S’il en est un que je ne suis pas surpris de trouver là avant moi devant la porte de la Halle aux Toiles en ce deuxième jour de la vente de livres d’occasion du Secours Populaire, c’est Adji, l’ancien bouquiniste de la rue Bouvreuil. Cela permet une conversation intéressante en attendant l’ouverture. Il me parle notamment du travail sur le conte qu’il mène dans différents collèges et puis je me souviens tout à coup avoir vu ici hier deux romans de Mongo Beti. Je lui demande si ça l’intéresse. Bien sûr, il a eu l’occasion d’entendre Mongo Beti en conférence quand il était étudiant en Afrique. C’est quelqu’un qui a toujours été fidèle à ses idées, me dit-il, quand il a pris sa retraite de professeur (il enseignait à Rouen au lycée Corneille) il aurait pu rester tranquillement en France, mais non, il est retourné au Cameroun où à la descente de l’avion il a été accueilli avec des œufs pourris. Il a monté une librairie là-bas et puis a aidé les paysans à s’émanciper.
A cette époque du retour au Cameroun, L’Armitière lui a téléphoné à lui Adji pour qu’il intervienne avec un conte lors de la venue dans la librairie de Mongo Beti de passage en France. C’était extraordinaire pour lui. Rencontrer ce personnage dont les textes étaient déjà utilisés en dictée à l’école quand il était enfant. Hélas, Mongo Beti est tombé malade, a été mal soigné et est mort avant de revenir à Rouen.
Quand les portes s’ouvrent, nous allons jusqu’à la table où je me souviens avoir vu les deux livres jaunes de Mongo Beti. Ils y sont encore, Les Deux Mères de Guillaume Ismaël Dzewatama, futur camionneur et La Revanche de Guillaume Ismaël Dzewatama, et donc pour Adji. Nous furetons ensuite chacun pour soi. Ce samedi matin, je me concentre sur les cédés à un euro et trouve entre autres Un homme d’Albin de la Simone, ce sympathique être humain avec lequel j’ai discuté à Paris en ce début d’année sans savoir qui il était.
*
A la sortie, je passe à La Poste de la rue de la Jeanne, où l’antipathique vigile a disparu depuis un moment, afin d’affranchir un courrier avec l’automate.
-Ça va, monsieur, tout se passe bien ? me demande une employée sans doute stagiaire.
-Oui, si on ne me dérange pas.
Elle me souhaite quand même un bon ouiquennede lorsque je m’en vais.
Je remonte la rue jusqu’à la gare afin de retirer des billets à l’automate. Là aussi on me dérange. C’est le Play-Boy Communiste (rentré de Paris) qui me demande une pièce.
Je la lui donne. Il ne me dit pas merci.
*
Toujours une clientèle particulière au Sushi Tokyo de la rue Verte : des guiques, des nerdes, des lesbiennes camionneuses. Deux ouaiches à casquette à l’envers aussi ce samedi midi, comme on ne voit plus guère.
Demander à des ouaiches s’il veulent une soupe, il n’y a qu’une serveuse chinoise pour oser ça.
A cette époque du retour au Cameroun, L’Armitière lui a téléphoné à lui Adji pour qu’il intervienne avec un conte lors de la venue dans la librairie de Mongo Beti de passage en France. C’était extraordinaire pour lui. Rencontrer ce personnage dont les textes étaient déjà utilisés en dictée à l’école quand il était enfant. Hélas, Mongo Beti est tombé malade, a été mal soigné et est mort avant de revenir à Rouen.
Quand les portes s’ouvrent, nous allons jusqu’à la table où je me souviens avoir vu les deux livres jaunes de Mongo Beti. Ils y sont encore, Les Deux Mères de Guillaume Ismaël Dzewatama, futur camionneur et La Revanche de Guillaume Ismaël Dzewatama, et donc pour Adji. Nous furetons ensuite chacun pour soi. Ce samedi matin, je me concentre sur les cédés à un euro et trouve entre autres Un homme d’Albin de la Simone, ce sympathique être humain avec lequel j’ai discuté à Paris en ce début d’année sans savoir qui il était.
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A la sortie, je passe à La Poste de la rue de la Jeanne, où l’antipathique vigile a disparu depuis un moment, afin d’affranchir un courrier avec l’automate.
-Ça va, monsieur, tout se passe bien ? me demande une employée sans doute stagiaire.
-Oui, si on ne me dérange pas.
Elle me souhaite quand même un bon ouiquennede lorsque je m’en vais.
Je remonte la rue jusqu’à la gare afin de retirer des billets à l’automate. Là aussi on me dérange. C’est le Play-Boy Communiste (rentré de Paris) qui me demande une pièce.
Je la lui donne. Il ne me dit pas merci.
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Toujours une clientèle particulière au Sushi Tokyo de la rue Verte : des guiques, des nerdes, des lesbiennes camionneuses. Deux ouaiches à casquette à l’envers aussi ce samedi midi, comme on ne voit plus guère.
Demander à des ouaiches s’il veulent une soupe, il n’y a qu’une serveuse chinoise pour oser ça.