Même train Zou qu’hier matin ce vendredi, toujours chargé de travailleurs travailleuses, d’où je descends juste avant Monaco, à Cap d’Ail, un lieu qu’Anton Tchekhov lors de ses séjours niçois aimait fréquenter.
Nous ne sommes que deux à quitter le train en cet endroit. Je contourne la Gare désaffectée et trouve le raccourci passant sous les voies. Il ressemble un peu à la rue Obscure de Villefranche-sur-Mer, en plus glauque, et débouche au bord de la Méditerranée.
Cap d’Ail dispose d’un sentier de douanier, certes bétonné. « Danger passage interdit par mer houleuse » est-il écrit en rouge à son entrée. Aujourd’hui, tout est calme ; des sportifs et sportives en profitent. J’opte pour la direction de la Pointe des Douaniers et bien que des nuages moutonneux parsèment le ciel, je peux bientôt ôter ma veste. Cette côte découpée est pleine de charme, de même que le relief montagneux où sont accrochées des habitations luxueuses ou non, beaucoup construites après le passage de Tchekhov.
De la Pointe des Douaniers j’ai vue d’un côté sur la rade de Villefranche où stagne un de ces horribles bateaux de croisière et de l’autre sur les moches immeubles de Monaco. Un hélicoptère décolle de la Principauté. Le Prince peut-être, s’ennuyant sans sa femme exilée en Afrique du Sud.
Mon but étant atteint, je fais le chemin dans l’autre sens et m’installe face à la mer à une table en pierre sur laquelle je peux poser le Journal de Goncourt. Edmond est à Rouen, où il pleut et vente, pour l’inauguration du monument Flaubert.
Tout près est un restaurant où je n’ai pas envie d’aller. Pas davantage je ne veux grimper jusqu’au centre du bourg car je dois ménager mon cœur. Je rentre donc par le même train qu’hier. Il passe ici à onze heures une. J’arrive un peu avant midi au Nomad où c’est le jour de l’aïoli de cabillaud.
-Je vous apporte la tarte aux framboises tout de suite si vous voulez, plaisante le jeune patron.
Son aïoli est excellent. Je lui en fais compliment. Avec mon dessert et le quart de vin blanc, cela fait vingt-deux euros tout rond.
-C’est la pire des choses pour moi un client qui s’en va parce qu’il attend trop, me dit-il, ça veut dire que je ne fais pas bien mon travail.
Ça m’ennuie qu’il prenne la chose comme cela. Je lui dis qu’il est normal que sa serveuse étant en congé il ne puisse pas faire à lui seul la cuisine et le service. Sa jeune femme l’aide un peu mais elle s’occupe aussi de leur enfançon.
*
Cap d’Ail a son volcan, éteint depuis longtemps.
*
Un panneau explicatif sur l’une des demeures majestueuses de Cap d’Ail lui impute un « style éclectique ».
*
Mon essai comparatif toilettes publiques :
Monaco : gratuites, spacieuses, immaculées.
Cap d’Ail : gratuites, immondes, nauséabondes.
Nous ne sommes que deux à quitter le train en cet endroit. Je contourne la Gare désaffectée et trouve le raccourci passant sous les voies. Il ressemble un peu à la rue Obscure de Villefranche-sur-Mer, en plus glauque, et débouche au bord de la Méditerranée.
Cap d’Ail dispose d’un sentier de douanier, certes bétonné. « Danger passage interdit par mer houleuse » est-il écrit en rouge à son entrée. Aujourd’hui, tout est calme ; des sportifs et sportives en profitent. J’opte pour la direction de la Pointe des Douaniers et bien que des nuages moutonneux parsèment le ciel, je peux bientôt ôter ma veste. Cette côte découpée est pleine de charme, de même que le relief montagneux où sont accrochées des habitations luxueuses ou non, beaucoup construites après le passage de Tchekhov.
De la Pointe des Douaniers j’ai vue d’un côté sur la rade de Villefranche où stagne un de ces horribles bateaux de croisière et de l’autre sur les moches immeubles de Monaco. Un hélicoptère décolle de la Principauté. Le Prince peut-être, s’ennuyant sans sa femme exilée en Afrique du Sud.
Mon but étant atteint, je fais le chemin dans l’autre sens et m’installe face à la mer à une table en pierre sur laquelle je peux poser le Journal de Goncourt. Edmond est à Rouen, où il pleut et vente, pour l’inauguration du monument Flaubert.
Tout près est un restaurant où je n’ai pas envie d’aller. Pas davantage je ne veux grimper jusqu’au centre du bourg car je dois ménager mon cœur. Je rentre donc par le même train qu’hier. Il passe ici à onze heures une. J’arrive un peu avant midi au Nomad où c’est le jour de l’aïoli de cabillaud.
-Je vous apporte la tarte aux framboises tout de suite si vous voulez, plaisante le jeune patron.
Son aïoli est excellent. Je lui en fais compliment. Avec mon dessert et le quart de vin blanc, cela fait vingt-deux euros tout rond.
-C’est la pire des choses pour moi un client qui s’en va parce qu’il attend trop, me dit-il, ça veut dire que je ne fais pas bien mon travail.
Ça m’ennuie qu’il prenne la chose comme cela. Je lui dis qu’il est normal que sa serveuse étant en congé il ne puisse pas faire à lui seul la cuisine et le service. Sa jeune femme l’aide un peu mais elle s’occupe aussi de leur enfançon.
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Cap d’Ail a son volcan, éteint depuis longtemps.
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Un panneau explicatif sur l’une des demeures majestueuses de Cap d’Ail lui impute un « style éclectique ».
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Mon essai comparatif toilettes publiques :
Monaco : gratuites, spacieuses, immaculées.
Cap d’Ail : gratuites, immondes, nauséabondes.