Dix-huit heures ce samedi, entouré d’autres d’âges divers, je suis à ma place préférée au Théâtre des Deux Rives après avoir déboursé la modique somme de cinq euros. Au fond de la salle est installé un impressionnant matériel technique. C’est pour Nous autres d’après le roman d’Ievgueni Zamiatine que j’ai lu il y a bien longtemps dans la traduction publiée chez Gallimard, collection L’Imaginaire.
Ici, la traduction est d’Hélène Henry-Safier et l’adaptation et la mise en scène sont d’Ilya Shagalov, venu de Russie pour ce faire, un jeune homme, comme je le découvre quand il se présente devant la scène, né en mil neuf cent quatre-vingt-six à Krasnovar. Il est doublé en français par une jeune traductrice et tient surtout à préciser que ce que l’on va voir n’est que le résultat d’un laboratoire théâtral de douze jours.
Les comédien(ne)s sont sept, trois professionnel(le)s : Catherine Dewitt, Lisa Peyron et Pierre Delmotte, quatre apprenti(e)s du Conservatoire : Clémentine Marin, Harold Batola, Romain Collard et Victor Oligne. Ils nous narrent le monde parfait dans lequel ils doivent vivre, où avoir une âme est une maladie comme le constatera D-503 (joué par Pierre Delmotte) après avoir été débauché par I-330, jeune femme sensuelle, buveuse et fumeuse (jouée par Lisa Peyron, à qui ça va bien), celle-ci étant toujours en relation avec l’ancien monde par le biais de sa grand-mère, l’habitante de la vieille maison (Catherine Dewitt, pas très à l’aise).
L’image enregistrée ou filmée et travaillée en direct est souvent mise à contribution avec efficacité. Shagalov n’est pas seulement metteur en scène, il est aussi « designer de vidéo et vidéo jockey ».
Nous autres est la première dystopie. Ecrite en mil neuf cent vingt, elle préfigure ce que deviendra l’Union Soviétique et vaudra l’exil à son auteur. Le texte en est ici modernisé avec référence aux réseaux dits sociaux d’Internet. Je ne sais comment Ilya Shagalov qui ne connaît pas le français, s’y est pris pour se faire comprendre. J’aurais bien aimé être là pour voir ça.
C’est une belle réussite qui vaut son lot d’applaudissements aux comédien(ne)s, aux techniciens et au jeune Russe talentueux.
*
« L’oracle Zamiatine scrutant les brumes de l’Histoire de demain pousse un hurlement solitaire. Lui-même, en nos temps de surdité, condamné au silence et à l’exil, étouffé par l’angoisse, mourra à Paris en 1937 à l’âge de 53 ans. » (Yvon Hecht, cité dans le texte de présentation)
*
Le matin de ce samedi, encore des vide greniers : Saint-Pierre-du-Vauvray (Eure) et Oissel Les Landaus (Seine-Maritime), encore une fois : que dalle.
Ici, la traduction est d’Hélène Henry-Safier et l’adaptation et la mise en scène sont d’Ilya Shagalov, venu de Russie pour ce faire, un jeune homme, comme je le découvre quand il se présente devant la scène, né en mil neuf cent quatre-vingt-six à Krasnovar. Il est doublé en français par une jeune traductrice et tient surtout à préciser que ce que l’on va voir n’est que le résultat d’un laboratoire théâtral de douze jours.
Les comédien(ne)s sont sept, trois professionnel(le)s : Catherine Dewitt, Lisa Peyron et Pierre Delmotte, quatre apprenti(e)s du Conservatoire : Clémentine Marin, Harold Batola, Romain Collard et Victor Oligne. Ils nous narrent le monde parfait dans lequel ils doivent vivre, où avoir une âme est une maladie comme le constatera D-503 (joué par Pierre Delmotte) après avoir été débauché par I-330, jeune femme sensuelle, buveuse et fumeuse (jouée par Lisa Peyron, à qui ça va bien), celle-ci étant toujours en relation avec l’ancien monde par le biais de sa grand-mère, l’habitante de la vieille maison (Catherine Dewitt, pas très à l’aise).
L’image enregistrée ou filmée et travaillée en direct est souvent mise à contribution avec efficacité. Shagalov n’est pas seulement metteur en scène, il est aussi « designer de vidéo et vidéo jockey ».
Nous autres est la première dystopie. Ecrite en mil neuf cent vingt, elle préfigure ce que deviendra l’Union Soviétique et vaudra l’exil à son auteur. Le texte en est ici modernisé avec référence aux réseaux dits sociaux d’Internet. Je ne sais comment Ilya Shagalov qui ne connaît pas le français, s’y est pris pour se faire comprendre. J’aurais bien aimé être là pour voir ça.
C’est une belle réussite qui vaut son lot d’applaudissements aux comédien(ne)s, aux techniciens et au jeune Russe talentueux.
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« L’oracle Zamiatine scrutant les brumes de l’Histoire de demain pousse un hurlement solitaire. Lui-même, en nos temps de surdité, condamné au silence et à l’exil, étouffé par l’angoisse, mourra à Paris en 1937 à l’âge de 53 ans. » (Yvon Hecht, cité dans le texte de présentation)
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Le matin de ce samedi, encore des vide greniers : Saint-Pierre-du-Vauvray (Eure) et Oissel Les Landaus (Seine-Maritime), encore une fois : que dalle.