Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Exposition Julião Sarmento (La chose, même – The real thing) à la Fondation Calouste Gulbenkian

19 mars 2016


Ayant poussé, ce jeudi en début d’après-midi, la porte de l’hôtel particulier où s’épanouit l’antenne française de la portugaise Fondation Calouste Gulbenkian (à but non lucratif) au trente-neuf du boulevard de la Tour-Maubourg, près des Invalides, j’ouvre mon sac à la demande de l’homme assis derrière le bureau puis le range dans un casier à clé.
L’entrée est gratuite pour visiter l’exposition Julião Sarmento (La chose, même – The real thing) qui se tient à l’étage.
Julião Sarmento, plasticien portugais vivant à Estoril dont j’ignorais jusqu’à l’existence, a pour thèmes la représentation, le désir et ses mécanismes. Commençant par la deuxième salle, j’y découvre First Easy Piece, une relecture par l’impression Trois Dés de la Petite danseuse de quatorze ans de Degas, nue et manifestement majeure, posée sur « socle de fortune », en l’occurrence trois palettes empilées. Dans la salle suivante, une sculpture en résine et fibre de verre, Forget Me (with bucket), montre une femme sans tête, debout, vêtue d’une robe noire, un seau de miel posé à terre entre les jambes. On la retrouve assise sur une table, porteuse de chaussettes blanches, Kiss me (with form), près d’elle une boîte emplie de punaises. On la voit en dessin aussi sur le mur. Plus loin, Parasite, vidéo murale, montre ce qui apparaît comme un striptise sur la Danse des chevaliers du Roméo et Juliette de Prokofiev, mais est en réalité un habillage projeté à rebours, le parasite étant ce voyeur qui s’attarde avant de passer salle suivante où une sorte d’autel sert de support à de nombreuses photos encadrées de femmes plus ou moins nues, The Real Thing.
Un pas lourd se fait entendre dans l’escalier, celui d’un vigile en noir, sans doute revenu de sa pause alimentaire, venu s’assurer que je ne fais pas de bêtise car je suis seul dans l’exposition. Il me reste à voir les quatre vidéos Lacan's Assumption qui montrent une jolie femme lisant sensuellement une recette de cuisine, puis croisant et décroisant les jambes sans rien montrer, puis lisant tout aussi sensuellement une histoire pour enfants en forme de comptine, enfin respirant bruyamment sur une plage. Lui fait face une porte entrouverte par laquelle disparaît une jeune femme dont on ne voit que la jambe et le pied nus, au sol un plateau où est posé un verre de lait, White Exit.
Je sors moi aussi, après avoir récupéré mon sac et salué, content d’avoir découvert Julião Sarmento, artiste du désir retenu, fuyant, inassouvi.