Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant Journal d’une époque (1926-1946) de Denis de Rougemont

7 juillet 2016


Lecture est faite du Journal d’une époque (1926-1946) de Denis de Rougemont (Gallimard), ouvrage acheté lors de la braderie finale de Thé Majuscule. Ce journal regroupe plusieurs journaux, pas toujours datés précisément par l’écrivain suisse auteur de L’Amour et l’Occident qui après avoir vécu la prise du pouvoir par Hitler en Allemagne passera le temps de la guerre aux Etats-Unis. J’en ai marqué quelques pages :
Il ne se passe pas grand-chose dans ces pages, mais ce peu m’a suffi pendant des mois, et qui sait si plusieurs de mes semblables ne seraient pas contents de l’apprendre ? (Journal d’un intellectuel au chômage)
Une chose est claire : faire des enfants, dans les conditions actuelles, c’est défier le bon sens et la raison pratique. C’est s’en remettre à quelque espoir vague et profond. Or, tout ce que l’Etat nous apprend, par le moyen de l’école primaire entre autre, ridiculise et ruine ce genre d’espoirs. (Journal d’un intellectuel au chômage)
Je pense toutefois que les partisans du risque créateur ont raison. Et que la santé spirituelle d’un peuple n’est pas totalement compromise quand il fait encore des enfants en dépit de toute raison. (Journal d’un intellectuel au chômage, deux jours plus tard)
Aux débuts de l’automobile, qui aurait cru qu’en une vingtaine d’années les hommes seraient capables de conduire ces machines en pensant à n’importe quoi, dans une parfaite liberté d’esprit ? Les contraintes totalitaires nous hypnotisent. (Journal d’Allemagne)
Brentano’s m’a offert une vitrine pour mon Diable dans sa grande librairie de la Cinquième Avenue. Que faire, sur ce fond si banal de velours rouge ? J’en parle avec Breton, qui me dit aussitôt que « Marcel aura une idée ». Nous appelons Duchamp. Il arrive et propose un plafond de parapluies ouverts pendus par la poignée. « Toutes les femmes comprendront », ajoute-t-il, mystérieux. (Journal des deux mondes)
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Autre lecture, concernant la même époque, celle de Du fond de l’abîme (Journal du ghetto de Varsovie) de Hillel Seidman (Terre Humaine Plon), livre désherbé par la bibliothèque de Sotteville-lès-Rouen :
C’est un fait qu’alors que près de 450 000 Juifs ont été exterminés à Varsovie, pas un seul Juif n’a été caché par un Polonais, soit par sympathie idéologique, soit dans un esprit humanitaire ! Il ne s’est pas trouvé un seul Polonais pour abriter des Juifs chez lui. Si quelques centaines de Juifs ont été cachés hors du ghetto, c’est uniquement parce que ces Juifs ont beaucoup d’argent et paient des sommes considérables à leurs « sauveteurs ».