Dernières notes
Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
18 septembre 2022
Ce samedi dix-sept septembre est le jour où je remets ma veste en raison d’un vent fort qui apporte avec lui une certaine baisse de la température. « Ça fait du bien d’avoir froid », entends-je d’un Toulonnais croisé sur le cours Lafayette en chemin vers mon petit-déjeuner.
Celui-ci pris, je profite de cette fraîcheur matutinale pour voir plus à fond la Haute Ville dont les deux richesses sont l’Opéra et la place de la Liberté.
L’Opéra de Toulon a été construit sur les plans de Charles Garnier. Il est plus sobre que celui de Paris. Sa salle est la plus grande de province : mille huit cents places. On s’apprête à y jouer Tosca.
La place de la Liberté est un vaste carré qui aurait besoin d’être végétalisé. On y trouve l’ébouriffante Fontaine de la Fédération réalisée par les frères Allar pour le centième anniversaire de la Révolution. Derrière celle-ci, l’imposante façade de ce qui fut le Grand Hôtel.
Cherchant à revenir vers le port je rencontre la place d’Armes, vaste rectangle sur lequel on doit se livrer à des exercices militaires. Près de celle-ci est l’entrée de l’Arsenal.
Je n’ai qu’à marcher sur le quai pour rejoindre le Grand Café de la Rade. Sa terrasse étant balayée par le vent, c’est depuis la salle que j’assiste aux départs et arrivées des bateaux bus, tout en poursuivant la lecture du Journal littéraire de Paul Léautaud.
A midi, plus question de porter la veste, bien que le vent joue encore des tours dans la cour que se partagent Tutti Frutti et Côté Cochon. C’est chez ce dernier que j’ai pris table aujourd’hui car on y propose à douze euros quatre-vingt-dix du cochon à la broche dans son jus de thym avec écrasé de pommes de terre. J’accompagne cela d’un quart de vin rouge à quatre euros vingt.
Vers treize heures, quand je compare l’occupation des tables chez Cochon et chez Tutti, je constate que ce samedi Monsieur Cochon l’emporte nettement sur Madame Frutti. « Allez, je me rattraperai une autre fois. »
*
Un buste de Raimu place des Trois-Dauphins, une statue en pied du même près de l’Opéra, une rue Jules-Muraire-dit-Raimu, et ce n’est pas tout. L’acteur est né à Toulon.
Mireille Darc est également née à Toulon, mais point de statue pour elle, ni même de rue.
Celui-ci pris, je profite de cette fraîcheur matutinale pour voir plus à fond la Haute Ville dont les deux richesses sont l’Opéra et la place de la Liberté.
L’Opéra de Toulon a été construit sur les plans de Charles Garnier. Il est plus sobre que celui de Paris. Sa salle est la plus grande de province : mille huit cents places. On s’apprête à y jouer Tosca.
La place de la Liberté est un vaste carré qui aurait besoin d’être végétalisé. On y trouve l’ébouriffante Fontaine de la Fédération réalisée par les frères Allar pour le centième anniversaire de la Révolution. Derrière celle-ci, l’imposante façade de ce qui fut le Grand Hôtel.
Cherchant à revenir vers le port je rencontre la place d’Armes, vaste rectangle sur lequel on doit se livrer à des exercices militaires. Près de celle-ci est l’entrée de l’Arsenal.
Je n’ai qu’à marcher sur le quai pour rejoindre le Grand Café de la Rade. Sa terrasse étant balayée par le vent, c’est depuis la salle que j’assiste aux départs et arrivées des bateaux bus, tout en poursuivant la lecture du Journal littéraire de Paul Léautaud.
A midi, plus question de porter la veste, bien que le vent joue encore des tours dans la cour que se partagent Tutti Frutti et Côté Cochon. C’est chez ce dernier que j’ai pris table aujourd’hui car on y propose à douze euros quatre-vingt-dix du cochon à la broche dans son jus de thym avec écrasé de pommes de terre. J’accompagne cela d’un quart de vin rouge à quatre euros vingt.
Vers treize heures, quand je compare l’occupation des tables chez Cochon et chez Tutti, je constate que ce samedi Monsieur Cochon l’emporte nettement sur Madame Frutti. « Allez, je me rattraperai une autre fois. »
*
Un buste de Raimu place des Trois-Dauphins, une statue en pied du même près de l’Opéra, une rue Jules-Muraire-dit-Raimu, et ce n’est pas tout. L’acteur est né à Toulon.
Mireille Darc est également née à Toulon, mais point de statue pour elle, ni même de rue.
17 septembre 2022
Un projet un peu fou ce vendredi : aller au Lavandou avec le car Zou ! Il en est un qui part à sept heures quarante-cinq. Je l’attends avec deux voyageurs à bagages.
Quand il se présente, son chauffeur en descend avec difficulté. Il a au moins mon âge, semble perclus de douleur et va prendre un café.
A l’heure du départ, il n’est pas revenu. Il apparaît enfin un quart d’heure après, remonte péniblement dans son car et nous voilà partis. Les deux autres doivent se demander comme moi s’il ne va pas claquer avant la fin du trajet.
En chemin monte une femme qui lui signale que la girouette indique qu’il va à Toulon. Il corrige. Même s’il semble avancer lentement, il ne perd pas de temps car à l’arrivée nous n’avons que le retard dû au départ tardif.
Je descends vers la mer et le port alors qu’un vent assez conséquent se met à souffler. Celles et ceux qui ont un billet pour les îles attendent le bateau quand même. Pour ma part, je pénètre dans les rues intérieures du bourg, y vois quelques belles bâtisses, rien de bien excitant, et surtout, n’y trouve pas de café qui me donne envie de m’installer à sa terrasse.
Je songeais à rentrer par le car d’onze heures trente. Je décide d’anticiper. Je retourne à l’ancienne Gare du Lavandou, place des Joyeuses-Vacances, où est l’arrêt des cars et y découvre un petit bureau Zou ! Qui plus est : ouvert. Une jeune femme m’annonce qu’un car pour Toulon est prévu à dix heures vingt et que celui de neuf heures trente-cinq en retard n’est pas encore passé. Parfait, je vais l’attendre. Peu après arrive un couple à valise à qui j’annonce la bonne nouvelle. Lui me dit que ça fait au moins dix ans que c’est le bazar sur ce trajet et qu’ils ont plusieurs fois loupé leur train à cause de Zou !.
Le car en retard arrive à dix heures, conduit par une femme qui a l’âge de travailler. Son avancée est ralentie par de nombreux embouteillages. A un moment elle oublie de s’arrêter pour une voyageuse qui avait sonné et se retrouve à l’arrêt suivant dans un environnement peu reluisant.
Jamais plus la ligne Toulon Le Lavandou Saint-Tropez des cars Zou ! me dis-je à l’arrivée. Il est onze heures et demie.
A midi je déjeune sous la véranda de la Brasserie Le Zinc dont le plat du jour est l’aïoli. A ma demande l’aimable serveuse m’apporte d’emblée deux coupelles de cette mayonnaise aillée. Hélas, ce n’est pas aussi bon que chez Béchir où j’ai renoncé à aller à cause du vent.
Je prends quand même le café à la terrasse de La Gitane. Le vent est toujours là. Il oblige les filles à tenir leur jupe, tout comme il m’oblige à tenir les pages en papier bible du Journal littéraire de Léautaud.
*
Ce qui fait le charme du Lavandou, c’est son long littoral, vu depuis la corniche avec le car Zou ! quand je suis allé à Saint-Tropez, toutes ses pointes séparées par des plages, au nombre desquelles La Fossette.
Quand il se présente, son chauffeur en descend avec difficulté. Il a au moins mon âge, semble perclus de douleur et va prendre un café.
A l’heure du départ, il n’est pas revenu. Il apparaît enfin un quart d’heure après, remonte péniblement dans son car et nous voilà partis. Les deux autres doivent se demander comme moi s’il ne va pas claquer avant la fin du trajet.
En chemin monte une femme qui lui signale que la girouette indique qu’il va à Toulon. Il corrige. Même s’il semble avancer lentement, il ne perd pas de temps car à l’arrivée nous n’avons que le retard dû au départ tardif.
Je descends vers la mer et le port alors qu’un vent assez conséquent se met à souffler. Celles et ceux qui ont un billet pour les îles attendent le bateau quand même. Pour ma part, je pénètre dans les rues intérieures du bourg, y vois quelques belles bâtisses, rien de bien excitant, et surtout, n’y trouve pas de café qui me donne envie de m’installer à sa terrasse.
Je songeais à rentrer par le car d’onze heures trente. Je décide d’anticiper. Je retourne à l’ancienne Gare du Lavandou, place des Joyeuses-Vacances, où est l’arrêt des cars et y découvre un petit bureau Zou ! Qui plus est : ouvert. Une jeune femme m’annonce qu’un car pour Toulon est prévu à dix heures vingt et que celui de neuf heures trente-cinq en retard n’est pas encore passé. Parfait, je vais l’attendre. Peu après arrive un couple à valise à qui j’annonce la bonne nouvelle. Lui me dit que ça fait au moins dix ans que c’est le bazar sur ce trajet et qu’ils ont plusieurs fois loupé leur train à cause de Zou !.
Le car en retard arrive à dix heures, conduit par une femme qui a l’âge de travailler. Son avancée est ralentie par de nombreux embouteillages. A un moment elle oublie de s’arrêter pour une voyageuse qui avait sonné et se retrouve à l’arrêt suivant dans un environnement peu reluisant.
Jamais plus la ligne Toulon Le Lavandou Saint-Tropez des cars Zou ! me dis-je à l’arrivée. Il est onze heures et demie.
A midi je déjeune sous la véranda de la Brasserie Le Zinc dont le plat du jour est l’aïoli. A ma demande l’aimable serveuse m’apporte d’emblée deux coupelles de cette mayonnaise aillée. Hélas, ce n’est pas aussi bon que chez Béchir où j’ai renoncé à aller à cause du vent.
Je prends quand même le café à la terrasse de La Gitane. Le vent est toujours là. Il oblige les filles à tenir leur jupe, tout comme il m’oblige à tenir les pages en papier bible du Journal littéraire de Léautaud.
*
Ce qui fait le charme du Lavandou, c’est son long littoral, vu depuis la corniche avec le car Zou ! quand je suis allé à Saint-Tropez, toutes ses pointes séparées par des plages, au nombre desquelles La Fossette.
16 septembre 2022
Encore un orage qui n’aura servi à rien, ce jeudi la chaleur se fait à nouveau sentir dès le petit matin à Toulon. Je plains ceux et celles que je croise en me rapprochant de la Gare Routière. Costumes noirs cravates chemises blanches, l’équivalent pour les filles, ce sont les élèves du Lycée Hôtelier en tenue de travail avant même d’y être.
Le bus Mistral numéro Soixante-Dix démarre de cette Gare Routière. Son terminus est la plage de Bonnegrâce (commune de Six-Fours-les-Plages). Il est heureusement climatisé. Il traverse longuement des quartiers sans intérêt et finit par atteindre Six-Fours et ses plages. Celle de Bonnegrâce est la plus longue, un kilomètre deux.
Descendu à son extrémité proche de Sanary, je la longe pédestrement, passant devant la partie connue sous le nom de Brutal Beach, dont les vagues sont appréciées des surfeurs. Même en cette matinée sans vent, elles se font voir et surtout entendre.
Arrivé à l’autre extrémité, je rebrousse jusqu’au café restaurant La Voile et m’installe à sa terrasse de plage, bien à l’ombre, avec vue sur Sanary. C’est là que je lis Léautaud après avoir bu un café à un euro quatre-vingts dont la tasse m’est enlevée par une serveuse au bout d’une demi-heure mais cela n’a aucun effet sur le moment de mon départ. C’est le temps nécessaire pour regagner Toulon qui le détermine.
J’y arrive peu avant midi et choisis de déjeuner à l’un des deux restaurants qui se partagent une paisible cour intérieure dans une des rues de la Vieille Ville. Il s’agit du Tutti Frutti, l’autre est le Côté Cochon.
La patronne et unique serveuse du Tutti Frutti est une dame blonde un peu maniérée qui commence toutes ses phrases par Allez, « Allez, je vous donne la carte », « Allez, je vous apporte le vin », un allez plein d’allant.
J’opte pour la formule du jour dont le plat est boulettes de bœuf à la menthe, pommes de terre, champignons frais, salade, tomate. Evidemment, avec cette unique cour pour deux restaurants, arrive le moment où un couple s’installe chez Tutti alors qu’il visait Cochon. Invité par la dame blonde à rectifier son erreur, il y renonce, tout en continuant à lorgner avec envie sur ce qui se passe chez le concurrent.
Mon plat, une sorte de salade tiède, est fort bon. « Allez, voici votre dessert », me dit la maitresse des lieux en m’apportant un fondant au chocolat qui s’avère délicieux. Je paie vingt-trois euros quatre-vingt-dix et allez, je rejoins ma table haute de La Gitane, heureusement un peu ventée, pour un très long café lecture sans disparition de tasse.
*
A Bonnegrâce une voix surgie des haut-parleurs rappelle qu’un chien sur la plage, c’est cent cinquante euros.
*
A La Gitane :
-Salut, je suis le frère de Samir.
-Ah non, vous me l’avez déjà fait.
-Oh, pardon.
La fois précédente, il était le frère de Momo.
*
Quand donc pourrai-je cesser de suer ? Quand pourrai-je fermer la fenêtre la nuit ? Quand pourrai-je remettre ma veste aux grandes poches si pratiques et n’avoir plus à porter à la main mes affaires dans un vieux sac en plastique ?
Le bus Mistral numéro Soixante-Dix démarre de cette Gare Routière. Son terminus est la plage de Bonnegrâce (commune de Six-Fours-les-Plages). Il est heureusement climatisé. Il traverse longuement des quartiers sans intérêt et finit par atteindre Six-Fours et ses plages. Celle de Bonnegrâce est la plus longue, un kilomètre deux.
Descendu à son extrémité proche de Sanary, je la longe pédestrement, passant devant la partie connue sous le nom de Brutal Beach, dont les vagues sont appréciées des surfeurs. Même en cette matinée sans vent, elles se font voir et surtout entendre.
Arrivé à l’autre extrémité, je rebrousse jusqu’au café restaurant La Voile et m’installe à sa terrasse de plage, bien à l’ombre, avec vue sur Sanary. C’est là que je lis Léautaud après avoir bu un café à un euro quatre-vingts dont la tasse m’est enlevée par une serveuse au bout d’une demi-heure mais cela n’a aucun effet sur le moment de mon départ. C’est le temps nécessaire pour regagner Toulon qui le détermine.
J’y arrive peu avant midi et choisis de déjeuner à l’un des deux restaurants qui se partagent une paisible cour intérieure dans une des rues de la Vieille Ville. Il s’agit du Tutti Frutti, l’autre est le Côté Cochon.
La patronne et unique serveuse du Tutti Frutti est une dame blonde un peu maniérée qui commence toutes ses phrases par Allez, « Allez, je vous donne la carte », « Allez, je vous apporte le vin », un allez plein d’allant.
J’opte pour la formule du jour dont le plat est boulettes de bœuf à la menthe, pommes de terre, champignons frais, salade, tomate. Evidemment, avec cette unique cour pour deux restaurants, arrive le moment où un couple s’installe chez Tutti alors qu’il visait Cochon. Invité par la dame blonde à rectifier son erreur, il y renonce, tout en continuant à lorgner avec envie sur ce qui se passe chez le concurrent.
Mon plat, une sorte de salade tiède, est fort bon. « Allez, voici votre dessert », me dit la maitresse des lieux en m’apportant un fondant au chocolat qui s’avère délicieux. Je paie vingt-trois euros quatre-vingt-dix et allez, je rejoins ma table haute de La Gitane, heureusement un peu ventée, pour un très long café lecture sans disparition de tasse.
*
A Bonnegrâce une voix surgie des haut-parleurs rappelle qu’un chien sur la plage, c’est cent cinquante euros.
*
A La Gitane :
-Salut, je suis le frère de Samir.
-Ah non, vous me l’avez déjà fait.
-Oh, pardon.
La fois précédente, il était le frère de Momo.
*
Quand donc pourrai-je cesser de suer ? Quand pourrai-je fermer la fenêtre la nuit ? Quand pourrai-je remettre ma veste aux grandes poches si pratiques et n’avoir plus à porter à la main mes affaires dans un vieux sac en plastique ?
15 septembre 2022
Ce mercredi quand je sors au lever du jour, je ne me soucie pas du temps qu’il va faire et j’ai tort car, descendant le cours Lafayette, je constate que le ciel est noir au-dessus du port. Quelques gouttes se font déjà sentir.
Je n’en achète pas moins mes deux pains au chocolat à la petite boulangère de chez Campaillette dont les vêtements noirs portent des traces de farine, sur la fesse droite et sur le sein gauche.
Le Maryland a installé son auvent des grands jours où je pense être assez abrité le temps de mon petit-déjeuner. J’ai pour voisinage des commerçant(e)s du marché, trois femmes qui vont repartir sans déballer, quatre hommes qui regrettent de l’avoir déjà fait. Ils sont sur leur smartphone et annoncent le pire, grêle, tempête.
Il pleut de plus en plus. Des éclairs sont visibles au-dessus du bateau de croisière arrivé cette nuit. Soudain cela s’aggrave. Le vent se lève par à-coups et il drache au point qu’il fait presque noir. Plus personne n’est dans la rue.
Quand, au bout d’une demi-heure, une éclaircie se fait, je sors mon vêtement de pluie du sac à dos et rentre à mon quatrième étage en me demandant ce que seront devenus mes slips et chaussettes mis à sécher sur le rebord de la fenêtre après leur lavage matinal avec Génie sans frotter. Tout est heureusement resté en place.
Il pleuvine quand je ressors en fin de matinée. Je rejoins la Brasserie Le Zinc qui possède une véranda et j’y trouve place pour déjeuner près de groupes de collègues à la conversation affligeante. Le très bon risotto saumon safrané moules crevettes est suivi d’un quelconque tiramisu à la fraise. Avec le quart de vin rouge, cela fait vingt euros cinquante.
Sorti de là, je descends vers le port par des rues étroites et rectilignes et trouve une place abritée à la terrasse de La Gitane. Il pleut de temps à autre tandis que je lis Léautaud. Cela incite les touristes à monter dans les bateaux du tour de la rade pour quinze euros cinquante. C’est la première fois que je vois partir les deux en même temps.
*
Le rabatteur du tour de la rade à un curieux qui lui demande « Y a deux bateaux ? » : « Oui, un pour les hommes, un pour les femmes, elles ont la pelle et le balai. »
Je n’en achète pas moins mes deux pains au chocolat à la petite boulangère de chez Campaillette dont les vêtements noirs portent des traces de farine, sur la fesse droite et sur le sein gauche.
Le Maryland a installé son auvent des grands jours où je pense être assez abrité le temps de mon petit-déjeuner. J’ai pour voisinage des commerçant(e)s du marché, trois femmes qui vont repartir sans déballer, quatre hommes qui regrettent de l’avoir déjà fait. Ils sont sur leur smartphone et annoncent le pire, grêle, tempête.
Il pleut de plus en plus. Des éclairs sont visibles au-dessus du bateau de croisière arrivé cette nuit. Soudain cela s’aggrave. Le vent se lève par à-coups et il drache au point qu’il fait presque noir. Plus personne n’est dans la rue.
Quand, au bout d’une demi-heure, une éclaircie se fait, je sors mon vêtement de pluie du sac à dos et rentre à mon quatrième étage en me demandant ce que seront devenus mes slips et chaussettes mis à sécher sur le rebord de la fenêtre après leur lavage matinal avec Génie sans frotter. Tout est heureusement resté en place.
Il pleuvine quand je ressors en fin de matinée. Je rejoins la Brasserie Le Zinc qui possède une véranda et j’y trouve place pour déjeuner près de groupes de collègues à la conversation affligeante. Le très bon risotto saumon safrané moules crevettes est suivi d’un quelconque tiramisu à la fraise. Avec le quart de vin rouge, cela fait vingt euros cinquante.
Sorti de là, je descends vers le port par des rues étroites et rectilignes et trouve une place abritée à la terrasse de La Gitane. Il pleut de temps à autre tandis que je lis Léautaud. Cela incite les touristes à monter dans les bateaux du tour de la rade pour quinze euros cinquante. C’est la première fois que je vois partir les deux en même temps.
*
Le rabatteur du tour de la rade à un curieux qui lui demande « Y a deux bateaux ? » : « Oui, un pour les hommes, un pour les femmes, elles ont la pelle et le balai. »
14 septembre 2022
Attaqué dans la nuit par des moustiques, pas moyen de fermer la fenêtre, il fait trop chaud, je mets en marche le ventilateur, il les chasse et son bruit ne m’empêche pas de dormir, pour ce qui est de la responsabilité écologique, on repassera.
Le ciel est gris au petit matin quand je petit-déjeune au Maryland mais comme la météo annonce beau dès neuf heures, ce n’est pas encore ce mardi que je connaîtrai une température supportable.
A huit heures, je suis seul à la proue du vaporetto qui part pour Les Sablettes (commune de La Seyne-sur-Mer). Ce quartier est situé dans l’isthme de la Presqu’île de Saint-Mandrier. Le débarcadère se trouve dans la baie du Lazaret, à proximité d’une zone portuaire interlope derrière laquelle se trouve un chapiteau permanent destiné à l’apprentissage des arts du cirque.
Pour découvrir ce qu’est vraiment le quartier des Sablettes, il n’est qu’à traverser le Parc Paysager Fernand-Braudel où nagent de gros poissons rouges et que longe une allée Danielle-Mitterrand « femme d’engagement ». On arrive sur une longue plage.
Partant sur sa gauche, je trouve quelques restaurants, des écoles de voile et autres sports de mer et enfin arrive dans le petit port de Saint-Elme où les bateaux des pêcheurs ont encore leur place. L’un nommé Diderot a pour voisin celui nommé Les Deux Frères (Grimm ? Ce serait trop beau).
Revenu sur mes pas, je découvre dans l’autre partie des Sablettes une alignée de restaurants de bord de plage doublée d’une rue intérieure commerçante. De l’ombre m’attend à la terrasse du Prôvence Plage. C’est là qu’après un café à un euro soixante-dix, je lis Léautaud en regardant ce qui se passe sur la plage (des corps abîmés par l’âge y prennent le soleil) et dans la Méditerranée (des vieilles et des vieux en ticheurte vert y marchent). Au loin sont visibles les Deux Frères, îlots jumeaux au bout du Cap Sicié.
A midi, je change de table pour déjeuner au même endroit. On y propose une formule du jour à dix-sept euros quatre-vingts (plat verre de vin dessert café). Je choisis le pavé de bœuf sauce poivre frites salade. Le dessert est une tarte aux poires. Cela est servi suffisamment vite pour que je puisse rentrer à Toulon par le bateau de treize heures dix.
Dans l’après-midi, j’apprends la mort de Jean-Luc Godard. Il a pu bénéficier d’un suicide assisté car citoyen suisse (la France, ce pays arriéré). Certaines scènes de Pierrot le Fou ont été tournées à Saint-Mandrier.
*
Sur la plage des Sablettes, une bibliothèque Effet Mer, ouverte jusqu’à fin septembre.
*
Dans les toilettes du Prôvence Plage, une affichette : « Par mesure d’hygiène et de sécurité, il est interdit de se laver les pieds dans le lavabo. »
*
Retrouvailles entre deux pêcheurs au port de Saint-Elme :
-Ne cours pas, gros con !
-Oh salope, c’est le bonjour ça ?
Le ciel est gris au petit matin quand je petit-déjeune au Maryland mais comme la météo annonce beau dès neuf heures, ce n’est pas encore ce mardi que je connaîtrai une température supportable.
A huit heures, je suis seul à la proue du vaporetto qui part pour Les Sablettes (commune de La Seyne-sur-Mer). Ce quartier est situé dans l’isthme de la Presqu’île de Saint-Mandrier. Le débarcadère se trouve dans la baie du Lazaret, à proximité d’une zone portuaire interlope derrière laquelle se trouve un chapiteau permanent destiné à l’apprentissage des arts du cirque.
Pour découvrir ce qu’est vraiment le quartier des Sablettes, il n’est qu’à traverser le Parc Paysager Fernand-Braudel où nagent de gros poissons rouges et que longe une allée Danielle-Mitterrand « femme d’engagement ». On arrive sur une longue plage.
Partant sur sa gauche, je trouve quelques restaurants, des écoles de voile et autres sports de mer et enfin arrive dans le petit port de Saint-Elme où les bateaux des pêcheurs ont encore leur place. L’un nommé Diderot a pour voisin celui nommé Les Deux Frères (Grimm ? Ce serait trop beau).
Revenu sur mes pas, je découvre dans l’autre partie des Sablettes une alignée de restaurants de bord de plage doublée d’une rue intérieure commerçante. De l’ombre m’attend à la terrasse du Prôvence Plage. C’est là qu’après un café à un euro soixante-dix, je lis Léautaud en regardant ce qui se passe sur la plage (des corps abîmés par l’âge y prennent le soleil) et dans la Méditerranée (des vieilles et des vieux en ticheurte vert y marchent). Au loin sont visibles les Deux Frères, îlots jumeaux au bout du Cap Sicié.
A midi, je change de table pour déjeuner au même endroit. On y propose une formule du jour à dix-sept euros quatre-vingts (plat verre de vin dessert café). Je choisis le pavé de bœuf sauce poivre frites salade. Le dessert est une tarte aux poires. Cela est servi suffisamment vite pour que je puisse rentrer à Toulon par le bateau de treize heures dix.
Dans l’après-midi, j’apprends la mort de Jean-Luc Godard. Il a pu bénéficier d’un suicide assisté car citoyen suisse (la France, ce pays arriéré). Certaines scènes de Pierrot le Fou ont été tournées à Saint-Mandrier.
*
Sur la plage des Sablettes, une bibliothèque Effet Mer, ouverte jusqu’à fin septembre.
*
Dans les toilettes du Prôvence Plage, une affichette : « Par mesure d’hygiène et de sécurité, il est interdit de se laver les pieds dans le lavabo. »
*
Retrouvailles entre deux pêcheurs au port de Saint-Elme :
-Ne cours pas, gros con !
-Oh salope, c’est le bonjour ça ?
13 septembre 2022
Retour à la Gare Routière, ce lundi matin, pour prendre le peu fréquenté car Zou ! Toulon Bandol. Je l’attends seul au quai Onze. Quand il arrive, son chauffeur descend pour vapoter et me dit qu’il en a marre, qu’on lui a gâché hier son après-midi en l’appelant pour aller faire un ramassage scolaire de huit minutes. Il songe à devenir chauffeur Uber. Près de nous, quai Douze, une longue file patiente pour le car d’Aix-en-Provence. Un autre chauffeur vient saluer son collègue vapoteur mécontent et, considérant les jolies filles qui vont à Aix, s’épanche : « Toutes ces beautés ! Et dans mon car, que des vieilles, que des vieux vagins ! ». Il va à La Cadière dans les terres.
Nous sommes quatre dans le Toulon Bandol, y compris le chauffeur. Celui-ci m’arrête au lieu-dit La Gorguette, commune de Sanary-sur-Mer. De là, par une piste goudronnée en bord de route, je longe pédestrement la Baie de Bandol et son immense plage, entre la Pointe de la Tourette et le Casino de Bandol. En chemin, je photographie une joueuse de flûte assise sur son sac à dos au bord de l’eau, à moins que ce soit un garçon.
J’ai déjà trop chaud quand j’arrive au but, alors qu’il n’est que neuf heures. C’est lundi mais heureusement la terrasse du Flament B est prête à m’accueillir, bien ombragée. Le café à deux euros bu, je reste là à lire Léautaud près d’un couple de Genevois qui a commandé une seule petite bouteille d’eau minérale avec deux verres.
Eux aussi attendent le car Zou ! d’onze heures, direction Toulon. Il est ponctuel mais catastrophe, sa porte avant ne veut plus se fermer. Nous voilà bloqués à Bandol. Le chauffeur bidouille mais n’arrive à rien. Il appelle un car de secours. Celui-ci met une demi-heure à arriver.
Parvenu enfin à Toulon, je descends jusqu’à chez Béchir où je déjeune d’un foie de veau frites maison à douze euros puis rejoins La Gitane pour boire un café et lire à ma table perché.
*
Deux retours successifs à problème avec les cars Zou ! du Var. Je commence à comprendre pourquoi la dame blonde de la Gare Routière de Toulon trouvait que c’était une idée bizarre pour un touriste d’acheter une carte d’abonnement mensuel.
*
Le chauffeur du car hors d’usage à son collègue qui repart avec : « Tu leur diras bien que la porte fait pschitt ». Ce pourrait être le nouveau nom des cars départementaux, les cars Pschitt !
Nous sommes quatre dans le Toulon Bandol, y compris le chauffeur. Celui-ci m’arrête au lieu-dit La Gorguette, commune de Sanary-sur-Mer. De là, par une piste goudronnée en bord de route, je longe pédestrement la Baie de Bandol et son immense plage, entre la Pointe de la Tourette et le Casino de Bandol. En chemin, je photographie une joueuse de flûte assise sur son sac à dos au bord de l’eau, à moins que ce soit un garçon.
J’ai déjà trop chaud quand j’arrive au but, alors qu’il n’est que neuf heures. C’est lundi mais heureusement la terrasse du Flament B est prête à m’accueillir, bien ombragée. Le café à deux euros bu, je reste là à lire Léautaud près d’un couple de Genevois qui a commandé une seule petite bouteille d’eau minérale avec deux verres.
Eux aussi attendent le car Zou ! d’onze heures, direction Toulon. Il est ponctuel mais catastrophe, sa porte avant ne veut plus se fermer. Nous voilà bloqués à Bandol. Le chauffeur bidouille mais n’arrive à rien. Il appelle un car de secours. Celui-ci met une demi-heure à arriver.
Parvenu enfin à Toulon, je descends jusqu’à chez Béchir où je déjeune d’un foie de veau frites maison à douze euros puis rejoins La Gitane pour boire un café et lire à ma table perché.
*
Deux retours successifs à problème avec les cars Zou ! du Var. Je commence à comprendre pourquoi la dame blonde de la Gare Routière de Toulon trouvait que c’était une idée bizarre pour un touriste d’acheter une carte d’abonnement mensuel.
*
Le chauffeur du car hors d’usage à son collègue qui repart avec : « Tu leur diras bien que la porte fait pschitt ». Ce pourrait être le nouveau nom des cars départementaux, les cars Pschitt !
12 septembre 2022
Ce samedi soir, tandis que je subis stoïquement le concert des Oursins, il me vient à l’esprit que des oursins je n’en ai mangé qu’une seule fois dans ma vie, il y a fort longtemps, et pas loin d’où je suis, dans la Presqu’île de Giens, en compagnie de Frédéric Chopin et de son épouse cantatrice anglaise.
Après une nuit de sommeil approximatif, je décide d’aller de l’autre côté de la rade découvrir le centre de La Seyne-sur-Mer. Comme le premier vaporetto desservant le port principal de cette ville ne part qu’à neuf heures cinq le dimanche, j’ai du temps pour lire Léautaud près de l’embarcadère à la terrasse du Grand Café de la Rade (le café y est à un euro quatre-vingt-dix).
Le port principal de La Seyne-sur-Mer est doté d’un pont-levant devenu inactif qui a belle allure. Il y stationne un de ces énormes paquebots de croisière dont les cabines sont autant de cellules identiques. Quelques prisonniers sont sur leur mini balcon. Ils regardent le petit bateau bleu qui arrive devant la Mairie.
En faisant le tour du port, je découvre sur un terrain poussiéreux un assez vaste vide grenier dont je parcours les allées. Un couple vend quelques livres, parmi lesquels 16 Octobre 1943 de Giacomo Debenedetti dans la collection de poche des éditions Allia. Je le paie un euro. Mince comme il est, il n’alourdira pas ma valise.
J’entre ensuite dans les rues de La Seyne. Elles se révèlent bien plus attrayantes que je ne pensais. Dans l’une d’elles est un marché qui ne manque pas de charme. Certains bâtiments ont servi de support à des artistes muralistes. L’une des œuvres est signée Vasarely.
Quand j’ai envie de m’arrêter, c’est à la terrasse du Café des Arts que je m’installe. J’y prends un café à un euro cinquante puis lis en regardant passer les locaux. Certain(e)s sont fort pittoresques, que ce soit dans la parlure ou dans la vêture.
A midi, je déjeune à une table de la même rue, chez Limitless, gargote de restauration rapide à la portugaise, d’une « morue à bras » qui ne me laissera pas un souvenir inoubliable. Avec le quart de vin blanc, cela fait dix-huit euros, en liquide s’il vous plaît, la machine ne marche pas. Les toilettes sont au bout du couloir de l’immeuble d’à côté.
Je prends un café à un euro soixante sur une petite place proche, à La Forge, où l’eau est servie dans un minuscule gobelet en carton. Au bout d’un quart d’heure le jeune homme enlève ma tasse vide en me demandant si je veux autre chose. Que non. Cela ne m’empêche pas de continuer à lire jusqu’à ce qu’il soit l’heure du bateau de retour à Toulon.
*
Beaucoup de personnes en fauteuil à La Seyne-sur-Mer, je ne pose pas la question du pourquoi.
*
Parcourent les rues, trois uniformes de la Brigade Anti Incivilités.
*
Un des quatre retraités de la table voisine au Café des Arts : « Quand tu te promènes au cimetière, tu tombes sur des têtes. Tiens, il est mort celui-là ! ».
Après une nuit de sommeil approximatif, je décide d’aller de l’autre côté de la rade découvrir le centre de La Seyne-sur-Mer. Comme le premier vaporetto desservant le port principal de cette ville ne part qu’à neuf heures cinq le dimanche, j’ai du temps pour lire Léautaud près de l’embarcadère à la terrasse du Grand Café de la Rade (le café y est à un euro quatre-vingt-dix).
Le port principal de La Seyne-sur-Mer est doté d’un pont-levant devenu inactif qui a belle allure. Il y stationne un de ces énormes paquebots de croisière dont les cabines sont autant de cellules identiques. Quelques prisonniers sont sur leur mini balcon. Ils regardent le petit bateau bleu qui arrive devant la Mairie.
En faisant le tour du port, je découvre sur un terrain poussiéreux un assez vaste vide grenier dont je parcours les allées. Un couple vend quelques livres, parmi lesquels 16 Octobre 1943 de Giacomo Debenedetti dans la collection de poche des éditions Allia. Je le paie un euro. Mince comme il est, il n’alourdira pas ma valise.
J’entre ensuite dans les rues de La Seyne. Elles se révèlent bien plus attrayantes que je ne pensais. Dans l’une d’elles est un marché qui ne manque pas de charme. Certains bâtiments ont servi de support à des artistes muralistes. L’une des œuvres est signée Vasarely.
Quand j’ai envie de m’arrêter, c’est à la terrasse du Café des Arts que je m’installe. J’y prends un café à un euro cinquante puis lis en regardant passer les locaux. Certain(e)s sont fort pittoresques, que ce soit dans la parlure ou dans la vêture.
A midi, je déjeune à une table de la même rue, chez Limitless, gargote de restauration rapide à la portugaise, d’une « morue à bras » qui ne me laissera pas un souvenir inoubliable. Avec le quart de vin blanc, cela fait dix-huit euros, en liquide s’il vous plaît, la machine ne marche pas. Les toilettes sont au bout du couloir de l’immeuble d’à côté.
Je prends un café à un euro soixante sur une petite place proche, à La Forge, où l’eau est servie dans un minuscule gobelet en carton. Au bout d’un quart d’heure le jeune homme enlève ma tasse vide en me demandant si je veux autre chose. Que non. Cela ne m’empêche pas de continuer à lire jusqu’à ce qu’il soit l’heure du bateau de retour à Toulon.
*
Beaucoup de personnes en fauteuil à La Seyne-sur-Mer, je ne pose pas la question du pourquoi.
*
Parcourent les rues, trois uniformes de la Brigade Anti Incivilités.
*
Un des quatre retraités de la table voisine au Café des Arts : « Quand tu te promènes au cimetière, tu tombes sur des têtes. Tiens, il est mort celui-là ! ».
11 septembre 2022
Le chanteur de Bande à Part ne m’épargne pas ce vendredi soir avec ses reprises de Delpech, Balavoine et consorts. Cette musique de bourrin entre à plein par ma fenêtre ouverte (si je la ferme, je meurs de chaud). Heureusement nous sommes dans une ville suffisamment fliquée pour qu’un concert annoncé se terminer à vingt-deux heures trente finisse à l’heure dite.
Au matin de ce samedi je me lève comme habitude à cinq heures et suis étonné d’entendre des annonces sonores provenant d’un ferry sur le départ. J’en suis pourtant loin. Certains, plus proches, doivent fulminer d’être réveillé si tôt au premier jour du ouiquennede.
A six heures cinquante, je monte dans le car Zou ! à destination de Saint-Tropez et en descends après Le Lavandou, vers neuf heures, à Cavalaire-sur-Mer,
J’achète deux pains au chocolat chez Léone (un euro quarante pièce) et les savoure avec un café à un euro quatre-vingt-dix à la terrasse du Rhum Caffée d’où l’on a vue sur le « rond-point de Saint-Exupéry » avec au loin les mâts des voiliers.
Cavalaire-sur-Mer est d’une architecture déplorable, sa plage est vaste et son port aussi, dans lequel se cachent quelques navires de pêche. Cela vu, je retourne au Rhum Caffée pour un nouveau café, puis y lis Léautaud avant d’aller attendre pour rentrer le car Zou ! d’onze heures à la Halte Routière près de ce qui fut autrefois une jolie petite Gare.
Deux branlotines me tiennent compagnie qui entreprennent ce long trajet pour aller chez McDo et Zara dans l’immense zone commerciale jouxtant Toulon. Le car attendu n’arrive qu’à onze heures vingt.
Ce n’est que le premier d’une série de désagréments : climatisation en panne et absence de rideaux, embouteillages successifs, demi-tour suite à une rue barrée, valises mises dans le car malgré l’interdiction car la soute est pleine, plus de place pour ceux qui veulent monter à Bormes-les-Mimosas, l’un tente de bloquer le car, le chauffeur lui crie de se pousser avant qu’il lui fonce dessus, enfin à un arrêt proche de Toulon une vieille part avec la valise d’un autre, qui heureusement pour lui s’en aperçoit. Tous ces incidents amusent des retraitées (c’est tellement drôle des gens qui ne peuvent pas monter dans le car où on est tranquillement assise). Leurs rires de ménopausées m’exaspèrent. Plus jamais ça, me dis-je à l’arrivée à la Gare Routière de Toulon.
Il est treize heures trente. Je descends jusqu’à chez Béchir et demande s’il y a encore moyen d’avoir un couscous.
-Ah non, c’est trop tard.
-Je suis resté bloqué dans un car.
-Mais appelez-nous !
-Je n’ai pas de téléphone.
C’est quasiment vrai, depuis mon arrivée à Toulon il n’a pas quitté l’endroit où je l’ai posé.
Le serveur va en cuisine et revient pour me dire qu’on va s’occuper de moi.
Quand je paie, les deux femmes qui ont fait ce bon et presque trop copieux couscous dans un endroit minuscule sont en train de boire un verre. Je ne manque pas de les remercier puis vais à La Gitane pour mon café lecture.
Or, à peine suis-je en train de boire ce noir breuvage qu’on y met une télé à fond où il est encore question d’un putain de match. Ma tasse reposée, je me tire et vais en prendre une autre à la terrasse du Bar du Cours.
En rentrant, j’apprends que ce n’est pas fini le premier anniversaire de la Halle Municipale. Au menu ce soir un concert des Oursins, « groupe de reggae festif et original ».
*
A l’Office du Tourisme de Cavalaire-sur-Mer, une vieille à: l’employée :
-Je viens de m’installer définitivement ici. Y a-t-il des voyages organisés pour les retraités ?
-Rien du tout.
*
En ce moment c’est Caval’Air de Jazz. C’est souvent dans les endroits de seconde zone qu’on trouve des festivals consacrés à ce type de musique.
Au matin de ce samedi je me lève comme habitude à cinq heures et suis étonné d’entendre des annonces sonores provenant d’un ferry sur le départ. J’en suis pourtant loin. Certains, plus proches, doivent fulminer d’être réveillé si tôt au premier jour du ouiquennede.
A six heures cinquante, je monte dans le car Zou ! à destination de Saint-Tropez et en descends après Le Lavandou, vers neuf heures, à Cavalaire-sur-Mer,
J’achète deux pains au chocolat chez Léone (un euro quarante pièce) et les savoure avec un café à un euro quatre-vingt-dix à la terrasse du Rhum Caffée d’où l’on a vue sur le « rond-point de Saint-Exupéry » avec au loin les mâts des voiliers.
Cavalaire-sur-Mer est d’une architecture déplorable, sa plage est vaste et son port aussi, dans lequel se cachent quelques navires de pêche. Cela vu, je retourne au Rhum Caffée pour un nouveau café, puis y lis Léautaud avant d’aller attendre pour rentrer le car Zou ! d’onze heures à la Halte Routière près de ce qui fut autrefois une jolie petite Gare.
Deux branlotines me tiennent compagnie qui entreprennent ce long trajet pour aller chez McDo et Zara dans l’immense zone commerciale jouxtant Toulon. Le car attendu n’arrive qu’à onze heures vingt.
Ce n’est que le premier d’une série de désagréments : climatisation en panne et absence de rideaux, embouteillages successifs, demi-tour suite à une rue barrée, valises mises dans le car malgré l’interdiction car la soute est pleine, plus de place pour ceux qui veulent monter à Bormes-les-Mimosas, l’un tente de bloquer le car, le chauffeur lui crie de se pousser avant qu’il lui fonce dessus, enfin à un arrêt proche de Toulon une vieille part avec la valise d’un autre, qui heureusement pour lui s’en aperçoit. Tous ces incidents amusent des retraitées (c’est tellement drôle des gens qui ne peuvent pas monter dans le car où on est tranquillement assise). Leurs rires de ménopausées m’exaspèrent. Plus jamais ça, me dis-je à l’arrivée à la Gare Routière de Toulon.
Il est treize heures trente. Je descends jusqu’à chez Béchir et demande s’il y a encore moyen d’avoir un couscous.
-Ah non, c’est trop tard.
-Je suis resté bloqué dans un car.
-Mais appelez-nous !
-Je n’ai pas de téléphone.
C’est quasiment vrai, depuis mon arrivée à Toulon il n’a pas quitté l’endroit où je l’ai posé.
Le serveur va en cuisine et revient pour me dire qu’on va s’occuper de moi.
Quand je paie, les deux femmes qui ont fait ce bon et presque trop copieux couscous dans un endroit minuscule sont en train de boire un verre. Je ne manque pas de les remercier puis vais à La Gitane pour mon café lecture.
Or, à peine suis-je en train de boire ce noir breuvage qu’on y met une télé à fond où il est encore question d’un putain de match. Ma tasse reposée, je me tire et vais en prendre une autre à la terrasse du Bar du Cours.
En rentrant, j’apprends que ce n’est pas fini le premier anniversaire de la Halle Municipale. Au menu ce soir un concert des Oursins, « groupe de reggae festif et original ».
*
A l’Office du Tourisme de Cavalaire-sur-Mer, une vieille à: l’employée :
-Je viens de m’installer définitivement ici. Y a-t-il des voyages organisés pour les retraités ?
-Rien du tout.
*
En ce moment c’est Caval’Air de Jazz. C’est souvent dans les endroits de seconde zone qu’on trouve des festivals consacrés à ce type de musique.
© 2014 Michel Perdrial - Design: Bureau l’Imprimante