Ce sera bientôt le terme de mon séjour à Aix-les-Bains. Aussi ce vendredi matin le prends le bus Trois dont le terminus est Thermes Chevalley afin de voir à quoi ça ressemble. Ce bus n’est quasiment fréquenté que par des curistes et je ne suis pas fier d’être pris pour l’un d’eux. Tout le monde descend sur les hauteurs de la ville. Je m‘attendais à mieux. Le bâtiment des Thermes Chevalley est récent, fonctionnel et laid. Il est jouxté d’un parquigne à campigne-cars. On peut venir par ce moyen prendre des bains et se faire masser. On peut aussi aller à l’hôtel ou dans les meublés qui pullulent dans la rue.
Je n’aï pas envie d’entrer. Je retourne à l’abribus. Il est extra-long avec trois bancs pour que s’assoient les vieilles et les vieux. Dans un tel état, à quoi leur sert la cure ? Les trois bancs sont bientôt occupés par celles et ceux qui redescendent en ville. Dans le bus, ça parle ennuis de santé. « C’est le coup de se lever le matin et après c’est parti. »
Je descends à l’arrêt Rond-Point des Thermes, près d’un autre établissement du même genre, où il y a correspondance avec la ligne Un. Bientôt, je suis dans un bus avec de la jeunesse à l’intérieur car il va à l’Université. Je sonne pour descendre à Base des Mottets. Le chauffeur oublie de s’arrêter. Il se rattrape cinquante mètres plus loin, s’excuse et réitère ses excuses. Celui-là est sympathique, il n’est pas comme son collègue de l’autre jour qui m’a largué sans prévenir à l’arrêt Rochettes.
En réponse à mon mail de protestation, Ondéa Grand Lac m’a invité à télécharger son application pour être prévenu des problèmes sur les lignes. Comme si le chauffeur ne devait pas aussi en informer la clientèle. J’ai récrit pour dire que cette réponse n’était pas satisfaisante. Aucune réaction.
Après cette parenthèse, je reprends mon narré, comme écrit Saint-Simon. Sitôt traversé le Hameau de Terre Nue, je m’assois au soleil sur un banc de la demi-lune pour commencer la lecture du deuxième volume Folio des Mémoires de ce Saint-Simon. On y trouve beaucoup de portraits et d’anecdotes, de quoi m’intéresser.
A midi, j’entre une dernière fois à l’Hôtel de Viviers où la clientèle est de plus en plus nombreuse pour le déjeuner. Ce vendredi, comme les autres, c’est de la morue. Et aujourd’hui : « Morue spirituelle ». « Un gratin », m’explique la serveuse. Pour la première fois, je trouve bon le plat du jour.
Avec un bus Un je vais à Grand Port et m’assois au bout de la dernière jetée sur le banc du flûtiste pour reprendre ma lecture en profitant encore une fois du calme et de la beauté du Lac du Bourget.
Au retour j’entre au Casino Grand Cercle pour voir sa coupole due au mosaïste vénitien Salviati, restaurateur de la Basilique Saint-Marc, cinq cent mille petits cubes de verre pourpres sertis sur fond d’or. Ça ne me fait pas beaucoup d’effet.
Point de cris du voisin ce jour, mais me parviennent les effluves d’un concert d’accordéon au Théâtre de Verdure. Cela doit plaire aux curistes.
*
Verlaine est venu faire une cure à Aix-les-Bains, pour soigner son arthrite. Il semble qu’il ait surtout apprécié les massages au jet d’eau par de solides gaillards et la compagnie des blanchisseuses, raconte mon Guide du Routard Alpes de deux mille six qui évoque aussi la vie nocturne de cette ville que certains appelleraient Sexe-les-Bains. Aujourd’hui, on y trouve toujours des bars de nuit et au moins un cleube libertin, près de la Gare.
*
Pas de cure pour Lamartine, mais une histoire d’amour avec la belle et phtisique Julie Charles, trente ans, dont le mari, physicien brillant de soixante ans, est impotent. Julie meurt. Lamartine écrit Le Lac et se console en épousant Léna de Larche dont il a une fille qu’il prénomme Julie.
Je n’aï pas envie d’entrer. Je retourne à l’abribus. Il est extra-long avec trois bancs pour que s’assoient les vieilles et les vieux. Dans un tel état, à quoi leur sert la cure ? Les trois bancs sont bientôt occupés par celles et ceux qui redescendent en ville. Dans le bus, ça parle ennuis de santé. « C’est le coup de se lever le matin et après c’est parti. »
Je descends à l’arrêt Rond-Point des Thermes, près d’un autre établissement du même genre, où il y a correspondance avec la ligne Un. Bientôt, je suis dans un bus avec de la jeunesse à l’intérieur car il va à l’Université. Je sonne pour descendre à Base des Mottets. Le chauffeur oublie de s’arrêter. Il se rattrape cinquante mètres plus loin, s’excuse et réitère ses excuses. Celui-là est sympathique, il n’est pas comme son collègue de l’autre jour qui m’a largué sans prévenir à l’arrêt Rochettes.
En réponse à mon mail de protestation, Ondéa Grand Lac m’a invité à télécharger son application pour être prévenu des problèmes sur les lignes. Comme si le chauffeur ne devait pas aussi en informer la clientèle. J’ai récrit pour dire que cette réponse n’était pas satisfaisante. Aucune réaction.
Après cette parenthèse, je reprends mon narré, comme écrit Saint-Simon. Sitôt traversé le Hameau de Terre Nue, je m’assois au soleil sur un banc de la demi-lune pour commencer la lecture du deuxième volume Folio des Mémoires de ce Saint-Simon. On y trouve beaucoup de portraits et d’anecdotes, de quoi m’intéresser.
A midi, j’entre une dernière fois à l’Hôtel de Viviers où la clientèle est de plus en plus nombreuse pour le déjeuner. Ce vendredi, comme les autres, c’est de la morue. Et aujourd’hui : « Morue spirituelle ». « Un gratin », m’explique la serveuse. Pour la première fois, je trouve bon le plat du jour.
Avec un bus Un je vais à Grand Port et m’assois au bout de la dernière jetée sur le banc du flûtiste pour reprendre ma lecture en profitant encore une fois du calme et de la beauté du Lac du Bourget.
Au retour j’entre au Casino Grand Cercle pour voir sa coupole due au mosaïste vénitien Salviati, restaurateur de la Basilique Saint-Marc, cinq cent mille petits cubes de verre pourpres sertis sur fond d’or. Ça ne me fait pas beaucoup d’effet.
Point de cris du voisin ce jour, mais me parviennent les effluves d’un concert d’accordéon au Théâtre de Verdure. Cela doit plaire aux curistes.
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Verlaine est venu faire une cure à Aix-les-Bains, pour soigner son arthrite. Il semble qu’il ait surtout apprécié les massages au jet d’eau par de solides gaillards et la compagnie des blanchisseuses, raconte mon Guide du Routard Alpes de deux mille six qui évoque aussi la vie nocturne de cette ville que certains appelleraient Sexe-les-Bains. Aujourd’hui, on y trouve toujours des bars de nuit et au moins un cleube libertin, près de la Gare.
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Pas de cure pour Lamartine, mais une histoire d’amour avec la belle et phtisique Julie Charles, trente ans, dont le mari, physicien brillant de soixante ans, est impotent. Julie meurt. Lamartine écrit Le Lac et se console en épousant Léna de Larche dont il a une fille qu’il prénomme Julie.