Premier mars, le jour commence à se lever comme le train de sept heures vingt-quatre pour Paris entre en gare. Désormais, quand je lève les yeux de mon livre, je peux voir le paysage. Mon passage préféré reste l’autoroute parallèle à la voie juste après les deux grandes cheminées de la Centrale de Porcheville. Pour lecture j’ai Paris villages de Gil Jouanard où l’on trouve ceci : ce quartier reste plus que jamais le mythique faubourg populaire, ponctué ici et là de bistrots-restaurants, et animé de l’intérieur par cette incomparable marché de la place d’Alligre. On voit par cet extrait que c’est mal écrit. Par ailleurs, cet Alligre fautif montre que les Editions du Laquet n’ont pas fait leur boulot.
A Saint-Lazare, je monte dans un bus Vingt-Neuf qui ne part que dix minutes plus tard. Il y fait froid, à peine moins que dehors où dorment sur des matelas crasseux des sans-abris. L’un d’eux, déjà levé, sans pantalon, enroulé dans une couverture, mendie.
Le froid se fait vraiment sentir place d’Aligre. Je n’en fais pas moins le tour des étalages des deux vendeurs de livres et chez le second ait le plaisir d’acquérir pour deux euros Cave de Thomas Clerc (L’Arbalète), un prolongement de son Intérieur que j’ai beaucoup aimé.
Après un café qui ne réussit pas à me réchauffer au Camélia, j’entre au Book-Off de Ledru-Rollin et veux comme à l’accoutumée déposer mon sac derrière le comptoir. Celui à qui je m’adresse refuse, au prétexte d’un manque de place.
-Il n’y a qu’avec vous que je ne peux pas poser mon sac, lui dis-je.
-C’est la première fois que je vous dis ça, me répond-il
-Ici oui, mais vous m’avez déjà fait le coup à Quatre Septembre. Qui est le responsable de cette boutique ?
-C’est moi. Et de l’autre aussi.
-Ah ! Pas de chance. Et pour se plaindre plus haut, on fait comment ?
-Internet.
-Parfait.
Cet individu se prénomme Greg, mais depuis son premier refus je le nomme in petto le Déplaisant. Maintenant qu’il gère cette boutique, le nombre de livres mal rangés a augmenté. Ce n’est pas pour me déplaire. J’y trouve ainsi des livres qui auraient déjà été achetés s’ils avaient été mis à leur place. Parmi mon butin du jour dans les livres à un euro : Le Secret de Joe Gould de Joseph Mitchell (Calmann-Lévy), Il faut savoir me remettre à ma place d’Yves Martin (Le Cherche Midi) et Sous le viaduc de Leïla Sebbar (Bleu autour) avec un envoi de celle-ci « Pour Philippe, ce peuple de la rue, jusqu’au bout de l’exil, Amitiés ».
Sorti de là avec un sac plus lourd qu’à l’arrivée, je rejoins Châtelet en métro. Ma voisine est au téléphone. Elle ne parle pas fort pour que sa fille de sept ou huit ans, assise en face, n’entende pas : « En plus, t’imagines, elle tombe enceinte sur un malentendu et c’est des jumeaux ou des jumelles. »
A Saint-Lazare, je monte dans un bus Vingt-Neuf qui ne part que dix minutes plus tard. Il y fait froid, à peine moins que dehors où dorment sur des matelas crasseux des sans-abris. L’un d’eux, déjà levé, sans pantalon, enroulé dans une couverture, mendie.
Le froid se fait vraiment sentir place d’Aligre. Je n’en fais pas moins le tour des étalages des deux vendeurs de livres et chez le second ait le plaisir d’acquérir pour deux euros Cave de Thomas Clerc (L’Arbalète), un prolongement de son Intérieur que j’ai beaucoup aimé.
Après un café qui ne réussit pas à me réchauffer au Camélia, j’entre au Book-Off de Ledru-Rollin et veux comme à l’accoutumée déposer mon sac derrière le comptoir. Celui à qui je m’adresse refuse, au prétexte d’un manque de place.
-Il n’y a qu’avec vous que je ne peux pas poser mon sac, lui dis-je.
-C’est la première fois que je vous dis ça, me répond-il
-Ici oui, mais vous m’avez déjà fait le coup à Quatre Septembre. Qui est le responsable de cette boutique ?
-C’est moi. Et de l’autre aussi.
-Ah ! Pas de chance. Et pour se plaindre plus haut, on fait comment ?
-Internet.
-Parfait.
Cet individu se prénomme Greg, mais depuis son premier refus je le nomme in petto le Déplaisant. Maintenant qu’il gère cette boutique, le nombre de livres mal rangés a augmenté. Ce n’est pas pour me déplaire. J’y trouve ainsi des livres qui auraient déjà été achetés s’ils avaient été mis à leur place. Parmi mon butin du jour dans les livres à un euro : Le Secret de Joe Gould de Joseph Mitchell (Calmann-Lévy), Il faut savoir me remettre à ma place d’Yves Martin (Le Cherche Midi) et Sous le viaduc de Leïla Sebbar (Bleu autour) avec un envoi de celle-ci « Pour Philippe, ce peuple de la rue, jusqu’au bout de l’exil, Amitiés ».
Sorti de là avec un sac plus lourd qu’à l’arrivée, je rejoins Châtelet en métro. Ma voisine est au téléphone. Elle ne parle pas fort pour que sa fille de sept ou huit ans, assise en face, n’entende pas : « En plus, t’imagines, elle tombe enceinte sur un malentendu et c’est des jumeaux ou des jumelles. »