Avant de quitter Nice un dernier passage à la boulangerie Saint-François, accueilli par le « Et bonjour ! » de la patronne. J’ai mis un certain temps avant de remarquer qu’ici, beaucoup, au lieu de dire « Bonjour », disent « Et bonjour ». Je vais regretter cette sympathique boulangère et ses pains au chocolat. Je vais aussi regretter l’homme de l’ouverture du Garibaldi et son café servi obligeamment.
Il est temps de rentrer à Rouen, avant que ne se déclenchent les vacances de la Toussaint. Je traîne ma petite valise derrière moi du lycée Masséna à la place Masséna où est la plus proche station du Tram Un. Son nom, comme celui de toutes les autres, est écrit par l’inévitable Ben (elles sont annoncées dans la rame avec un habillage sonore étudié pour chacune). Utilisant pour la dernière fois par ma carte SudAzur, je remonte l’avenue Jean-Médecin. Quand on passe devant la Basilique une voyageuse se signe discrètement et nous arrivons à la Gare Nice Ville, appelée aussi Gare Thiers.
Devant cette gare est une œuvre d’art montrant un Totor pas content en qui je me reconnais. J’étais bien mieux à Nice qu’à Rouen. Oui mais comment y vivre à l’année et il fait trop chaud l’été.
Ce retour m’inquiète un peu, en raison des frasques de la tempête Aurore. Les lignes ferroviaires normandes sont à l’arrêt, pas de reprise prévue avant midi.
Avant de quitter mon logis Airbibi, décoré des tableaux peints par mon hôte, de l’abstrait décoratif pas désagréable à regarder, j’ai alerté celle qui travaille à Paris. Elle se portera à mon secours si je suis bloqué dans la capitale.
Le Tégévé pour Paris Gare de Lyon part comme prévu à neuf heures cinquante-trois pour un voyage de plus de six heures. Le début de son trajet me permet de revoir certains des lieux découverts pendant ce mois de Côte d’Azur. Dans la voiture, deux retraitées organisent leurs voyages de printemps en prenant garde aux vacances scolaires « Si on veut aucun gosse nulle part » et un jeune homme fébrile, toujours au téléphone dans une langue inconnue, demande plusieurs fois en anglais à sa voisine si le train va à Parisse.
Au premier contrôle, il se révèle sans billet, sans argent et sans papiers. Les contrôleurs lui demandent de descendre à Toulon, il répond Parisse. Peu avant Toulon, ils reviennent le voir avec un anglophone qui lui dit que sinon, c’est la Police. Il veut la Police. « Police ticket » répète-t-il mal conseillé par celui qui est au téléphone. Ils sont trois à monter à Toulon : Good Cop, Bad Cop et Copette, cette dernière utilisant le tutoiement. Le jeune homme se met à pleurer, en répétant Parisse Parisse puis accepte de descendre. « C’est y un migrant ? » demande une vieille. « C’est tous les jours comme ça, lui répond Bad Cop, ça va bien, c’est pas la fête du slip. » Cette intervention n’aura pas retardé le train d’une minute.
Ce voyage de retour me paraît long et me fatigue. Nous arrivons avec un peu de retard Gare de Lyon. « Il pleut copieusement, ici c’est Paris », commente le chef de bord.
La ligne Quatorze me permet de rejoindre Saint-Lazare et là j’apprends qu’aucun train ne va au-delà de Vernon Giverny, retour à la normale espéré pour demain.
*
A la nuit tombée, mon logement Airbibi au quatrième étage se transformait en Observatoire de la Vie Intime des appartements entourant la courée. Rien vu d’excitant. Tout le monde regardait la télé.
Il est temps de rentrer à Rouen, avant que ne se déclenchent les vacances de la Toussaint. Je traîne ma petite valise derrière moi du lycée Masséna à la place Masséna où est la plus proche station du Tram Un. Son nom, comme celui de toutes les autres, est écrit par l’inévitable Ben (elles sont annoncées dans la rame avec un habillage sonore étudié pour chacune). Utilisant pour la dernière fois par ma carte SudAzur, je remonte l’avenue Jean-Médecin. Quand on passe devant la Basilique une voyageuse se signe discrètement et nous arrivons à la Gare Nice Ville, appelée aussi Gare Thiers.
Devant cette gare est une œuvre d’art montrant un Totor pas content en qui je me reconnais. J’étais bien mieux à Nice qu’à Rouen. Oui mais comment y vivre à l’année et il fait trop chaud l’été.
Ce retour m’inquiète un peu, en raison des frasques de la tempête Aurore. Les lignes ferroviaires normandes sont à l’arrêt, pas de reprise prévue avant midi.
Avant de quitter mon logis Airbibi, décoré des tableaux peints par mon hôte, de l’abstrait décoratif pas désagréable à regarder, j’ai alerté celle qui travaille à Paris. Elle se portera à mon secours si je suis bloqué dans la capitale.
Le Tégévé pour Paris Gare de Lyon part comme prévu à neuf heures cinquante-trois pour un voyage de plus de six heures. Le début de son trajet me permet de revoir certains des lieux découverts pendant ce mois de Côte d’Azur. Dans la voiture, deux retraitées organisent leurs voyages de printemps en prenant garde aux vacances scolaires « Si on veut aucun gosse nulle part » et un jeune homme fébrile, toujours au téléphone dans une langue inconnue, demande plusieurs fois en anglais à sa voisine si le train va à Parisse.
Au premier contrôle, il se révèle sans billet, sans argent et sans papiers. Les contrôleurs lui demandent de descendre à Toulon, il répond Parisse. Peu avant Toulon, ils reviennent le voir avec un anglophone qui lui dit que sinon, c’est la Police. Il veut la Police. « Police ticket » répète-t-il mal conseillé par celui qui est au téléphone. Ils sont trois à monter à Toulon : Good Cop, Bad Cop et Copette, cette dernière utilisant le tutoiement. Le jeune homme se met à pleurer, en répétant Parisse Parisse puis accepte de descendre. « C’est y un migrant ? » demande une vieille. « C’est tous les jours comme ça, lui répond Bad Cop, ça va bien, c’est pas la fête du slip. » Cette intervention n’aura pas retardé le train d’une minute.
Ce voyage de retour me paraît long et me fatigue. Nous arrivons avec un peu de retard Gare de Lyon. « Il pleut copieusement, ici c’est Paris », commente le chef de bord.
La ligne Quatorze me permet de rejoindre Saint-Lazare et là j’apprends qu’aucun train ne va au-delà de Vernon Giverny, retour à la normale espéré pour demain.
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A la nuit tombée, mon logement Airbibi au quatrième étage se transformait en Observatoire de la Vie Intime des appartements entourant la courée. Rien vu d’excitant. Tout le monde regardait la télé.