Voici mes voisins de proximité partis pour une maison avec jardin où pourra s’épanouir leur chien Moka, ceci dans un village proche de ma ville natale et que je connais bien, Ils ne vont pas me regretter.
Un après-midi de cet été alors que je tapotais sur mon ordinateur dans le jardin de la copropriété, cette jeune voisine apparut à sa fenêtre de l’étage et, se retournant vers son compagnon, lui dit :
-Florent, tu veux voir quelqu'un qui écrit de la merde ?
Pourtant je n’étais pas en train d’écrire sur celle que leur chien laissait partout sur la pelouse
-Hein quoi ? lui répondit-il
Elle le lui répéta plus fort. Il vint voir.
Lui comme elle n’ont jamais voulu comprendre à quel point je peux tout entendre en ce lieu, au jardin et plus encore au travers du mur de ma chambre principale. A leur arrivée, il y a plusieurs années, je les avais avertis de cette absence d’isolation phonique entre leur appartement et le mien : « De mon lit, je peux entendre jusqu'au bruit d’une assiette que vous posez sur la table ».
J’ai toujours signalé ce fait aux nouveaux arrivants. La plupart l’ont vite oublié ou n’y ont cru qu’à moitié parce que l’inverse n’est pas vrai. Ils n’entendent pas de bruit venant de chez moi. C’est peut-être que je n’en fais guère.
Une seule fois un couple a compris. « Si j’avais su ça, jamais on n’aurait pris cet appartement », m’a-t-elle dit. Deux semaines plus tard, ils déménageaient.
Les propriétaires de Moka sont restés plusieurs années et avec eux j’ai eu droit à pas mal de réveils nocturnes pour cause de disputes tournant à la crise de nerf. J’ai aussi subi deux ou trois soirées biture de lui avec ses peutes, desquelles j’ai parlé dans ce Journal. Je pensais qu’ils ne me liraient pas, mais c’était sans compter sur une malintentionnée qui est allée cafter. Du jour au lendemain, ils ne m’ont plus dit bonjour.
Depuis deux ou trois ans, leur poubelle intérieure était exilée à l’extérieur, en équilibre sur la gouttière, à un mètre de ma fenêtre, une lubie soudaine et durable, crainte des miasmes peut-être. Ce qui me valait le bruit supplémentaire de l’ouverture et de la fermeture de la fenêtre pour chaque déchet à jeter, de jour comme de nuit.
Bon, les voilà partis. Je ne risquerai plus de marcher dans la merde en m’installant sur la pelouse avec un livre ou mon ordinateur.. C’est lui qui se chargeait de la récolter dans un sac en plastique mais il en oubliait la moitié, semblable en cela à un ramasseur de champignons peu doué, bien que ce soit un gars de la campagne.
*
Cela avait pourtant bien commencé entre eux et moi.
-Si vous avez besoin de quelque chose, dites-le moi, leur avais-je dit à leur arrivée.
-Justement, on n’a pas de connexion Internet, est-ce que ce serait possible que vous nous donniez le code de votre boxe ?
J’ai dit oui.
*
« Viens-là, Moka ! » « A ta place, Moka ! » « Au pied, Moka ! » « C’est bien, Moka ! », comme il est doux à certain(e)s d’exercer leur pouvoir sur un être vivant.
Un après-midi de cet été alors que je tapotais sur mon ordinateur dans le jardin de la copropriété, cette jeune voisine apparut à sa fenêtre de l’étage et, se retournant vers son compagnon, lui dit :
-Florent, tu veux voir quelqu'un qui écrit de la merde ?
Pourtant je n’étais pas en train d’écrire sur celle que leur chien laissait partout sur la pelouse
-Hein quoi ? lui répondit-il
Elle le lui répéta plus fort. Il vint voir.
Lui comme elle n’ont jamais voulu comprendre à quel point je peux tout entendre en ce lieu, au jardin et plus encore au travers du mur de ma chambre principale. A leur arrivée, il y a plusieurs années, je les avais avertis de cette absence d’isolation phonique entre leur appartement et le mien : « De mon lit, je peux entendre jusqu'au bruit d’une assiette que vous posez sur la table ».
J’ai toujours signalé ce fait aux nouveaux arrivants. La plupart l’ont vite oublié ou n’y ont cru qu’à moitié parce que l’inverse n’est pas vrai. Ils n’entendent pas de bruit venant de chez moi. C’est peut-être que je n’en fais guère.
Une seule fois un couple a compris. « Si j’avais su ça, jamais on n’aurait pris cet appartement », m’a-t-elle dit. Deux semaines plus tard, ils déménageaient.
Les propriétaires de Moka sont restés plusieurs années et avec eux j’ai eu droit à pas mal de réveils nocturnes pour cause de disputes tournant à la crise de nerf. J’ai aussi subi deux ou trois soirées biture de lui avec ses peutes, desquelles j’ai parlé dans ce Journal. Je pensais qu’ils ne me liraient pas, mais c’était sans compter sur une malintentionnée qui est allée cafter. Du jour au lendemain, ils ne m’ont plus dit bonjour.
Depuis deux ou trois ans, leur poubelle intérieure était exilée à l’extérieur, en équilibre sur la gouttière, à un mètre de ma fenêtre, une lubie soudaine et durable, crainte des miasmes peut-être. Ce qui me valait le bruit supplémentaire de l’ouverture et de la fermeture de la fenêtre pour chaque déchet à jeter, de jour comme de nuit.
Bon, les voilà partis. Je ne risquerai plus de marcher dans la merde en m’installant sur la pelouse avec un livre ou mon ordinateur.. C’est lui qui se chargeait de la récolter dans un sac en plastique mais il en oubliait la moitié, semblable en cela à un ramasseur de champignons peu doué, bien que ce soit un gars de la campagne.
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Cela avait pourtant bien commencé entre eux et moi.
-Si vous avez besoin de quelque chose, dites-le moi, leur avais-je dit à leur arrivée.
-Justement, on n’a pas de connexion Internet, est-ce que ce serait possible que vous nous donniez le code de votre boxe ?
J’ai dit oui.
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« Viens-là, Moka ! » « A ta place, Moka ! » « Au pied, Moka ! » « C’est bien, Moka ! », comme il est doux à certain(e)s d’exercer leur pouvoir sur un être vivant.