photo d’elle jeune et jolie, la clope au bec. Ce sont ici ses souvenirs. Au détour d’une phrase sur un roman qu’elle lit au temps de sa jeunesse Seule, à Boulogne-sur-Mer, elle retrouve alors le fringant capitaine Levison, dont elle s’était jadis follement éprise., je me projette dans un avenir proche, du moins j’espère.
Je pourrais ensuite aller déjeuner comme à l’accoutumée chez Café Vigouroux car on n’y trouve pas d’écran accroché au mur (aucun risque que la tronche de Macron causant avec les journalistes ne puisse me couper l’appétit), mais cela fait longtemps que je n’ai pas mangé chinois (comme on dit). Aussi vais-je jusqu’à ce petit restaurant nommé China, rue de la Verrerie, avec buffet à volonté.
« No Limit », est-il écrit sur sa vitre. J’y ai dîné autrefois avec celles qui me tenaient la main, sans penser alors qu’un jour j’y serais seul. Le repas est à douze euros cinquante, la clientèle internationale et ouvrière. Trois fours à micro-ondes sont à disposition. Il faut être un bon stratège pour ne pas avoir à attendre son tour.
Mon addition réglée, je marche, pas loin, jusqu’au Book-Off de Saint-Martin et descends au sous-sol. Dans les livres à un euro, je fais ma recherche. On ne saurait confondre L’Attrape-cœurs et L’Arrache-cœur, Salinger avec Boris Vian, dis-je à deux jolies filles qui attribuent le second au premier. Finalement, elles désirent lire les deux mais, pas de chance pour elles, aucun n’est là. De mon côté, je remonte avec Les Boutiques de cannelle de Bruno Schultz (L’Etrangère / Gallimard) et trois livres à offrir.
Je rejoins avec le métro Quatorze et mes pieds (heureusement, il ne pleut plus guère), le Book-Off de Quatre Septembre. Les amas d’ordures sont toujours là, de plus en plus vastes, que je dois contourner. Le Déplaisant est également là. Je le contourne et pose mon sac derrière le comptoir sans lui demander l’autorisation. Si trois quarts d’heure plus tard je ne ressors pas bredouille, c’est grâce à Lettres à une jeune fille de Joë Bousquet (Grasset).
Dans la voiture Cinq du train de mon retour à Rouen, sans voisinage immédiat, je poursuis ma lecture de Fille de la campagne d’Edna O’Brien. Sur la couverture de ce Livre de Poche une photo d’elle jeune et jolie, la clope au bec. Ce sont ici ses souvenirs. Au détour d’une phrase sur un roman qu’elle lit au temps de sa jeunesse Seule, à Boulogne-sur-Mer, elle retrouve alors le fringant capitaine Levison, dont elle s’était jadis follement éprise., je me projette dans un avenir proche, du moins j’espère.