Précédemment, j’avais choisi La Flotte parce que la météo la prévoyait. Cette fois, après que j’ai décidé de la revoir pour mon dernier passage sur l’Ile de Ré, la météo change ses prévisions et l’annonce.
Le car va-t-il arriver avant elle ? Les nuages sont menaçants quand j’en descends à l’arrêt Vierge (elle est encore là) mais un vent bienvenu ne leur laisse pas le temps de se répandre.
Arrivé au port, je le découvre à marée haute. J’en fais le tour puis je vais marcher sur la digue côté plage. Cette dernière est totalement cachée par une mer agitée qui a envoyé quelques éclaboussures au pied des maisons anciennes fort basses construites en bord de digue. Quand je regarde devant moi, c’est ciel noir. Quand je regarde derrière moi, c’est ciel bleu.
Lorsque cette digue s’achève, je rebrousse et trouve une table pour m’accueillir à la terrasse du Saint-Georges. Le café y est à un euro quatre-vingt-dix et j’y côtoie des boutiquières de la rue qui mène à la Vierge. Elles font le bilan de leur Lundi de Pâques : « Hier, c’était une clientèle de grande marée, pas folichon. » « C’est pas un dimanche, c’est pas un lundi, c’est un lundianche, c’est chiant. » et rêvent au futur : « L’Ascension, t’as beau savoir, t’as beau y être préparée, t’en reviens pas de tout ce monde au mètre carré ».
Cette rue charmante à mon arrivée est maintenant défigurée par des portants de nippes de plage et par des caisses d’espadrilles et d’épuisettes. Je le constate en la remontant pour rejoindre l’arrêt de bus, car pas question de déjeuner sur place cette fois. Je veux faire mes adieux à L’Ardoise.
Un car presque plein avec des masques sous le nez ou sous le menton me ramène à la Gare de la Rochelle pour midi.
A L’Ardoise, j’ai place à ma table haute habituelle près du comptoir. En plus du père, de la mère et de leur fille, une jeune cousine en vacances est présente qui s’ennuie d’être inoccupée. Le menu du jour propose un velouté de courgettes et fromage frais, un rougail de saucisses riz blanc et un vacherin glacé aux fraises. Je l’accompagne d’un quart de vin rouge charentais.
-C’était la dernière fois, mes vacances se terminent », dis-je à Romane, la fille de la maison, à qui je paie.
-Ah, je croyais que vous étiez d’ici, me répond celle qui m’aura vite oublié.
Non seulement il ne pleut pas, mais il fait quasiment beau quand je rejoins le Bistro du Gabut pour y prendre le café.
*
Dans le car de l’Ile de Ré, un habitué discutant avec la conductrice :
-Mon père, il est plus en maison de repos, L’était là parce qu’il peut plus marcher.
-Et alors ?
-Il va mourir, alors il est rentré chez nous. C’est ma mère qui s’en occupe. C’est pas facile parce qu’ils sont divorcés.
*
Un très beau cours Félix-Faure à La Flotte, en hommage à celui dont, comme le centenaire de la chanson de Thomas Fersen, je trouve la mort enviable.
Le car va-t-il arriver avant elle ? Les nuages sont menaçants quand j’en descends à l’arrêt Vierge (elle est encore là) mais un vent bienvenu ne leur laisse pas le temps de se répandre.
Arrivé au port, je le découvre à marée haute. J’en fais le tour puis je vais marcher sur la digue côté plage. Cette dernière est totalement cachée par une mer agitée qui a envoyé quelques éclaboussures au pied des maisons anciennes fort basses construites en bord de digue. Quand je regarde devant moi, c’est ciel noir. Quand je regarde derrière moi, c’est ciel bleu.
Lorsque cette digue s’achève, je rebrousse et trouve une table pour m’accueillir à la terrasse du Saint-Georges. Le café y est à un euro quatre-vingt-dix et j’y côtoie des boutiquières de la rue qui mène à la Vierge. Elles font le bilan de leur Lundi de Pâques : « Hier, c’était une clientèle de grande marée, pas folichon. » « C’est pas un dimanche, c’est pas un lundi, c’est un lundianche, c’est chiant. » et rêvent au futur : « L’Ascension, t’as beau savoir, t’as beau y être préparée, t’en reviens pas de tout ce monde au mètre carré ».
Cette rue charmante à mon arrivée est maintenant défigurée par des portants de nippes de plage et par des caisses d’espadrilles et d’épuisettes. Je le constate en la remontant pour rejoindre l’arrêt de bus, car pas question de déjeuner sur place cette fois. Je veux faire mes adieux à L’Ardoise.
Un car presque plein avec des masques sous le nez ou sous le menton me ramène à la Gare de la Rochelle pour midi.
A L’Ardoise, j’ai place à ma table haute habituelle près du comptoir. En plus du père, de la mère et de leur fille, une jeune cousine en vacances est présente qui s’ennuie d’être inoccupée. Le menu du jour propose un velouté de courgettes et fromage frais, un rougail de saucisses riz blanc et un vacherin glacé aux fraises. Je l’accompagne d’un quart de vin rouge charentais.
-C’était la dernière fois, mes vacances se terminent », dis-je à Romane, la fille de la maison, à qui je paie.
-Ah, je croyais que vous étiez d’ici, me répond celle qui m’aura vite oublié.
Non seulement il ne pleut pas, mais il fait quasiment beau quand je rejoins le Bistro du Gabut pour y prendre le café.
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Dans le car de l’Ile de Ré, un habitué discutant avec la conductrice :
-Mon père, il est plus en maison de repos, L’était là parce qu’il peut plus marcher.
-Et alors ?
-Il va mourir, alors il est rentré chez nous. C’est ma mère qui s’en occupe. C’est pas facile parce qu’ils sont divorcés.
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Un très beau cours Félix-Faure à La Flotte, en hommage à celui dont, comme le centenaire de la chanson de Thomas Fersen, je trouve la mort enviable.