Retour du beau temps ce samedi matin, parfait pour aller dans l’Ile de Ré, oui mais le car qui y mène n’est toujours pas là à huit heures dix, alors qu’il devrait être parti depuis vingt-cinq minutes. Deux autres l’attendent. Elle et lui vont là-bas pour travailler. Impossible de joindre Transports Nouvelle Aquitaine, ils sont sur répondeur. Je décide de changer mes plans et souhaite bon courage à mes compagnons d’infortune. La Gare est à côté. Un train, que je prends sans souci avec ma carte de bus, part pour Rochefort, duquel je vais descendre à Angoulins-sur-Mer.
Pas trace de cette mer quand il s’arrête à la halte ferroviaire. Je me renseigne auprès du premier coureur venu.
-Si vous suivez ce chemin, vous allez la trouver, me répond-il.
Ce chemin est goudronné et utilisable par les piétions et les bicyclistes. Je comprends bientôt, à voir les marais qui m’entourent, où ne sont visibles que des huîtrières et un fumoir à poissons, qu’elle est plus loin qu’on pourrait le penser.
Au bout d’une demi-heure de marche, elle se fait d’abord entendre puis apparaît derrière la digue qui domine la plage. A l’extrémité sont des cabanes à carrelets vers lesquelles je vais. Ensuite commence un étroit sentier sur une falaise décrite comme très dangereuse par un panneau.
On peut ainsi rejoindre La Rochelle que j’aperçois au loin mais je préfère retourner sur la digue et m’asseoir au premier banc, devant le Cercle Nautique d’Angoulins où s’active une jeunesse désireuse d’aller sur l’eau. J’y lis Hugo un moment puis vais demander au restaurant Les Viviers si je peux y venir pour seulement manger des huîtres.
-Oui à midi, me répond un garçon efféminé.
Je trouve un autre banc face à l’Ile d’Aix, que l’on voit bien maintenant que le soleil monte dans le ciel bleu, et reprends ma lecture jusqu’à ce qu’il soit l’heure de retourner aux Viviers.
A une table d’extérieur ensoleillée qui donne sur de lointains hangars et des plans d’eau, je m’offre six huîtres et un verre de chardonnay pour la somme rondelette de quinze euros trente.
Avant le retour vers la halte ferroviaire, je m’assois sur un troisième banc à la hauteur du second restaurant du lieu, nommé La Madrague, où certains déjeunent à deux pas de la mer mais sans la voir, cachée qu’elle est derrière la digue. « Vous êtes déjà bien bronzé », me dit une femme dont je regarde la fille. « Et qu’est-ce que vous lisez de beau ? »
De retour à La Rochelle, j’achète mon dessert dans une boulangerie ouverte depuis le premier avril sur le port, pour la saison et de peu de choix, un gâteau au chocolat à deux euros quatre-vingts. Je le mange dans mon logis puis vais prendre le café à L’Echo à une table fort éloignée de l’intérieur de l’établissement où est diffusé un match de rugby qui excite les locaux, La Rochelle Bordeaux.
*
Dix heures quinze, le moment où à Angoulins-sur-Mer apparaissent les premiers marcheurs à bâtons. Si c’est un couple, l’homme est devant et la femme suit. Comme chez les bicyclistes.
*
Au Centre Nautique, conseil d’une fille à un garçon : « Des fois, faut que tu mettes les doigts dedans pour faire revenir le taquet ».
*
Ces chiens ou ces enfants qui viennent vous renifler lorsque vous lisez sur un banc public ; leurs parents, car ils le sont aussi de leurs animaux (viens voir papa), considèrent tous qu’il va de soi que vous devez en être flatté. Tout mouvement d’humeur de votre part est suivi d’un « Vous inquiétez pas, il n’est pas méchant ». Si vous leur répondez « Encore heureux ! » et « Libre à vous d’en avoir, mais n’en faites pas profitez les autres », vous avez droit à « Vous n’allez pas en mourir » et un peu plus loin, quand ils pensent que vous n’entendez pas, à « Quel connard ! ».
Pas trace de cette mer quand il s’arrête à la halte ferroviaire. Je me renseigne auprès du premier coureur venu.
-Si vous suivez ce chemin, vous allez la trouver, me répond-il.
Ce chemin est goudronné et utilisable par les piétions et les bicyclistes. Je comprends bientôt, à voir les marais qui m’entourent, où ne sont visibles que des huîtrières et un fumoir à poissons, qu’elle est plus loin qu’on pourrait le penser.
Au bout d’une demi-heure de marche, elle se fait d’abord entendre puis apparaît derrière la digue qui domine la plage. A l’extrémité sont des cabanes à carrelets vers lesquelles je vais. Ensuite commence un étroit sentier sur une falaise décrite comme très dangereuse par un panneau.
On peut ainsi rejoindre La Rochelle que j’aperçois au loin mais je préfère retourner sur la digue et m’asseoir au premier banc, devant le Cercle Nautique d’Angoulins où s’active une jeunesse désireuse d’aller sur l’eau. J’y lis Hugo un moment puis vais demander au restaurant Les Viviers si je peux y venir pour seulement manger des huîtres.
-Oui à midi, me répond un garçon efféminé.
Je trouve un autre banc face à l’Ile d’Aix, que l’on voit bien maintenant que le soleil monte dans le ciel bleu, et reprends ma lecture jusqu’à ce qu’il soit l’heure de retourner aux Viviers.
A une table d’extérieur ensoleillée qui donne sur de lointains hangars et des plans d’eau, je m’offre six huîtres et un verre de chardonnay pour la somme rondelette de quinze euros trente.
Avant le retour vers la halte ferroviaire, je m’assois sur un troisième banc à la hauteur du second restaurant du lieu, nommé La Madrague, où certains déjeunent à deux pas de la mer mais sans la voir, cachée qu’elle est derrière la digue. « Vous êtes déjà bien bronzé », me dit une femme dont je regarde la fille. « Et qu’est-ce que vous lisez de beau ? »
De retour à La Rochelle, j’achète mon dessert dans une boulangerie ouverte depuis le premier avril sur le port, pour la saison et de peu de choix, un gâteau au chocolat à deux euros quatre-vingts. Je le mange dans mon logis puis vais prendre le café à L’Echo à une table fort éloignée de l’intérieur de l’établissement où est diffusé un match de rugby qui excite les locaux, La Rochelle Bordeaux.
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Dix heures quinze, le moment où à Angoulins-sur-Mer apparaissent les premiers marcheurs à bâtons. Si c’est un couple, l’homme est devant et la femme suit. Comme chez les bicyclistes.
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Au Centre Nautique, conseil d’une fille à un garçon : « Des fois, faut que tu mettes les doigts dedans pour faire revenir le taquet ».
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Ces chiens ou ces enfants qui viennent vous renifler lorsque vous lisez sur un banc public ; leurs parents, car ils le sont aussi de leurs animaux (viens voir papa), considèrent tous qu’il va de soi que vous devez en être flatté. Tout mouvement d’humeur de votre part est suivi d’un « Vous inquiétez pas, il n’est pas méchant ». Si vous leur répondez « Encore heureux ! » et « Libre à vous d’en avoir, mais n’en faites pas profitez les autres », vous avez droit à « Vous n’allez pas en mourir » et un peu plus loin, quand ils pensent que vous n’entendez pas, à « Quel connard ! ».