Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Lohengrin de Richard Wagner à l’Opéra de Rouen

19 mai 2015


Début mai, je passe au guichet de l’Opéra de Rouen afin de savoir où je serai assis pour le Lohengrin de Richard Wagner. Ma place me convient, au premier rang un peu décentré du côté pair de la corbeille, mais je ne peux obtenir le billet, il est trop tôt.
Ce dimanche après-midi j’arrive donc à l’Opéra sans billet en poche. « Vous êtes en corbeille », me dit la guichetière qui ne m’apprend rien. Peu avant qu’ouvre la salle, je me dirige côté pair, vérifie mon billet et découvre qu’il est côté impair. Ce n’est que la première surprise. Mon siège est au dernier rang de la corbeille, là où si l’on fait plus d’un mètre soixante-dix on ne peut caser ses genoux. Une seule explication : ma place côté pair a été donnée à quelqu’un d’autre et j’ai été recasé. Impossible de rester là pendant plus de quatre heures, j’envisage déjà de partir à la fin du premier acte, n’ayant vu et entendu qu’un tiers de Lohengrin.
Heureusement, à l’approche de la fermeture des portes un fauteuil reste libre au premier rang de cette corbeille. Je m’y installe. Arrive alors une jeune femme. C’est sa place mais fort obligeamment elle me la laisse, allant s’asseoir sur un strapontin.
Le rideau s’ouvre sur un décor d’amphithéâtre où sont installés les choristes. Cet amphithéâtre est cerné de murs de boîtes d’archives en désordre qui me font songer à une œuvre de Christian Boltanski. Le metteur en scène, Carlos Wagner (qui n’est pas de la famille), a placé l’histoire dans les années trente. Il souhaite mettre en garde contre le recours à l’homme providentiel. Son amphithéâtre se fend en deux, façon mer Rouge, pour laisser passer le chevalier blanc christique tiré par un cygne dépenaillé.
Rien à redire de cette coproduction Landestheater Coburg, Opéra de Rennes, Opéra de Rouen. Mise en scène, chant (notamment le chœur accentus, Victor Antipenko dans le rôle de Lohengrin et Barbara Haveman dans celui d’Elsa von Brabant), interprétation musicale de l’Orchestre (dirigé par Rudolf Piehlmayer) et, bien sûr, la musique de Wagner, tout cela me convient et il aurait été dommage que je doive partir en cours pour cause de genoux cassés.
                                                          *
Quatre heures quinze de spectacle. Au deuxième entracte, je me dirige vers les toilettes. Côté impair, pour les hommes, on ne trouve qu’un seul vécé avec porte et trois urinoirs rapprochés dans lesquels pisser revient à le faire en public. J’y renonce.
Chez les femmes, le nombre de vécés est également très insuffisant comme le révèle l’interminable file d’attente. Cela alors que la salle n’est pas complète. J’espère que les artistes et les membres du personnel sont mieux traités que le public sous cet aspect.
Que sera-ce le jour où la Piccola Familia donnera en ces lieux, devant une salle comble, ses dix-huit heures d’Henry VI. Je conseille à Thomas Jolly de faire installer des toilettes de location sur le parvis.
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Bientôt sera présenté le programme de la saison prochaine de l’Opéra de Rouen, mais déjà une mauvaise nouvelle : les concerts donnés dans la chapelle rénovée du lycée Corneille (musiques de chambre, vocale et ancienne) seront hors abonnement. Un rabais est offert aux abonné(e)s : douze euros cinquante au lieu de vingt-cinq. C’est gentil.