Il n’y a pas que les arbres d’espace public qui sont menacés d’abattage dans la ville de Rouen. Celui, privé, à l’ombre duquel je lis ou écris en cette fin d’été, a été lui aussi menacé d’être mis à bas lors d’une assemblée générale des copropriétaires, apprends-je ce mardi.
Il nuirait à l’activité de bronzage de certaine. Il a été sauvé (pour l’instant).
Déjà, par le passé, je l’avais su menacé. La copropriété voisine se plaignait de ses feuilles répandues chez elle à l’automne. On l’accusait en plus de bouchage de gouttières.
Les arbres urbains sont de grands délinquants. Qu’on leur coupe la tête, et pas seulement.
*
« Auprès de mon arbre », je lis en ce moment les Lettres à sa famille d’Alain-Fournier. Dans celle du vingt-cinq juillet mil neuf cent cinq à ses parents, ce jeune homme, qui n’était encore qu’Henri Fournier, évoque deux femmes qui lui sont particulièrement pénibles, sa logeuse londonienne et la fille de celle-ci :
Elle et sa fille me déplaisent singulièrement ou plutôt elles ne me déplaisent pas ; quand je les vois, je pense à autre chose, voilà tout ; s’il fallait tuer tout ce qui est déplaisant, comme dit George Sand, on se suiciderait plus d’une fois dans sa vie ! –Seulement on peut les supprimer de son monde à soi, c’est ce que je fais en pensant à autre chose.
Il nuirait à l’activité de bronzage de certaine. Il a été sauvé (pour l’instant).
Déjà, par le passé, je l’avais su menacé. La copropriété voisine se plaignait de ses feuilles répandues chez elle à l’automne. On l’accusait en plus de bouchage de gouttières.
Les arbres urbains sont de grands délinquants. Qu’on leur coupe la tête, et pas seulement.
*
« Auprès de mon arbre », je lis en ce moment les Lettres à sa famille d’Alain-Fournier. Dans celle du vingt-cinq juillet mil neuf cent cinq à ses parents, ce jeune homme, qui n’était encore qu’Henri Fournier, évoque deux femmes qui lui sont particulièrement pénibles, sa logeuse londonienne et la fille de celle-ci :
Elle et sa fille me déplaisent singulièrement ou plutôt elles ne me déplaisent pas ; quand je les vois, je pense à autre chose, voilà tout ; s’il fallait tuer tout ce qui est déplaisant, comme dit George Sand, on se suiciderait plus d’une fois dans sa vie ! –Seulement on peut les supprimer de son monde à soi, c’est ce que je fais en pensant à autre chose.