Il est sept heures trente ce vendredi matin quand je mets le pied dehors après une première nuit toulonnaise fenêtre ouverte (pas de moustiques mais un feu d’artifice sauvage). Sur le cours Lafayette, à deux pas de mon logis provisoire, le marché est déjà ouvert, de même que de nombreux commerces dont une boulangerie nommée Campaillette où j’achète deux pains au chocolat à un euro pièce. « On ouvre tous les jours de la semaine à six heures et demie », me dit la jolie vendeuse à grandes lunettes dont le crop top met particulièrement en valeur les tout petits seins.
Je les mange en terrasse au café d’à côté nommé Le Maryland avec un allongé à un euro soixante. Le patron me propose Var Matin. On y déplore la fermeture prévue par la Senecefe des guichets de gare, notamment ceux de Nice Ville où ça proteste.
J’achète des nectarines pas chères sur le marché puis je me documente à la Maison de la Métropole (ouverte dès huit heures trente) et à l’Office du Tourisme (ouvert dès neuf heures). J’aime être dans une ville où la vie commence tôt, c’est le moment où je suis au mieux.
Après une balade dans le port (c’est là qu’aboutit le cours Lafayette), je m’attable à la terrasse du bar tabac La Gitane avec vue sur le bateau jaune des Transports Maritimes Toulonnais (un promène touristes) pour un café verre d’eau lecture. Cette fois j’ai emporté pour le relire le premier volume du Journal littéraire de Paul Léautaud (deux mille deux cent quatre-vingt-quatorze pages sur papier bible). Cette passionnante redécouverte me conduit à l’heure du déjeuner.
Parmi les restaurants du port, je choisis le Midi Moins Le Quart à la terrasse ventilée car son plat du jour me tente : une dorade royale grillée au pesto purée maison salade à douze euros quatre-vingt-dix. Mes voisins qui ont commandé des moules frites louchent avec envie et regret sur mon assiette. Une serveuse en minirobe noire est postée à l’entrée, disant bonjour à qui passe sur le quai. C’est un produit d’appel efficace.
Le café, c’est à côté avec Léautaud chez La Gitane (un euro soixante-dix) puis je vais en prendre un autre place Hubac à la terrasse bien ombragée de l’Unic Bar (un euro cinquante) cependant que des municipaux terminent le nettoyage d’après marché et que peu à peu montent les nuages noirs d’un orage annoncé.
*
Une vieille femme fatiguée au téléphone sur un banc face à la mer. Près d’elle son chariot de courses du marché. « J’en ai pour cinquante-huit euros passés. T’as vu un peu ! Alors va falloir que tu arrêtes les cigarettes. »
*
Le marché du cours Lafayette, c’est le vrai marché de Provence, comme le chantait Gilbert Bécaud. D’ailleurs, c’est celui qui l’a inspiré. Monsieur Cent Mille Volts est né à Toulon. Souvenir un peu mélancolique de moments de bonheur quand celle qui travaille à Paris chantait cette ritournelle dans ma petite voiture rouge.
*
Voici pour cent francs du thym de la garrigue / Un peu de safran et un kilo de figues / Voulez-vous, pas vrai, un beau plateau de pêches / Ou bien d'abricots?
Je les mange en terrasse au café d’à côté nommé Le Maryland avec un allongé à un euro soixante. Le patron me propose Var Matin. On y déplore la fermeture prévue par la Senecefe des guichets de gare, notamment ceux de Nice Ville où ça proteste.
J’achète des nectarines pas chères sur le marché puis je me documente à la Maison de la Métropole (ouverte dès huit heures trente) et à l’Office du Tourisme (ouvert dès neuf heures). J’aime être dans une ville où la vie commence tôt, c’est le moment où je suis au mieux.
Après une balade dans le port (c’est là qu’aboutit le cours Lafayette), je m’attable à la terrasse du bar tabac La Gitane avec vue sur le bateau jaune des Transports Maritimes Toulonnais (un promène touristes) pour un café verre d’eau lecture. Cette fois j’ai emporté pour le relire le premier volume du Journal littéraire de Paul Léautaud (deux mille deux cent quatre-vingt-quatorze pages sur papier bible). Cette passionnante redécouverte me conduit à l’heure du déjeuner.
Parmi les restaurants du port, je choisis le Midi Moins Le Quart à la terrasse ventilée car son plat du jour me tente : une dorade royale grillée au pesto purée maison salade à douze euros quatre-vingt-dix. Mes voisins qui ont commandé des moules frites louchent avec envie et regret sur mon assiette. Une serveuse en minirobe noire est postée à l’entrée, disant bonjour à qui passe sur le quai. C’est un produit d’appel efficace.
Le café, c’est à côté avec Léautaud chez La Gitane (un euro soixante-dix) puis je vais en prendre un autre place Hubac à la terrasse bien ombragée de l’Unic Bar (un euro cinquante) cependant que des municipaux terminent le nettoyage d’après marché et que peu à peu montent les nuages noirs d’un orage annoncé.
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Une vieille femme fatiguée au téléphone sur un banc face à la mer. Près d’elle son chariot de courses du marché. « J’en ai pour cinquante-huit euros passés. T’as vu un peu ! Alors va falloir que tu arrêtes les cigarettes. »
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Le marché du cours Lafayette, c’est le vrai marché de Provence, comme le chantait Gilbert Bécaud. D’ailleurs, c’est celui qui l’a inspiré. Monsieur Cent Mille Volts est né à Toulon. Souvenir un peu mélancolique de moments de bonheur quand celle qui travaille à Paris chantait cette ritournelle dans ma petite voiture rouge.
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Voici pour cent francs du thym de la garrigue / Un peu de safran et un kilo de figues / Voulez-vous, pas vrai, un beau plateau de pêches / Ou bien d'abricots?