Il y a au moins deux ans, l’agitateur musical polymorphe rouennais Seb Petit mit sur le réseau social Effe Bé une vidéo d’un certain Micah P. Hinson et l’ayant regardée, ce devait être un dimanche matin et j’étais désœuvré, je fus séduit par ce folkeux texan.
C’est pourquoi ce lundi soir je prends le bus Teor Trois pour aller le voir et ouïr au Kalif, route de Darnétal, où il est en concert, une coproduction Europe and Co/Avis de Passage, dix euros l’entrée (somme modique). Sur place le premier, j’assiste à l’arrivée de l’artiste, chaussettes dépareillées, blouson, bonnet, écharpe plusieurs fois tournée autour du cou, lunettes démodées, sac à dos, guitare et canne. Certains des organisateurs viennent le saluer, parmi lesquels l’ami Masson, puis il va faire des essais de micro.
A l’entrée dans la salle je me perche sur un haut tabouret d’où j’observe le futur public. Pour certain(e)s aller au concert c’est d’abord acheter une bière au bar et la boire au goulot. Pendant ce temps Micah Paul Hinson va et vient appuyé sur sa canne. La faute aux séquelles d’un accident de scouteur en Espagne où il a été renversé par une voiture, m’explique Seb Petit. L’artiste blessé joue quelques notes sur le vieux piano collé contre la console technique puis disparaît.
Une jolie fille blonde entre en scène. C’est, venue de Paris, Pauline Drand. S’accompagnant à la guitare, elle chante en français d’une voix chaude ses compostions qui parlent d’amour esquissé ou esquivé. Je l’écoute et la regarde attentivement depuis mon tabouret. Cela me plaît bien.
Je me lève quand c’est le tour de Micah P. Hinson. Il s’effeuille : blouson, pull, chemise tombent en tas sur le sol. Ne lui reste qu’un ticheurte blanc informe. Il boit une grande lampée de jus d’orange au goulot d’une bouteille de trois quarts de litre. Quelques problèmes de micro plus tard, il fait entendre sa voix acérée. Je regrette une nouvelle fois de ne pas comprendre l’anglais. Lui aussi s’accompagne à la guitare, celle de son adolescence peut-être, ornée de slogans « This machine kills fascists » « Kill the head, the body will die ». Par des bidouillages de boîtiers électroniques plus ou moins difficiles à mettre en place « It sucks » « Shit » « Motherfucker », il en fait pour certaines chansons une guitare arrangée. Impossible de savoir s’il est vraiment brouillon ou s’il en rajoute. Cela me plaît bien mais s’il jouait uniquement de la guitare simple, ça m’irait encore mieux et on ne le verrait pas sans cesse penché sur la technique. Sa liste à jouer est écrite sur un papier pas plus grand qu’un ticket de carte bancaire, ce qui l’oblige à d’autres contorsions. En arrière-son, on doit supporter l’entrechoc des bouteilles vides du bar et, pire, le grincement de la porte à double battant, honte à toi Kalif.
Quand ce drôle d’oiseau un peu Peter Pan à montre rose remet sa chemise et son pull, c’est sa façon de signifier qu’on en est aux rappels, puis seule chose que je comprends il explique à la fin qu’il a des disques à vendre et qu’il les signera après être sorti fumer. Ce pourquoi Micah P. Hinson remet blouson, bonnet et écharpe à plusieurs tours.
N’étant pas certain de l’écouter chez moi, je n’achète pas. J’aurais été davantage tenté par un disque de Pauline Drand mais elle n’en est pas encore là.
Alors que je commence à descendre la côte de Darnétal pour rejoindre mon logis à pied, je m’entends héler d’une voiture. C’est le sympathique Claude Levieux, cheville ouvrière du label Smap Records, présent lui aussi à ce concert. Il me ramène jusqu'au bout de la rue Saint-Romain.
*
Bonne nouvelle au courrier de ce lundi : mon loyer baisse de cinq centimes.
C’est pourquoi ce lundi soir je prends le bus Teor Trois pour aller le voir et ouïr au Kalif, route de Darnétal, où il est en concert, une coproduction Europe and Co/Avis de Passage, dix euros l’entrée (somme modique). Sur place le premier, j’assiste à l’arrivée de l’artiste, chaussettes dépareillées, blouson, bonnet, écharpe plusieurs fois tournée autour du cou, lunettes démodées, sac à dos, guitare et canne. Certains des organisateurs viennent le saluer, parmi lesquels l’ami Masson, puis il va faire des essais de micro.
A l’entrée dans la salle je me perche sur un haut tabouret d’où j’observe le futur public. Pour certain(e)s aller au concert c’est d’abord acheter une bière au bar et la boire au goulot. Pendant ce temps Micah Paul Hinson va et vient appuyé sur sa canne. La faute aux séquelles d’un accident de scouteur en Espagne où il a été renversé par une voiture, m’explique Seb Petit. L’artiste blessé joue quelques notes sur le vieux piano collé contre la console technique puis disparaît.
Une jolie fille blonde entre en scène. C’est, venue de Paris, Pauline Drand. S’accompagnant à la guitare, elle chante en français d’une voix chaude ses compostions qui parlent d’amour esquissé ou esquivé. Je l’écoute et la regarde attentivement depuis mon tabouret. Cela me plaît bien.
Je me lève quand c’est le tour de Micah P. Hinson. Il s’effeuille : blouson, pull, chemise tombent en tas sur le sol. Ne lui reste qu’un ticheurte blanc informe. Il boit une grande lampée de jus d’orange au goulot d’une bouteille de trois quarts de litre. Quelques problèmes de micro plus tard, il fait entendre sa voix acérée. Je regrette une nouvelle fois de ne pas comprendre l’anglais. Lui aussi s’accompagne à la guitare, celle de son adolescence peut-être, ornée de slogans « This machine kills fascists » « Kill the head, the body will die ». Par des bidouillages de boîtiers électroniques plus ou moins difficiles à mettre en place « It sucks » « Shit » « Motherfucker », il en fait pour certaines chansons une guitare arrangée. Impossible de savoir s’il est vraiment brouillon ou s’il en rajoute. Cela me plaît bien mais s’il jouait uniquement de la guitare simple, ça m’irait encore mieux et on ne le verrait pas sans cesse penché sur la technique. Sa liste à jouer est écrite sur un papier pas plus grand qu’un ticket de carte bancaire, ce qui l’oblige à d’autres contorsions. En arrière-son, on doit supporter l’entrechoc des bouteilles vides du bar et, pire, le grincement de la porte à double battant, honte à toi Kalif.
Quand ce drôle d’oiseau un peu Peter Pan à montre rose remet sa chemise et son pull, c’est sa façon de signifier qu’on en est aux rappels, puis seule chose que je comprends il explique à la fin qu’il a des disques à vendre et qu’il les signera après être sorti fumer. Ce pourquoi Micah P. Hinson remet blouson, bonnet et écharpe à plusieurs tours.
N’étant pas certain de l’écouter chez moi, je n’achète pas. J’aurais été davantage tenté par un disque de Pauline Drand mais elle n’en est pas encore là.
Alors que je commence à descendre la côte de Darnétal pour rejoindre mon logis à pied, je m’entends héler d’une voiture. C’est le sympathique Claude Levieux, cheville ouvrière du label Smap Records, présent lui aussi à ce concert. Il me ramène jusqu'au bout de la rue Saint-Romain.
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Bonne nouvelle au courrier de ce lundi : mon loyer baisse de cinq centimes.